Amitié naissante

De suite après les cours, je pars directement. Je sais où je vais, comme toujours. Je sais qui je vais rejoindre. Rien ne peut être mieux.

La seule chose différente cette fois sur le chemin, c'est que je ne suis pas seule... 

La lumière du soleil est encore assez présente pour me poursuivre et m'éclairer de son voile lumineux. 

Je ferme les yeux un instant en marchant plus doucement pour ne pas tomber à la renverse, et savoure la merveilleuse chaleur du soleil si loin de moi, de la terre. Elle réchauffe mon petit corps blessé et m'aide à avancer jusqu'au parc.

Cette douce chaleur est un réconfort, une aide envers moi, c'est un guide qui ravive mes cellules une par une et me maintiens en vie.  

Tous semblent merveilleux, semblent briller et s'éclairer face à cette clarté naturelle. Le soleil, est ce que la lune ne sera jamais, mais ne s'en éloigne pas tant que cela. La lune est le yin et le soleil le ying, ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre, ils font parti l'un de l'autre. Ensemble, ils forment le monde, unique et incroyable, comme cruel et tourmenté. 

Quand j'arrive sous l'arbre s'élevant si haut qu'il me faut plisser les yeux pour en entrevoir le bout, le chaton est ici, il m'attend, allongé dans l'herbe grasse et molle. Quand il me voit, il relève la tête, suivit bientôt par tout son corps. Il secoue son ébouriffant pelage caramel et se dirige lentement vers moi d'un pas à la fois vif et assuré. Ses yeux sont découpé d'un vert luisant. 

Cette fois, je ne suis pas venue les mains vides. Je fouille dans mon sac et pour trouver les biscuits sec en formes de fleur que j'ai apporté pour l'animal. Quand mes doigts frôlent enfin le sachet en plastique, je lâche un petit cri de victoire, qui fait s'arrêter le chaton.

Ses yeux regardent autour de moi, il voit tout, me voit moi, l'intrus. Il voit des détails de la nature qu'il a l'habitude d'observer. Un oiseau perché sur un arbre, un araignée rampant avec la lenteur du diable sur le sol, le vent qui fait gigoter les feuilles printanières, le paquet de biscuits sec et que sais-je d'autre...

J'enlève un biscuit du plastique, me baisse à la hauteur du félin et tends lentement la main devant moi. Le chat s'approche, plus hésitant que jamais il ne la encore été. Mais il meurt de faim, et c'est cela qui le fera venir. 

J'essais de ne pas bouger d'un seul mini mètre, ma concentration est ultime. Je suis concentrée comme jamais je crois ne l'avoir été depuis bien longtemps. Peut-être qu'à une époque révolue, où j'étais une élève modèle, prête à tout pour plaire, je l'ai été...

Le chat croque alors dans le biscuit, je le laisse s'emparer et le manger goulument. Je souris bêtement et lui en donne un deuxième, puis un troisième. Au quatrième, il accepte enfin que je le touche.

Son poil est doux comme si j'avais mis ma main dans du coton moelleux, c'est comme caresser les pétaux d'une fleur fraichement née. Ses yeux verts de près sont mouchetés d'or, on lui a lancé dans les yeux des grains de sable microscopiques, des particules d'or, des étoiles dans son regard vagabond. Je lui touche son bout du nez rose pâle, c'est humide et délicat. Il éternue quand je retire mon index.

Je donne le reste des friandises au jeune chat et me tourne vers un buisson hirsute d'un vert sombre qui parait on ne peut plus normal. Je dis au buisson sauvage :

-Tu peux sortir de ta cachette... Je t'ai vu tu sais. 

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