15. Le chocolat chaud

Je marche. En fait, je ne marche pas vraiment. Je me fait transporter. Je suis fatiguée. J'aurais voulu refuser sa proposition, mais je n'en peux plus, et c'est quelqu'un de vraiment très déterminé.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demande Vietnam en voyant Philippines me traîner par le bras.

- Rien. Tu peux dégager s'il te plaît ? Elle doit se reposer.

- Mais !

Regard assassin de Philippines.

Résignation de Vietnam. Il nous tourne le dos.

- Phil... Tu aurais pu lui répondre... ça ne me dérangeait pas...

- Tu as besoin de te reposer !! Est-ce que j'ai été assez claire ?

J'ai l'impression qu'elle se sert de ça comme argument pour cacher autre chose. Mais pourquoi ? J'ai beau réfléchir je n'en vois pas l'utilité.

- Voilà, on y est. Tu peux t'asseoir sur le canapé.

- Merci.

Je m'assois. Le canapé est mou, recouvert de couvertures et de coussins colorés. C'est confortable.

- Tu as une préférence de boisson ?

- Si tu as de la tisane... n'importe laquelle.

- Huhum.

Elle s'en va. Je regarde la petite table basse, juste devant moi. Elle est jolie. Philippines à bon goût. Je m'enroule dans une des couvertures. Je ferme les yeux. Je sens l'odeur de la tisane. Et puis autre chose, aussi, mais je ne sais pas quoi. Je rouvre les yeux. C'est peut-être du chocolat chaud, non ? Elle revient. Elle a deux tasses dans ses mains. Elle les pose sur la table basse.

- Merci.

- De rien.

Je prends la tasse entre mes mains.

- Alors dis-moi, maintenant. Pourquoi pleurais-tu ?

Je me mords les lèvres. Je resserre mes mains contre la tasse.

- Parce que... tu te souviens de la grande porte noire ?

-...

Elle hoche la tête.

- Je l'ai rouverte, une deuxième fois. Je pense que ce sera la dernière fois. Je regrette encore plus, maintenant. Je suis passée de l'autre côté de la porte. Au début, je n'ai vu qu'un paysage enchanteur, mais après... j'ai vu des gens qui sont... non, qui étaient censés... être morts.

Petit tremblement de la part de Philippines. Elle ouvre la bouche, puis la referme.

- J'ai vu... URSS et Reich. J'ai cru que j'allais mourir. En fait, je crois que ça m'a fait mourir de l'intérieur. Et en plus, d'après eux, ils ne sont pas seuls.

Philippines rouvre la bouche, mais cette fois-ci, elle parle.

- Ça veut dire qu'il y a peut-être mon père ?!

- ... Peut-être. Je ne sais pas.

- Excuse-moi.

- Ce n'est rien. Je comprends.

Elle prend sa tasse entre ses mains, en prend une gorgée.

- C'est du chocolat chaud ? Je demande.

- Oui.

- Ah.


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