Épilogue
Epilogue
Magda avait lâchement abandonné sa mère avec ses enfants et son mari. Martijn était parti tout le week-end dernier à Londres avec Menno et Staas pour aller voir quelques matchs de Wimbledon et à cause de lui, Magda avait dû gérer sa mère, le chien et les filles toute seule, il lui devait bien ça. De toute façon, elle était sûre que si elle restait une soirée de plus avec sa mère, elle allait péter un câble. Agnès était insupportable, et une soirée entre filles était le parfait moyen de se plaindre de sa mère et un peu de son mari en toute impunité.
« J'ai aussi les petites phrases en mode... C'est super ce que tu fais avec les petites, mais moi, je faisait exactement l'inverse. Ou encore mieux : parce que Martijn aussi, il change les couches ? Bien sûr que Martijn aussi, il change les couches ! Et même : heureusement qu'il change les couches ! Il leur donne même à manger ! C'est dingue ! J'en peux plus.
— Ils restent combien de temps ?
— Un mois. Je sais même pas pourquoi j'ai dit oui. Enfin si, parce que quand mon père sera arrivé ça ira mieux. Mais en attendant, j'ai deux semaines à tenir... Ce matin, j'ai eu le droit à : tu sais pour rentabiliser les équipements, deux ans entre chaque, c'est l'idéal. C'est ce que Charlie et Ariel ont fait entre Coline et Céraphine. Bah super. Je suis très contente pour eux. Mais trois enfants, c'est bien. C'est suffisant même. Donc je propose qu'on rentabilise rien du tout.
— C'est peut-être Martijn qui lui a demandé de te faire passer un message, tenta Erda.
— Il a pas besoin de ma mère pour me faire passer un message de ce genre, assura Magda. J'ai très bien capté qu'il n'était pas contre un enfant numéro quatre. Mais après l'avoir fait un peu parler, je pense qu'il veut surtout un garçon... Faut avouer qu'avec Liam ils sont clairement en sous-effectif à la maison. Mais je lui ai gentiment fait remarquer qu'on ne décide pas... Donc ça peut être très long.
— Et toi ?
— Quoi moi ?
— Tu veux quoi toi ?
— Les jumelles ont même pas deux ans. On peut attendre un peu ?! Mon utérus n'est pas une usine, conclut Magda en avalant une gorgée de son Cosmopolitan. Bon on va pas parler de ma mère et de mes enfants existant ou pas pendant toute la soirée, et vous ? Laura ?
— Mmmh ?
— Ta semaine de vacances !?
— Oh attends ! Juste avant que tu nous racontes ta semaine avec Monsieur Philo, Alex !
— Non, on parle pas d'Alex, supplia Laura. Pas ce soir.
— Si, si ! assura Erda en se redressant sur sa chaise. Elle est enceinte.
— D'Hugo ?
— Bah on espère...
— Ça veut dire qu'on va se coltiner sa tête de suricate au repas du vendredi encore un moment, n'est-ce pas ?
— Un truc dans le genre, ouais..., soupira Magda. Du coup, remonte-nous le moral avec ta semaine. Vous avez fait quoi ?
— On est partis tous les deux en moto, et il m'a fait visiter le pays. C'est super beau le Danemark !
— Donc vous êtes ensemble ? préféra demander Erda. Allons aux points essentiels.
— Ouais, en quelques sortes. On en a parlé et... Je crois qu'on recherche à peu près la même chose, et que la situation nous convient à tous les deux. Lui là-bas. Moi ici. C'est cool.
— Il t'a parlé de ses filles ?
— Oui. Je les ai même rencontrées. Rapidement. Quand on est rentré de Aarhus, ses parents les ont ramenées un peu plus tôt que prévu et j'étais encore là.
— Qu'est-ce qu'il leur a dit ?
— Que j'étais une amie. Je crois que Maya a compris, elle est plus grande, elle a dix ans. Ina par contre, ça lui allait bien comme explication.
— Et ses parents ?
— Ils ont fait une drôle de tête. La fille qui organise le mariage de leur plus jeune fils en nuisette dans la cuisine de leur aîné, ça peut surprendre. Mais... C'est passé. Ils sont gentils.
— Y a juste un truc qui me chiffonne... commença Rika.
— Pas de questions cheloues ! prévint Erda.
— Non, non. Juste... S'ils sont frères, comment t'as pas pu faire le rapprochement ?
— Ils sont demi-frères avec douze ans d'écart, précisa alors Laura. Linda est tombée enceinte d'Harry à seize ans. Il n'a jamais connu son père. Puis Linda a rencontré Roy, plusieurs années après et ils ont eu Chris.
— Ils n'ont pas les mêmes noms de famille.
— Non.
— Vous imaginez si on était tombées enceinte à seize ans, fit Erda pensive. On se serait sûrement jamais rencontrées. Magda ne serait sûrement jamais venue aux Pays-Bas, elle aurait jamais rencontré Martijn et donc Louis, et on n'aurait jamais connu Laura.
