Un soir d'été



Un soir d'été

On avait pris nos vélos et on avait roulé

À travers les champs, les campagnes

Les vieilles demeures, et les chevaux.


Je me souviens

Que les arbres nous cachaient

Des rayons de la lune

Je n'y voyais rien

Mais j'avais confiance.


Mes roues tournaient

Nos montures tremblaient

Tes cheveux volaient

Dans le vent frais du soir

Nous étions de nouveau ces enfants

Qui à cette heure devaient dormir comme des loirs

Ces gosses insouciants

Qui courraient après les chats noirs.


J'avais senti l'odeur du foin coupé

En roulant dans les allées d'arbres

Et de buissons entortillés

Les nuages étaient orangés

Mais la nuit les enveloppait.


L'air m'avait fait frissonner

La nuit, le soleil disparaissait

Et me laissait à la merci

Du froid tiède de campagne.


On avait cueilli des mûres

Et les avions mangés en silence,

Souriants niaisement

Sans savoir pourquoi.


Je m'étais piquée

En les cueillant

Et mon doigt saignait.


Mes yeux versaient

Des larmes de froid

Et mon sang tiède me chauffait

Le bout des doigts.


Je me suis souvenue

De ce que nous étions

Il y a longtemps.


Deux enfants malicieux

À la bouche barbouillée

De miel délicieux.


Deux anges aux yeux gris

Grignotant, cueillant

Des seaux entiers de fruits.


Deux morceaux de vie

Qui se sont regardés sans arrêt

Dès que le temps les en a permis.


Deux petits êtres insouciants

Qui se tenaient par la main

En s'aimant.


Et puis, tu as pris ma main

Qui me piquait légèrement

Et tout doucement

Tu l'as caressée, et nous avons repris notre chemin

Comme avant

Comme toujours.


Tes cheveux noirs tombaient sur tes yeux

Tes joues ont rosi, de froid probablement

Et le temps ne comptait plus maintenant,

Nous devions nous retrouver, tous les deux

Dans cette même forêt,

Qui autrefois, nous appartenait.


Comment oublier

La fraîcheur de l'herbe où nous nous sommes allongés ?

Tes caresses délicates dans mes cheveux ?


Comment ne plus penser

Aux étoiles qui, ce soir-là, nous ont éclairés ?

À cette nuit, passée à vagabonder loin d'eux ?


À l'entente de ton prénom

Ma peau frissonne.


Je suis vide,

Sans toi.

Entends-moi,

Reviens-moi.




@teewys

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