11. La réunion

*le dimanche*

Je suis dans la grande salle de réunion. Une pièce assez fade esthétiquement, il faut le dire. C'est une pièce circulaire, au murs blancs. Il y a grande table, ronde elle aussi, entourée de chaises. Parmi ces chaises, il y en a une plus imposante. La mienne.

J'attends.

- Bonjour !

- Salut !

- Coucou !

- Bonjour.

- Bonjour. Comment allez-vous ?

Je regarde.

- Bonjour. Dis-je.

J'attends. Je me tasse encore plus dans mon siège. C'était vraiment une nécessité ? Je n'aime pas parler devant les gens. Je regarde encore. Tout le monde est là. Je crois ? Oh, j'ai pas envie de vérifier... mais bon.

- Tout le monde est là ?

Ils regardent tous à côté de leur chaise.

- Oui.

Super, ça me fera un problème de moins à gérer.

- Donc, comme vous le savez, nous avons certains petits problèmes-

- Des gros problèmes, je dirais. Dit une voix.

Cette voix. Ce miel empoisonné. Chine.

- Oui, mais laissez-moi continuer. Vous avez sûrement entendu d'une quasi-tueuse en série. Savez vous quelque chose à propos d'elle ? Je vais vous afficher son portrait-robot, dis-je ne m'exécutant.

Un silence.

Puis un cri.

- Ah !

C'était Argentine.

- C'est elle, Brésil, c'est elle !

Il acquiesce.

- Pouvez-vous être plus précise, Argentine ?

- Je l'ai vue cette femme ! Elle est venue chez moi, enfin, chez nous, la nuit. Au début, j'ai eu très peur d'elle parce qu'elle avait un couteau, mais ensuite... ses yeux ont changés. Ils sont devenus très beaux. Et elle a dit : "je suis désolée". Elle avait l'air d'avoir une toute autre personnalité. Et puis elle est partie.

Un silence, encore. Plus long cette fois.

- Des beaux yeux ? C'est complètement stupide...

- Je vous prierais de tenir votre langue, Inde. Dis-je.

- Je suis pas con, merde ! Hurla Argentine.

- Je n'ai pas dit ça. Mais vous avez vu ce portrait-robot ? Elle a... des yeux de tueuse, argumenta Inde.

- Je n'ai pas dit que je trouvais ses yeux beaux, je dis qu'ils ont changés ! T'es sourde ou quoi ?!

Silence rageux de la part de Inde. Silence inquiet de la part de l'assemblée. Silence satisfait de Brésil.

- Elle n'a pas tout à fait tort. Tu aurais dû mieux écouter, Inde ! Lança-t-il.

- ...Tu ! Se retenu Inde

- J'ai rien dit !

Je réfléchis le plus vite que je peux. Je dois calmer la situation.

- Calmez-vous ! Criais-je.

- Ça ne va pas être très efficace. Tu n'es pas très psychologue, répondit Chine.

- Ferme-la, Chine, dit Amé.

- Stop, U.S.A répliquais-je, expliquez-nous, Chine.

- Tu es bête ou quoi ? Tu leur demande juste de se calmer. Il faut y aller avec plus de fermeté.

Il ne me tutoyait toujours pas.

- Vous savez, vous trois, vous êtes complètement cons.

Argentine se leva, suivie de Brésil. Inde tuait Chine du regard.

- Maintenant, vous allez la fermer et vous rasseoir bien gentiment pour le reste de la réunion. Vous ne voulez pas faire de peine à votre petite cheffe adorée? Continua-t-il d'un ton ironique.

Argentine et Brésil se rassirent.

- Voilà, comme ça. Et toi, Inde, détourne ce regard méprisant de moi. Regarde-moi avec respect.

Inde regarda le mur.

- C'est bien. Vous êtes tous très conciliants, quand vous vous y mettez.

- Je... je suppose que je dois vous remercier, Chine.

- Je ne mérite que gloire et respect.

J'entends un petit :"Ta gueule, Chine" qui vient d'à côté de lui.

- Bien, reprenons. Argentine, pouvez-vous nous décrire ses yeux ?

Petits regards de droite à gauche.

- Oui. Les iris étaient noirs et la pupille blanche.

- Bien, je note. Merci beaucoup, Argentine.

- De rien. C'est un toujours un plaisir de nous aider mutuellement.

- Vous avez bien raison.

Que puis-je ajouter d'autre ? Je vais être obligée de les laisser là ? Oui.

- La réunion d'aujourd'hui est finie. Vous pouvez rentrer chez vous. Moi, je vais faire en sorte d'ôter le mal du milieu de nous.

Ils partent. Je regarde.

Je suis seule dans la grande salle blanche.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top