Flash-back Lucien 3

On ne sait pas que sa fin est toute proche. En tout cas, tout ce qu'il voyait en cet instant, c'était sa mère et non la mort.

Sa mère... Dans un sale état. Vraiment, vraiment sale état.

La peur lui fit venir les larmes aux yeux. Il n'avait pas peur pour lui, ah ça non ! Ses lèvres tremblaient sans qu'il le veuille et la douleur physique qu'il ressentait un peu plus tôt n'était plus.

Du coté de sa mère, la voiture avait comme été dévorée et broyé par un monstre sans visage. Sa mère avait le corps à moitié prisonier sous le métal de la voiture et grimaçait sous la douleur. Sa poitrine était totalement compressé, comment respirait-elle ? Respirait-elle seulement ?

Pourquoi ? Pourquoi nous ? Qu'avons-nous fait ? Pourquoi ? Ce sont les pensées que Lucien faisait tourner en boucle dans sa tête. Il n'avait qu'une seule réponse à cela, la vie. C'était la vie qui les avait mit là, qu'importe les conséquences, ils avaient juste été là au mauvais moment.

-Ça va aller. chuchota sa maman en fermant les yeux.

-Ne t'endors pas ! gémit son fils. J'ai... J'ai besoin de toi encore un peu !

Alors, sans penser à rien d'autre qu'à sa mère, il se décrocha. La ceinture grinça avant de le libérer. Sans perdre une seule seconde, il se dirigea vers sa mère.

D'abords, pendant un trop long moment, il essaya  de soulever le capot de la voiture qui s'était écrasé sur sa mère et l'étouffait. Mais il n'y parvint pas...

Sa mère attrapa alors une des mains de son enfant. Elle était pâle comme la mort et ses lèvre devenaient bleu, gris. Elle n'avais toujours pas rouvert les yeux.

-Maman...

Sa mère rouvrit d'un coup les yeux, une larme trouva un passage sur sa joie.

De quel couleur étaient ses yeux déjà ?

Son regard devenait vitreux, il serra plus fort encore sa main, mais Lucien était faible et tremblait de partout, c'était pire que la sensation d'avoir froid. Le froid ronge le corps et rafraîchit la peau, la peur ronge l'âme et détruit toute pensée logique et rationnelle, elle fait entrevoir nos failles et nous casse en deux sans ménagement.

-Écoute moi, mon chéri... Ton père t'aime, mais à sa façon. Vous devez...

-On va sortir de là maman ! s'écria son fils. À L'AIDE ! S'IL VOUS PLAIT, ON EST BLESSÉ !!!

-Lucien. Ton père t'aime, il est juste... Lui, tu comprends ? Vous devez faire des efforts chacun.

Du sang rouge coulait sur ses lèvres et cachait un peu le bleu inquiétant de sa bouche, il ne savait pas comment elle faisait pour réussir à parler, mais elle parlait clairement et distinctement. 

-Écoute moi, je t'aime vraiment beaucoup Lucien. Tu es... Tout pour moi et ton père aussi...

-Non, s'il te plaît, tais toi !

Il sut certainement à cet instant que le dernier moment approchait. Il ne voulait pas qu'elle parle plus, il ne voulait pas... Ne pouvait pas supporter ça, qu'elle meure ! Il avait l'espoir que si elle ne disait plus rien maintenant, elle le lui dirait plus tard...

Elle posa sa main sur ses cheveux, comme elle l'avait fait tant de fois dans le passé. Mais son geste était faible et rempli à ras bord de tristesse. Ses yeux étaient toujours plein de cet amour qu'elle seule avait le secret et qu'elle emporterait à jamais avec elle.

-Un jour tu n'auras plus peur des gens. Un jour... Quelqu'un te sortira du silence...

-Non maman, tu n'as pas le droit... Pas... Le... Droit !

Des larmes tombaient de partout, les joues de Lucien n'étaient plus qu'une mer sans fin. Ils étaient les déserts salés.

-Je suis si fatiguée. chuchota sa mère.

-N... Non... Tu...

Elle planta alors un regard d'acier dans ses yeux avant qu'ils ne redeviennent brumeux et se perdent entre deux mondes : le vivant et le mort.

-Aides moi à partir, aides moi à ne plus avoir mal, Lucien. Ça... me broie la poitrine.

-Je ne peux pas... il sanglotait et chaque mot prononcé lui brisait un peu plus le coeur.

-Alors... Bonne nuit. Je vais faire de beaux rêves pour vous deux.

-Ma... sa voix s'étrangla et se perdit.

Elle soupira une dernière fois, une larme traversa à nouveau sa joue une dernière fois, ses yeux clignèrent une dernière fois avant de fixer le vide, elle sera une dernière fois sa main contre celle de son fils. Elle mourut pour la première et la dernière fois.

-Attends... ! mais elle n'attendait plus, le moment était passé, elle avait retrouvé l'autre monde.

Et son fils hurla sa mère envolée en même temps que la sirène des pompiers.

Il sut à cet instant qu'il était sauvé et que jamais sa mère ne reviendrait.

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