Décision

-On ne devrait pas laisser Rêve ici, dans ce parc...

Lucien tourne sa tête vers moi et la penche légèrement sur le côté.

-Mais... Où veux-tu qu'il aille alors ?

Je plonge mon regard sur l'horizon d'un soleil déclinant puis réponds :

-Chez moi, chez toi, peut importe.

Je le sens hésiter à mes côtés, ses épaules se tendre et essayer de ses rétracter contre sa cage thoracique. Ses doigts jouent avec une brindille d'herbe qu'il tord dans tous les sens.

-Il est resté ici, seul trop longtemps déjà, je lui dis.

Pour toute réponse, Rêve ronronne en se frottant à nos genoux et à nos mains en nous invitant à le caresser.

Le soleil brille en cette merveilleuse saison et éclaire de couleurs dorées le doux pelage de Rêve qui se languit au soleil autour de nous en se mouvant avec grâce.

La chaleur caresse d'une main aimante l'herbe et vient se partager contre nos peaux humaines. Cette chaleur n'est trop ni pas assez, tout ce qu'elle apporte est un profond réconfort lumineux et agréable.

Je plisse les yeux face à ce soleil jaune comme aucun jaune sur cette Terre n'existe, il n'y a que le soleil pour posséder ce jaune brillant et lumineux, chaleureux et au regard difficile à soutenir longtemps.

-D'accord.

Sa réponse est un bruissement de feuille qui emporte toute maladresse ou idiotie.

Le calme s'empare de mon corps et je me sens bien. Juste bien, presque comme si ma vie avait toujours été parfaite.

-On à cas... Alterner ? propose-t-il. Une fois chez toi, une fois chez moi.

Je ne réponds pas tout de suite et fixe l'horizon d'un soleil qui commence à tomber et à disparaitre à l'abri de mon regard, sous terre, en rougeoyant de plus en plus. Mais avec une telle lenteur que je ne m'en rends pas véritablement compte.

-Si on commence, on commence par toi, je finis par répondre en me tournant vers lui, lui aux yeux d'un soleil vert.

Ses yeux s'écarquillent d'un seul coup et ses pupilles semblent alors dévorer sa couleur émeraude.

-Mais... mais, mais, mais...

-Si tu veux on pourra aller ensemble l'emmener chez toi ?

Je hausse les épaules avec désinvolture.

-Tu es bien venu chez moi, toi.

Lucien se renfrogne et fixe à son tour le soleil, comme attiré par sa couleur et la teinte orangé que cette source de chaleur prend très lentement, comme pour se moquer de tous ces gens pressés par la position de ce soleil, et qui se donnent des buts pour montrer que leur vie sont importantes.

-Non, c'est, je... Non.

Je tourne la tête vers lui et souris calmement.

-C'est indiscutable, Lucien. Je viendrais.

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