Chapitre 5
Chapitre Cinquième
Louis, Martijn, Jan et Peter étaient tous les quatre assis sur un banc du Vondelpark. On était le premier samedi du mois de décembre. Il faisait vraiment beau sur la capitale néerlandaise, alors les garçons avaient maintenu leur jogging hebdomadaire malgré le très peu nombre d'heures de sommeil de Martijn. Et après quelques kilomètres d'avalés, ils s'étaient arrêtés au stand de glace. Cerise pour Martijn - comme à son habitude. Menthe verte pour Louis. Chocolat pour Peter. Fraise pour Jan. Vicky, elle était coincée dans sa poussette et regardait son père manger sa glace avec envie. Vraiment beaucoup d'envie.
« Et pourquoi Magda t'as refilé Vicky en plus du chien ? Elle pouvait pas les prendre ensemble les jumelles ?
— Max est malade. Il faut que je rentabilise la poussette faite pour courir que m'ont offert mes beaux-parents pour mon anniversaire. Et puis, je crois que Vicky aime bien être dehors.
— À mon avis, se permit Jan. Là, elle aimerait surtout goûter ta glace.
— Tu veux de la glace Vic' ? Tu veux de ça ? demanda Martijn en tendant son cornet de sorbet à la cerise vers sa fille. »
La petite fille fit apparaître un grand sourire et tendit ses toutes petites mains vers son père. Alors Martijn attrapa la petite cuillère en plastique bleu qui lui avait été donnée avec son sorbet et prit un tout petit peu de glace pour la donner à Victorinne.
« Tu dis rien à ta mère... Et rien à tes sœurs non plus. »
Martijn ne sut pas si sa fille avait compris, mais il avait vite saisi que Victorinne aimait beaucoup la glace à la cerise. Elle s'était jetée dessus tellement rapidement qu'une bonne moitié de la glace s'était retrouvée sur sa joue au lieu de dans sa bouche. Martijn soupira en riant avant de récupérer un mouchoir pour essuyer le visage de la petite fille.
« T'es pas possible... Et arrête d'enlever ton bonnet, s'il te plaît. »
Martijn remit le bonnet gris au pompon multicolore correctement sur les cheveux blonds de Vicky mais ça ne lui plaisait toujours pas et aussitôt son père assis de nouveau sur le banc, elle tenta de l'enlever.
« Vicky... soupira Martijn mais trop épuisé pour bouger.
— Quelle autorité, se moqua gentiment Louis.
— J'en peux plus. Elle en fait qu'à sa tête.
— Et elle a un an et demi... T'imagines quand elle en aura quinze...
— Merci du soutien Louis. Ça fait plaisir, répondit Martijn en se remettant à manger sa glace. Ne me parle plus jamais de quand mes filles auront quinze ans. Ça me déprime.
— C'est noté. »
Les quatre garçons restèrent encore un moment en silence avant que Peter ne reprenne.
« Au fait, vous savez pourquoi Laura a demandé à décaler le dîner de Noël ?
— Elle doit retourner au Danemark, expliqua Louis.
— Pourquoi faire ?
— Parce que ses clients ont changé d'avis ! Elle était ravie. La salle qu'ils avaient choisie n'est finalement plus celle qu'ils voulaient. Du coup, retour au Danemark et re-visites. Elle était super vénère.
— Finalement je ne suis plus si sûr que c'était une bonne idée de lui dire que c'était une bonne idée.
— Hein ?
— Je suis plus si sûre qu'on a bien fait de lui dire d'accepter ce mariage, reformula Martijn.
— Ha ! Mais si ! C'est juste qu'elle a pas de mec, et en plus, c'est bientôt son anniversaire. Elle n'aime pas son anniversaire. Vous verrez qu'après le 14 ça ira mieux.
— C'est quand son anniversaire ? demanda Jan.
— Le 14. C'est ce que je viens de dire, répondit Louis en levant les yeux au ciel.
— Ha ! Et du coup, on organise un truc vu qu'on fait Noël le 18 ? »
Les visages des trois garçons se retournèrent d'un coup vers Louis.
« C'est à moi de prendre une décision, là ?
— Oui.
— J'en parlerai à Rika. On verra ce qu'elle dit.
— C'est ton amie ou celle de Rika.
— Les deux, répondit Louis en se laissant aller au fond du banc, profitant ainsi des rayons de soleil que lui offrait le beau temps de ce début décembre. On vous tient au courant.
— Rapidement.
— Tu me connais, assura Louis. Bon les gars... On rentre ? C'est l'heure du déjeuner.
— On vient de manger une glace.
— Et ? Moi, j'ai un repas à préparer. Debout les vieux ! On est tipart. »
X+X+X+X+X
Martijn avait pris le ferry avec Vicky. Elle adorait ça. Il l'avait prise, sortie de sa poussette et l'avait gardée dans ses bras le temps de la traversée et du retour à la maison. Quand ils étaient entrés, Magda était assise dans le fauteuil à côté de la cheminée. Elle lisait le dernier livre qu'Ariel lui avait conseillé. We'll Never Have Paris. Et Esmée jouait dans son parc avec les cubes en mousse qui avaient appartenu à Faustine.
