24. Dans les ténèbres de l'âme
PDV Géorgie
Je ne savais pas qu'elle avait créé Moserchi comme ça... est-ce que je deviens faible ? Non. Mais j'aurais pu savoir. Effectivement, je savais qu'Ividewi existait, ce qu'elle était et ce qu'elle voulait, mais j'ai négligé ce détail. Alors que c'est horriblement important. Il faut que je me reprenne. Il faut que je plonge au fin fond de mon esprit.
Oui.
C'est rassurant.
Je connais tout dans les ténèbres de l'âme. C'est tellement plus facile que la réalité. Tout est sans filtre. Après tout, à quoi ça servirait de mentir ? C'est stupide. Ah, je vois. Terre est là.
- Terre ! Dis-je.
- Oui ?
- Je dois te parler. De toute urgence.
Je suis stupide. J'aurais pu, j'aurais dû y penser avant.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu connais Ividewi ?
Elle se fige. De toute évidence, elle sait de quoi je parle.
- Oui. Elle m'a volé de la glaise, alors je me suis renseignée. C'est une elfe.
- Je sais.
- Ce que tu ne sais pas, c'est qu'il n'y a aucune gentillesse en elle. C'est le Mal. Absolu et incarné. Même un certain-
- Traître à douze étoiles est plus sympa. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il devient ?
- Oh, il regrette amèrement. Surtout depuis que tu as effacé la mémoire d'ASEAN. Je peux l'appeler, si tu veux.
Je hoche la tête. Elle claque des doigts. Il apparaît. U.E. Malgré moi, je fais une grimace. Je ne devrais pas, ce n'est qu'un esprit comme un autre. Je deviens faible.
...
Peu importe.
- ... Bonjour. Lui dis-je, un peu dégoûtée.
J'ai l'impression qu'il est au bord des larmes.
- Pardon. J'ai été... sans cœur. Quand je vois ce que j'ai fait, même sur la personne que j'aimais, juste pour être meilleur à ses yeux et aux yeux de tous, je me sens... minable. J'ai assassiné ONU. Ce n'est que maintenant que le mal est fait et que je suis mort que je me rends compte que c'était stupide.
J'aurais presque un peu de peine en l'écoutant. J'ai de la peine en l'écoutant. De son vivant, c'était un si grand ennemi.
- Vous avez eu trop de cœur pour une seule personne et pas assez pour les autres, ce qui à causé votre perte, sa perte, et notre perte, à des échelles différentes.
Il plisse les yeux, comme pour se retenir de pleurer. Il se tient les épaules tellement fort que les jointures de ses doigts deviennent blanches. Je sais qu'il regrette. J'ai tellement de peine pour lui. Je deviens faible. Peut-être que je devrais me séparer encore une fois des autres ? Je ne trouve ma force que dans la solitude, apparemment. Je dois quitter... non, peut-être que c'est le mauvais choix. Je ne sais pas vraiment, en fait.
- ONU... il ne vous en veut pas, je pense.
Terre me regarde dans les yeux.
- Effectivement. Au début, il a eu un peu d'amertume de s'être fait trahir, mais ça lui est vite passé. Il ne lui en veut plus.
Union Européenne ferma les yeux. Sa douleur était horriblement visible.
- Je suis une merde...
J'en viendrais presque à penser que ce n'était pas sa faute.
- Géorgie !
Hein ? Ah, je me suis trop enfoncée dans le monde spirituel. Il faut que je revienne. Je dis au revoir à Terre. Je remonte dans la réalité. Non. Pas "la" réalité, mais "une" réalité. Une réalité parmi tant d'autres.
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