21. fuite dans la brume

Il se frotte la joue.

-... Je ne te comprends pas ! Pourquoi tu tiens à une tarée ?

- Parce qu'elle est comme nous. Elle est juste différente.

Moserchi court. Quel type affreux ! Il a dit tant de choses méchantes sur Géorgie et...

... sur elle.

Elle a fait comme si elle ne s'intéressait qu'aux autres, mais en vérité, elle se sent blessée. Elle n'est pas folle. Elle est juste différente. Mais lui ! Il a peur d'elle, ça se voit dans ses yeux. Mais dans cette peur, il y aussi du mépris.

Comme si elle était quelque chose d'inférieur. Mais elle est jute différente. Elle court. Une étendue d'herbe verte arrosée par la bruine s'étend loin devant elle. Ses chaussures et son pantalon sont trempés. C'est désagréable. Et elle a froid.

Elle meurt de froid !

Le vent la frappe et l'eau gelée la recouvre.

Elle est faible face à la nature. Elle s'arrête et s'accroupit. Elle souffle.

Un filet de brume sort de sa bouche. Elle se dit que ce n'était pas une bonne idée. Mais au moins elle est loin des insultes de cet... ce... méprisable !

Elle aurait bien voulu qu'il comprenne. Mais cet abruti ! Si il l'avait laissé s'exprimer, elle aurait pu expliquer. Partager sa vision des choses.

Elle a froid. Elle tousse. Soudain, le ciel devient noir. Une silhouette encore plus sombre descend du ciel. Moserchi a toujours aussi froid, la pluie continue de tomber et le vent de souffler. Mais en plus, tout est inquiétant, maintenant.

- Moserchi !

Moserchi ouvre la bouche, transie de froid et de peur. De peur ? Elle n'avait pas peur de lui parler, avant ! Non, ça doit être seulement le froid. Et pourtant, 'est bien la terreur qui l'envahit. Ividewi ne lui semblait pas inquiétante, avant.

Maintenant, elle lui paraît méchante.

- La personne que tu devras tuer cette nuit est extrêmement importante. Elle détient des savoirs anciens. Elle sait ce que je suis et ce que je veux.

Oui, tiens... que veut-elle ? Elle ne lui a jamais dit.

- Cette personne est...

Pas quelqu'un de bien important...

- ... Géorgie.

Hein ? Non. C'est impossible. Elle ne peut pas se plier à ça.

- Ividewi, non ! Je... je peut pas faire ça ! Je l'aime trop !

- Pardon ? Tu quoi ?

Elle en a trop dit. Est-ce qu'elle va mourir ? Elle ne veut pas mourir.

- Je l'aime beaucoup. Pas d'amour... juste enfin... elle m'a recueilli, et je m'y suis attachée... euh...

Elle a horriblement peur. Elle transpire, mais elle a froid.

- Tu exécuteras mes ordres. Peu importe ce qu'il t'en coûte.

- Non... non... je veux pas. J'ai peur ! Vous êtes... horrible !

Ividewi éclate d'un grand rire cruel, aigu et perçant.

- C'est seulement maintenant que tu t'en rend compte ?!

Quoi ?! Elle s'était moquée d'elle durant tout ce temps ?! C'est injuste ! C'est impossible ! Le désespoir l'envahit. La pluie tombe autour d'elle, mais elle tombe aussi à l'intérieur d'elle. Une pluie acide qui tord son cœur et son estomac. Est-ce qu'elle doit céder au désespoir ? Elle ne peut plus bouger. Elle voudrait, mais elle a l'impression que chaque mouvement nécessiterait un effort infini. Tout ce qu'elle peut faire, c'est cligner des yeux.

Elle ne s'en était jamais rendu compte, mais Ividewi était une menace. Depuis le début.

- Que je sache, ta seconde personnalité relativiste n'est pas là, si ?

Elle ne peut pas répondre, mais elle pense "non !".

Mais elle pense également que, finalement, cette personnalité avait raison. Il fallait qu'elle tienne aux gens. C'est seulement maintenant qu'elle s'en rend compte. Est-il trop tard ? Elle pense que oui.

- Bien. Tu exécuteras donc mes ordres, d'accord ?

Ividewi disparaît. Le ciel redevient gris. Mais sa présence est toujours là. Moserchi est tétanisée. Puis sa bouche se délie.

- Je vais... je vais mourir.


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