Chapitre 25
Chapitre Vingt-Cinquième
Laura avait fait un dernier tour dans la salle de la cérémonie, juste histoire de vérifier que tout était bien en place avant que les premiers invités n'arrivent. Il lui restait quelques minutes. Elle redressa d'un millimètre une branche décorative avant de donner son feu vert pour l'ouverture des portes. Les invités avaient commencé à entrer, à s'installer ; certains papotaient un peu et Laura, qui s'était mise dans un coin de la pièce observait son œuvre en souriant.
« Tu cherches quelqu'un ? »
Les mots d'Harry avaient glissé dans son oreille et elle avait fermé les yeux. Il ne la touchait pas, elle sentait juste son souffle dans son cou et juste ça, ça avait suffit. Elle avait profité quelques secondes, puis s'était retournée vers lui. Elle lui aurait bien dit beaucoup de choses sauf que rien n'était sorti. Elle avait croisé ses yeux et puis... Plus rien.
« T'as lissé tes cheveux ? »
Elle avait hoché la tête en resserrant son téléphone dans sa main.
« Ça te va bien.
— 'ci.
— Tu... Tu crois qu'on arriverait à se voir aujourd'hui.
— C'est le mariage de ton frère.
— Ouais, sourit Harry. Je sais. Mais peut-être après ? Ce soir ?
— Je vais essayer, avait-elle murmuré.
— Super. Je... Je vais aller m'installer. Ma mère est là-bas.
— Ok.
— À ce soir Laura.
— À ce soir... »
Harry était passé à côté d'elle sans se retourner. Elle avait juste eu le temps de sentir son parfum.
De LAURA:
Il veut qu'on se voit.
Harry.
Harry veut qu'on se voit.
De ERDA:
Je savais que le mail était une bonne idée !!!!
Qu'est-ce qu'il a dit ?
De LAURA:
Bah je sais pas Erda. On est au mariage de son frère, il est témoin. On verra après.
De ERDA:
Tu nous tiens au courant.
De LAURA:
<3
X+X+X+X+X
Laura s'était légèrement mise à l'écart pour fumer. Elle avait allumé son briquet et regardait la fête se dérouler de loin. Elle, elle n'était éclairée que par le soleil qui déclinait doucement. Aujourd'hui avait été une bonne journée. Tout avait filé tout aussi bien que lors de la répétition. Peut-être même mieux. Chris et Diana étaient venus la remercier, les parents de Chris, les parents de Diana aussi. Et Laura se rappelait soudainement pourquoi elle aimait son métier.
Elle s'était éclipsée une fois les derniers points du repas avec les cuisiniers du traiteur vérifiés et une fois qu'elle était certaine que tout était sur les rails. Elle était alors sortie par la porte de derrière pour s'échapper. Elle s'était adossée contre un muret en pierre, et de là où elle était elle voyait facilement la salle de réception et les gens s'amuser. Elle ne savait pas si Harry l'avait vue sortir. Elle l'espérait.
Au bout de dix bonnes minutes, la grande porte d'entrée s'était ouverte et Harry était apparu. Laura avait souri en le voyant descendre les marches dans son costume. Elle le trouvait beau.
« C'était l'activité danse avec ton voisin de table. Je suis à peu près sûr que c'est une idée de ma mère.
— Je peux pas rejeter toutes les mauvaises idées, sourit Laura.
— Au début, je voulais y aller. Je te cherchais... murmura-t-il en s'appuyant à son tour contre le muret à côté de Laura.
— Tu ne penses pas qu'ils vont finir par te chercher ?
— J'ai dit que j'allais voir mes filles. ... ... Elles s'appellent Ina et Maya. ... Mes filles. C'est Ina et Maya. »
Cette dernière baissa la tête en portant sa cigarette à sa bouche. Au moins il ne tournait pas autour du pot.
« Leur mère est est morte dans un accident de voiture y a cinq ans. Un mec bourré qui a pris la voie expresse à l'envers. Ingrid est morte sur le coup ; lui, il est en fauteuil roulant.