« Tu sais que la poussette a été inventée pour que tu n'aies pas à la porter, fit remarquer Magda en souriant. »
En toute réponse, Martijn lui tira la langue en s'approchant d'elle et en lui mettant leur fille dans les bras. Il se dirigea alors vers Esmée pour l'embrasser.
« Max va mieux ?
— Elle tousse un peu moins et là, elle a réussi à s'endormir. Ça va. Vous avez bien couru ?
— Ouais. C'était cool.
— Et elle était bonne la glace ? demanda Magda. »
Martijn se retourna vers sa femme surpris de la question. Magda lui désigna une petite tâche de glace sur le pull de Vicky. Il se contenta de rire, de retourner l'embrasser pour tenter de lui faire oublier ce détail.
« Je vais prendre une douche. Je t'aime.
— Tu veux manger quoi ?
— Ce que tu veux ! »
Quand Martijn était revenu de sa douche, Vicky était déjà installée dans sa chaise haute. Il s'était approché dans le dos de Magdalena pour poser un baiser dans son cou, alors qu'elle était affairée à préparer.
« Tu t'es décidée ?
— Tagliatelles bolognaises. Pour mon sportif du samedi. Oh ! Et Louis m'a envoyé un message en disant qu'on fait quelque chose pour Laura et que tu comprendras.
— C'est pour son anniversaire, expliqua Martijn en s'asseyant sur le plan de travail. Comme on décale le repas de Noël, le 18, on va prévoir un petit truc pour son anniversaire. Un gâteau et un cadeau. Un truc... Un truc simple.
— Chouette idée !
— Et toi, ta matinée ?
— Alors... commença Magdalena en s'essuyant les mains dans le torchon accroché à la porte du four. Je commence avec ta sœur. Elle vient garder les filles samedi à la maison. Comme ça, on a toute la journée pour nous.
— Cool...
— T'excite pas trop quand même, c'est pour les cadeaux de Noël. Et du coup, on pourra aussi s'occuper du cadeau de Laura. On va devoir tous se mettre d'accord dans la semaine.
— Ok... répondit Martijn très déçu. Et elle veut quoi en échange ?
— Comment ça ?
— C'est ma sœur. Je la connais. Elle ne va pas venir garder ses trois nièces et sa fille sans nous demander un truc en échange. Elle ne fait clairement pas ça pour nos beaux yeux.
— Elle veut qu'on fasse Noël avec tes parents ici, plutôt que chez elle. Et elle viendrait avec son nouveau mec.
— Tom ?
— Tim.
— C'est pareil.
— T'aimes pas quand des mecs s'approchent de ta sœur, hein... fit remarquer Magda avec un petit sourire en coin. On dirait Charlie.
— Rien à voir. C'est juste ce Tom que j'aime pas. Il est bizarre.
— Il est pas bizarre du tout. Et il s'appelle Tim.
— Il a une momie avec une tête-de-mort tatouée sur le bras. Hyper bizarre, non ?
— C'est une œuvre artistique. Et ce sont des momies pas des tête-de-mort.
— Bah je vais lui demander s'il veut bien que j'expose son bras à la galerie alors.
— Martijn... Tu devrais faire un effort, parce qu'il est super gentil et parce qu'il est adorable avec Faustine.
— Mouais...
— Marty... tenta Magda en lui faisant une petite mine de chien battu et en s'approchant de lui pour se tenir entre ses jambes. S'il te plaît...
— N'empêche qu'on était déjà ici l'année dernière ! Elle abuse !
— J'ai déjà dit oui.
— Ah oui donc en fait mon avis est une option dans cette maison.
— Mais non ! Mais t'étais pas là...
— Trop facile... Et sinon ?
— J'ai aussi eu Prim' au téléphone. Ils nous attendent à New York le 22 à midi. Et on reprend l'avion tous ensemble pour la Californie le 23. Du coup, il m'a dit de bien te faire penser à prendre ta combinaison de plongée.
— Non.
— Marty ! T'es insupportable en ce moment ! On dirait Louis !
— J'irai pas faire du surf avec ton frère. Même pas en rêve. Je ne vais pas commencer à apprendre à plus de trente ans. Non. C'est non.
— Je te la mettrai quand même dans ta valise.
— Vous pouvez être un peu trop insistants dans la famille quand même, hein ?
— Ça te fait de très jolies fesses. Je te jure, vas-y. Ça va être cool.
— Ok.
— Merci Marty, répondit Magda en posant un baiser sur sa joue et en ébouriffant ses cheveux encore humides. T'es parfait. »
Martijn avait souri en profitant de la sensation des lèvres de son amoureuse sur sa joue. Puis il était descendu de son perchoir pour commencer à mettre la table sur l'îlot de la cuisine. Pour eux deux.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top