— T'es bizarre d'imaginer des trucs comme ça, rit Laura en prenant son téléphone qui venait de vibrer. J'ai un message d'Oscar. ... ... ... C'est Romy ! Ça y est ! Regardez ! »
Elle tendit rapidement son téléphone à ses amies qui lurent facilement le mini faire-part qu'Oscar venait d'envoyer sur leur groupe Whatsapp. Une petite Anna. Trois kilos sept cent vingt. Cinquante-deux centimètres.
X+X+X+X+X
De HARRY:
Salut !
On est bien arrivés à Amsterdam !
Tu penses que tu pourrais trouver un petit moment pour nous ce soir ?
De LAURA:
Une soirée à quatre ou à deux ?
De HARRY:
D'abord à deux (les filles sont chez Chris et Diana) et puis pour la soirée à quatre on pourra voir plus tard.
De LAURA:
Okay. <3
Quelle heure ? Quel endroit ?
De HARRY:
Dix-huit heures trente.
Choisis le restaurant.
De LAURA:
T'es chez tes parents ou t'es dans un hôtel ? Pour savoir dans quel quartier je choisis le resto...
De HARRY:
Ce soir, je suis chez toi.
De LAURA:Bonne réponse.8 Nieuwe Spiegelstraat. Tu me manques. Tu m'aimeras ce soir ?
De HARRY:
Je t'aime à toutes les heures de la journée Miss Worlding. Mais si tu veux, je t'aimerai encore plus ce soir.
À tout à l'heure <3
Laura avait été à l'heure et Harry aussi. Ils ne s'étaient pas vus depuis un mois et demi.
Ça ne leur arrivait que très rarement de rester aussi éloignées aussi longtemps, mais là, ils s'étaient collés sur les dates de vacances d'Harry en février. C'était à Laura de faire le déplacement en mars, ça aurait dû être ce week-end là, mais Harry lui avait dit qu'il préférait venir aux Pays-Bas. Il avait vraiment insisté alors Laura avait cédé et avait attendu qu'Harry lui signale qu'ils étaient tous bien arrivés.
En le voyant arriver vers elle, dans sa veste noire qu'elle lui avait offert à Noël, elle n'avait pas résisté et avait couru droit sur lui. Elle lui avait littéralement sauté dans les bras, et ils avaient ri, et ils s'étaient embrassés, et ils s'étaient dits qu'un mois, c'était trop long.
Une fois l'effusion de ces retrouvailles calmées, ils s'étaient dirigés vers le restaurant où Laura avait réservé. Ils étaient calés l'un à l'autre. Ils s'étaient raconté des banalités, ce qu'ils ne pouvaient pas se dire au téléphone ou par écrit. Et puis Laura s'était lancée. Elle avait tout de même attendu le dessert, parce qu'Harry avait sous-entendu qu'il avait quelque chose d'important à lui dire.
« Alors ? Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
— J'ai eu une proposition de l'Université d'Amsterdam. »
Au moins il ne tournait pas autour du pot. C'était bien.
« Et au vu de ta tête, c'est pas une si bonne nouvelle que ça.
— Quoi ?! Si ! Bien sûr ! C'est juste que... Je savais pas que tu cherchais à revenir à Amsterdam. T'aurais pu m'en parler...
— Je ne cherchais pas. Tu te souviens du colloque à Rome dont je t'ai parlé ? Y a deux semaines ?
— Ouais...
— Voilà. Ils m'ont approché là-bas.
— Tu leur as dit quoi ?
— Que j'allais réfléchir. ... Ce qui sous-entend, que j'allais t'en parler.
— Je pensais que cette relation t'allais. Si tu déménages ici, on...
— On peut ne rien changer.
— Harry...
— Dans ce que j'avais imaginé... J'avais pensé à prendre une maison pour les filles, Doris et moi. À l'extérieur de la ville. Ça peut ne rien changer entre nous, excepté qu'on se voie plus souvent.
— Donc t'as déjà pris ta décision en fait.
— Arrête Laura.
— Quoi ?!
— Arrête de te braquer. J'ai pris aucune décision. Ça fait deux semaines que j'attends de t'en parler, alors j'ai imaginé des choses. Mais j'en ai parlé à personne. C'est à nous de faire, de choisir, de décider.
— Tu vas où là ?
— Aux toilettes. Et payer aussi. C'est mon tour si je me trompe pas.
— Okay... Désolée. »
Harry lui avait souri, et avait posé sa main sur son épaule avant de s'éloigner. Et Laura avait décidé de se faire un tableau plus et moins le plus rapidement possible. Elle était tout de même restée bien silencieuse quand Harry était revenu et qu'ils avaient quitté le restaurant. Ce n'est qu'en marchant dans les rues en direction de l'appartement de Laura, leurs bras entremêlés qu'elle avait demandé une légère confirmation :
« On est bien d'accord que je garde mon appartement.
— Et tout ton dressing. Ne t'inquiète pas... »
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