Le paradis des damnés
Nuit et jour, j'ai cherché l'enfer,
En moi, en toi, et sous terre,
Je n'en ai point vu de près,
Comme de loin.
Je l'ai pris pour mon corps,
Geôle patente de mon âme,
Mais j'avais plus que tort,
Quand je rencontrai la Femme.
Quel est donc ce dieu qui l'a façonnée,
Elle qui est d'une beauté si innée,
Là ! Debout dans l'infinité des cieux,
Où elle brille de mille feux.
S'il y a un quelconque ciel,
Le voici tout en elle,
Toute vêtue de ces nuages
Qui font bien son âge.
Voici l'enfer, si beau, presque divin,
Dont nous sommes ivres,
Plus que Bacchus et son vin
Qui donne le mirage de vivre.
Oh, quelle belle femme
Qui voici en train de faner,
Pourtant remplie d'âmes
Pauvres du paradis des damnés.
@EngoRonnie
Recueil : Écrits mélancoliques
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