Ma respiration est erratique. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi j'ai pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde que c'était une bonne idée ? Je suis stupide. Je continue à faire du mal aux gens autour de moi. Je suis stupide.

Pourquoi ils continuent à m'apprécier, alors ? Je suis stupide. Je tremble. Je suis tellement triste. Je ne sais faire que du mal aux gens.

Mais il faut que je me reprenne. Il n'y a pas que moi. Il faut que je protège tout le monde de la quasi-tueuse.

- Ça n'a pas l'air d'aller. Je... je peux faire quelque chose pour toi ?

- Brésil ? Non, ça va. Je... j'ai besoin d'être seule un petit moment, c'est tout.

- Si tu le dit...

Il s'en alla. Je me mis a marcher. Je ne peux pas supporter ça seule. Je ne dois pas supporter ça seule. Je cours. Je fuis. Je ne sais pas pourquoi je cours, mais je le fait. Je suis tellement désolée ! Envers tout le monde.

- (t/p) ?! Pourquoi tu cours ?! Il s'est passé quoi encore ?

Encore. Ce mot est en trop. Qui me parle ?! Parle-t-il de moi ? Est-ce que c'est moi le problème. Non. Je ne veux pas y croire. Je me retourne. Philippines.

- Il s'est passé quoi ? Redemande-t-elle.

- Rien... rien du tout !

Elle me regarde dans les yeux. Est-ce que c'est du mépris que je vois à l'intérieur ? Non... non.

- Ne me mens pas. Je te connais.

Je veux courir. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas lui répondre. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas !

- Je... j'ai... j...

- Tu ?

- J'ai vu... quelque chose que je préférerais oublier.

De nouveau, elle me regarde. Est-ce qu'elle me prend pour une folle ?

- Tu peux préciser ? À moins que ce soit trop traumatisant...

Je respire. J'entends ma respiration. Plus que toute autre chose, j'entends ma respiration. Tout ce que je vois, c'est la couleur blanc cassé du couloir. Les bords de ma vision s'assombrissent. J'entends ma respiration.

J'entends ma respiration... je n'entends que ma respiration...

Un cri étouffé... à qui étais-je en train de parler, déjà ? Que voulais-je lui dire ? Je ne sais plus... je ne veux plus savoir.

URSS... Reich... sont vivants... je ne veux plus le savoir. Mais à qui appartient le cri étouffé ? J'ai l'impression d'être le lendemain. Je cligne des yeux.

- (T/P) ! Bordel, mais qu'est-ce qu t'as vu ?

- Je veux plus savoir...

Elle me regarde. Cette fois, j'en suis sûre, c'est de la pitié et de l'inquiétude que je vois dans son regard. Elle me prend le bras et le pose sur son épaule.

- On va aller chez moi, d'accord ? On parlera de tout ça là-bas, et tu pourras te reposer.

Mais je ne veux pas ! Je ne veux plus !

- H...

- Quoi ?

-Mmm...

Elle m'emmène.