13. Le retour

Un bruissement dans l'herbe.

- J'ai l'impression qu'on a parlé de moi... n'est-ce pas (t/p) ?

Je sens le vent frais sur mon visage. Tout redevient clair. Non ? Non ! Si.

- Géorgie... tu es revenue ?

- Oui, père.

- Appelle-moi papa.

- Elle ne s'abaissera jamais à ça ! Tu l'as abandonnée ! Tortionnaire ! Crie Russie.

Elle baisse la tête. Elle la relève. J'ai l'impression qu'elle aussi, elle va fondre en larmes.

- Je voulais revenir pour discuter de notre séparation... je... en fait je n'aurais pas dû exister, c'est ça ? Si je n'avais pas existé, ou alors sans pouvoirs, on aurait tous pu vivre unis ? Avec une véritable figure paternelle ? Et j'aurais pu être... une personne normale.

-... C'est cruel de le dire, mais... oui, répond URSS.

- Chaque matin, quand je me regarde dans le miroir, je ne vois en moi qu'une femme, pas une... sorcière ? Si j'étais née sans pouvoirs, j'aurais pu avoir une vie normale ! Pouvoir être amoureuse... et le montrer. J'aurais pu avoir tant de choses, et le destin et toi m'en ont privée ! Si tu savais à quel point je suis malheureuse, chaque matin, en me regardant dans le miroir, et en ne voyant en moi qu'une femme...

Une ombre de regret passe sur le visage d'URSS.

-...

Russie se relève.

- Réponds, père indigne.

- ...

- Réponds, ou je te pète la gueule !

- Pardon...

Un silence. Russie est tétanisé. Il sourit, pendant quelques secondes, puis redevient enragé. Il frappe son père au visage.

- "Pardon" ?! C'est tout ce que tu trouves à lui dire ?!

Géorgie s'approche. Elle pose sa main sur le poing serré de Russie. Son poing tellement serré que les jointures des phalanges prennent une couleur blanchâtre.

- Laisse... c'est déjà un miracle. Peut-être que j'ai eu de la chance, finalement. Je ne sais pas, il faudra que tu me racontes. On à jamais rien partagé, en fait. Je devrai déjà être contente d'avoir tous mes frères et sœurs... désolée d'être exigeante. Mais j'aurais quand même aimé avoir une vraie famille.

Russie la regarde dans le blanc des yeux. Sa main se dé serre. Il la prend dans ses bras.

- Je te raconterais... promis... chuchote-t-il.

Moi, je hoquette. Je suis perdue. Je nage dans un océan d'émotions et de ressentis. Je suis dans une tempête.

- Je veux rentrer à la maison... dis-je.

J'essaye de me lever, mais mes jambes ne répondent pas. Je tends le bras. Géorgie s'approche de moi et m'aide à me relever.

- Ça va aller ?

- Je... oui, merci... pardon.

- ...

- Pardon !

- Tu n'aurais pas dû venir ici, c'est vrai. Mais tu ne pouvais pas savoir.

Je m'approche de la porte noire. Puis un frisson. Je me retourne.

- Vous ! Je hurle à l'encontre de Reich et URSS.

Ils me regardent.

- Ne-bougez-surtout-pas, continuais-je en détachant chaque mot.

Ils ne bougent pas.

Je ferme la grande porte noire derrière moi.


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