Sur la panse des femmes



La baise dans le monde

qui frotte sa panse sur celle de la nuit

pour s'essuyer de la boue

des rires et des liqueurs

un peu comme moi, toujours

et quand ça faisait pas longtemps

quand mes souvenirs étaient pas

encore bien grands

si tu colores le monde de ta teinte

j'aimerai avoir un peu plus mal

si possible moins peur

et te parler souvent

avec toi tous les soirs

dans le triangle des Bermudes

mon corps sous l'effet de l'alcool

toi, accoudée au bar

un regard dans la main

étrangement sombre et plein de couleurs

jaune sur la piste de danse

sur la nuit comme dans un voyage

sans fin et sans musique

comme quand tu prends, carrément bourré,

une voiture sans toit

et que tu te demandes pourquoi,

pourquoi personne n'éteint les étoiles

pourquoi, elles brillent

si c'est quelqu'un qui les a allumées

et si c'est juste pour toi

c'est un peu comme ces mouches noires

qui te fendent les yeux

quand t'as enchaîné les joints,

les verres et les bouteilles colorées

ou quand t'as plus rien

pour remplir ton estomac d'un beau brouillard

et pourtant, c'est comme des gens qui se propagent

des ondes de sons dans le vide

c'est sûrement pour ça, qu'on voit plus rien

depuis maintenant trop longtemps

dans les draps de la maison rose

pour le jazz qui résonne en bas

dans les oreilles des sourds

dans le regard ouvert d'un gars qui se vide

c'est comme des gouttes d'eau dans les yeux

et ça te donne bien une petite idée

de ce que c'est que de se noyer dans ses cils

de ce que c'est que de se perdre dans son propre corps

pour se retrouver plus profond dans un autre

c'est comme des pas lourds

dont tu suis l'odeur transpirante

des membres dégoulinant de fébrilité

une mêlée de filles en morceaux de chair

qui roulent des hanches, jouent des lèvres

montrent leurs corps comme de la bonne viande

et quelque part, ça me fascine

ça me fascine entre mes jambes

au creux de mon ventre

ça me fascine comme les cadavres

d'insectes qu'on tue, tout gamin

c'est l'ivresse mélancolique

pleine d'espoir et de putains

c'est le battement sec de tes ongles vernis sur le bois

la caresse langoureuse de ta main sur ta propre cuisse

j'ai envie d'hurler que je te rejoindrai partout

dans un lit sale, sur le sol mouillé

une voiture qui sent encore l'haleine des soirées

sur les toits de Paris ou entre les rues roses Toulouse

ça puera les rêves brisés

mais l'espoir naissant

et le sexe rapide

et en même temps, on entendra les gémissements

des autres filles et des autres gars

qui se baisent sous le ciel noir

qui frottent leurs panses comme des scies sur du bois

et puis j'imagine toutes nos nuits

belles et rouges comme tes lèvres

j'imagine s'aimer à en crever

à faire tuer le monde écœurant

les mômes invincibles

et les plumes d'aigles dorés

sauf qu'invariablement

tout se terminera avant d'avoir vraiment fini

par mon billet dans ta main

et ton corps sur celui d'un autre quand je refermerais la porte

de la maison rose

close ma braguette,

quand je rentrerai chez moi.




@confusion_mentale

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top