— Je suis désolée...
— J'ai lu ton mail, poursuivit Harry les yeux toujours fixés devant lui comme s'il ne l'avait pas entendue. Je comprends que tu aies peur, parce que moi aussi. J'ai peur de la vie qui se dessine devant moi. Ça fait cinq ans que je vis dans la peur. La peur de ne pas savoir faire avec mes filles, la peur de faire trop d'erreurs, la peur qu'un jour, elles m'en veuillent, la peur de ne pas faire ce qu'Ingrid aurait fait. Mais je vis avec parce que j'ai fini par comprendre qu'on a tous peur Laura. L'humain a peur.
— T'as vraiment lu mon mail ?
— Plusieurs fois. Oui.
— Je suis tellement désolée, Harry. Je te jure que je ne voulais pas que ça se passe comme ça.
— Moi non plus... ... ... Et le mec chez toi y a deux semaines, c'est qui ?
— Nathan. Mon prof de yoga.
— Tu prends des cours particuliers ?
— Il est marié. Et bientôt papa.
— Je vois...
— Tu sais ce que dit Louis ? Il dit que comme j'étais là la première, techniquement, c'est lui qui me trompe avec sa femme. »
Elle avait tenté de détendre l'atmosphère mais ça n'avait clairement pas marché.
« Tu le vois toujours ?
— Non. Enfin, depuis que je ne te vois plus, oui.
— Tu es amoureuse de lui ?
— Non, avait répondu immédiatement. Tu sais Harry... Quand t'es passé, j'ai essayé de te rattraper.
— Je sais. Je t'ai entendu.
— Quand t'es parti, j'ai fini par remonter chez moi et je lui ai demandé de partir. En fait, si je le voyais, c'était juste pour tenter de me convaincre que je n'étais pas amoureuse de toi. Si je pouvais coucher avec lui, c'est que ça allait. Je gérais. Mais je ne gère pas Harry. Je ne gère pas du tout. »
Harry se contenta de poser sa main sur la jambe de Laura. Paume vers le haut. Elle y glissa ses doigts après quelques secondes d'hésitation.
« Tu sais Laura... Je n'attends pas de toi que tu prennes la place d'Ingrid dans la vie des filles. Je ne leur cherche pas une deuxième maman. Elles en ont une. Ce n'est pas ce que j'attends de notre « nous ». Je cherche quelqu'un pour moi. J'attends de nous qu'on trouve quelqu'un sur lequel s'appuyer comme les bras cassés que nous sommes, et que ça nous permette de nous élever encore un peu. Je nous demande pas de nous aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare, je nous demande juste de faire quelques efforts pour nous aimer, et de nous arrêter le jour où ces efforts ne seront plus suffisants ; on s'arrêtera avant de se blesser. Et au moins on aura vécu un bout de paradis. T'en dis quoi de mon plan ?
— C'est un plan...
— Suis moi là-dedans. S'il te plaît. Laisse-nous essayer.
— Avec moi aux Pays-Bas et toi au Danemark.
— Oui. Et alors ? Avant... Quand on a fait l'amour dans la neige, on s'en foutait de pas venir du même pays.
— Le prend pas mal, vraiment, mais... À ce moment-là, tu étais juste dans la catégorie plan cul.
— Ah ouais ? T'en es bien sûre ? demanda Harry en souriant.
— Les trente premières minutes au moins. »
Harry avait ri puis s'était levé toujours la main de Laura dans la sienne.
« Tu viens manger ?
— Je mange pas avec vous, Harry, rit Laura. Je vais rentrer à mon hôtel, là. Ça se voit peut-être pas, mais... Je bosse.
— Et avec qui je vais danser moi ?
— Ta mère ? Ta nouvelle belle-sœur ? Tes tantes ? Tes cousines ? Tes cousins ? J'ai plein d'idées ! Tu vas passer une super soirée, assura Laura en passant avec une délicatesse sa main sur la joue d'Harry.
— Dors chez moi ce soir.
— Harry...
— Les filles dorment à l'hôtel avec mes parents. Elles partent avec eux. Je peux passer te prendre à ton hôtel en partant ?
— Je t'attends déjà, murmura-t-elle en posant ses lèvres sur celles d'Harry. »
X+X+X+X+X
Laura avait fini par passer sa semaine de vacances aux Pays-Bas. Elle avait prévenu qu'elle serait absente vendredi pour le repas mensuel. L'autre suricate avait fait une remarque en mode « Laura ! T'abuses quand même... Parce que les parents de Magda arrivent pour un mois. On n'aura pas de repas comme ça avant longtemps. » ; Louis avait juste dit que de toute façon, elle ne venait pas exprès parce que c'était à son tour de choisir le resto et qu'il s'était fait avoir par Martijn pour choisir un italien. En règle générale, la remarque de Louis l'aurait fait rire puis la remarque d'Alex lui aurait fait perdre son sourire, mais dans les bras d'Harry, elle n'avait fait que sourire et leur avait envoyé des cœurs.
Le lendemain du mariage, il l'avait déposée de nouveau à son hôtel. Il l'avait emmenée en moto, et Laura ne savait même pas qu'elle pouvait autant aimer la moto. À partir du lundi, Harry l'avait emmenée dans une sorte de road trip dans le pays. Ses parents avaient accepté de lui garder Ina et Maya pour la semaine.
Ils avaient commencé le mardi par la ville d'Odense, sur l'île de Fyn. Ils avaient flâné dans les rues bordées de jolies maisons colorées. Ils avaient aussi fait un crochet par la cathédrale de la ville. Ils avaient continué leur route le lendemain vers l'ouest en flirtant avec la frontière germanique pour arriver sur l'île de Rømø. Ils en avaient profité pour arrêter la moto près des grandes plages qui commençaient à grouiller de touristes pour s'octroyer de grandes balades. De nouveau, ils s'étaient trouvés une petite chambre pour la nuit et le jeudi au matin, ils étaient repartis en longeant la côte vers Esbjerg. Cette fois-ci, ils avaient laissé la nature derrière eux, pour admirer les grands bateaux et les grues. Laura avait bien aimé cette ville, elle lui rappelait Dam. Elle mélangeait bâtiments de la Belle Époque et de bâtiments contemporains. Quand ils s'étaient attardés sur le port, ils avaient même pu voir le parc éolien au loin. Ils avaient repris la route avant le soir et étaient repartis pour l'Est et la ville de Vejle. Pour Harry, il était impensable qu'elle ne voit pas les pierres de Jelling. Une histoire de famille royale. Bon... Pour Laura, c'était juste d'immense cailloux. Le soir, ils avaient dormi dans une ville un peu plus au nord : Horsens. Le vendredi avait été uniquement pour la visite de cette petite ville construite autour d'un petit fjord. Les rues étaient animées, la petite église était charmante. Avant de repartir pour Aarhus, ils avaient un peu visité les environs en moto ; c'était beau, et Laura pouvait serrer le corps d'Harry dans ses bras. Cette semaine était vraiment parfaite. Aarhus était le dernier arrêt avant leur retour à Copenhague. Harry avait précisé qu'il s'agissait de la plus ancienne ville du pays. Ils avaient flâné dans le quartier latin, histoire de retrouver l'animation des grandes villes. Ils avaient vu la cathédrale de loin, le château de Marseliborg, mais ils ne s'étaient pas arrêtés pour les visiter. Non, Harry voulait absolument qu'ils aillent au musée ARoS et le panorama arc-en-ciel qu'il donnait sur la ville. Laura ne comptait plus le nombre de tours qu'elle avait fait faire à Harry. Elle le traînait derrière elle en souriant comme une femme amoureuse.
--- NDA ---
🐣❤️
Belle Saint-Valentin les pioupious ! Aimez-vous en premier, c'est important ❤️
A dimanche pour l'épilogue (déjà... Même moi, je suis pas prête...)
Uthopie. 🐥❤️
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