Chapitre Treizième

Harry avait dit à Laura qu'il serait aux Pays-Bas toute la semaine suivante. Il était en vacances et il avait décidé de la passer chez ses parents, à Amsterdam. Laura lui avait proposé de prendre le même avion retour qu'elle, mais Harry avait joliment décliné. Ses billets n'étaient pas échangeables, avait-il avancé comme argument. Laura n'avait pu profiter de lui que durant la journée du samedi. Il était parti juste avant le dîner. Elle, elle prenait son avion le lendemain matin.

Le petit souci, c'est que la semaine suivante Laura n'avait pas pu se libérer une seule soirée. Elle n'avait rien fait d'autre que d'échanger des messages avec Harry. Ce qui ne changeait pas vraiment des moments où il était à Copenhague. Cette situation avait duré jusqu'au jeudi soir.

Le jeudi soir, Laura avait eu un rendez-vous qui avait duré jusqu'à vingt-et-une heures. Elle était rentrée fatiguée à son appartement, vraiment éreintée. Tellement qu'elle, qui rangeait toujours ses talons hauts dans la pièce qu'elle leur avait dédiée, n'en avait même pas eu la force. Tout comme elle n'eut pas la force de se préparer un véritable repas. Elle s'était repliée sur une glace dans son congélateur qui allait parfaitement faire l'affaire. Elle avait ensuite péniblement migré jusqu'à son canapé, avait allumé sa télévision juste avant de sortir son téléphone. Elle remarqua quelques messages sur le groupe WhatsApp qu'elle partageait avec ses amis, et certains de la part d'Harry.

De ROMY:
Pas eu le temps de trouver un truc original déso...
Du coup rdv à la pizzeria sur Bilderdijkstraat.

De LOUIS:
En vrai, avoue : Martijn t'a payé parce qu'il trouve que ça fait trop longtemps qu'il a pas mangé de pizzas.

De ROMY:
Pas du tout !!!
C'est la première idée qui m'est venue et c'était l'heure limite pour envoyer l'adresse.
Donc voilà.
Pizzeria.

De MARTIJN:
Très bon choix !
On se voit là-bas !!

Louis avait encore laissé des messages se plaignant gentiment du manque d'originalité de ses amis. Laura avait laissé tomber, il était trop tard pour elle pour tenter d'avoir ce genre de débat. Et puis les messages d'Harry l'attendaient.

De HARRY:
Est-ce qu'on pourrait se voir demain soir ?
Dis-moi que tu ne vas pas encore finir à neuf heures et quelques...

De LAURA:
Je ne vais pas encore finir à neuf heures.

De HARRY:
J'ai pas envie qu'il y ait de mais.

De LAURA:
MAIS... J'ai un dîner avec mes amis... :/

De HARRY:
Dis leur que t'as oublié et on se retrouve !
On se retrouve. On boit un verre. On parle. On se déshabille du regard et après, on se déshabille en vrai. On s'embrasse. On fait l'amour et on reste enlacés toute la nuit.
Ils ont mieux à te proposer ?

De LAURA:
Pire mensonge. On le fait tous les mois. Impossible d'oublier.
Mais je t'accorde que ton programme me fait bien plus rêver...

De HARRY:
Ha ! C'est un oui ?

De LAURA:
C'est plutôt un... Rejoins-moi ce soir. 
Là. Viens.

De HARRY:
Laura...

De LAURA:
Quoi ?
T'as mieux à faire ?
Garder tes parents ? Des enfants ?

De HARRY:
Je croyais que t'étais crevée ?

De LAURA:
Pour toi, je peux faire un effort.
Et puis je suis sûre que tu sauras me tenir éveillée

De HARRY:
Ok. T'as gagné.
Je suis en bas de chez-toi dans dix minutes.
Sors une bouteille de vin.

X+X+X+X+X

Laura avait tendu le bras pour éteindre son réveil. Elle avait laissé échapper un long gémissement en se retournant dans le lit, sa couette s'enroulant autour d'elle. Il faisait encore froid dans la chambre, alors Laura avait recherché la chaleur du corps d'Harry. Mais elle ne trouva rien de plus que la froideur du matelas. Au départ, elle s'était bêtement imaginé qu'il devait être dans la cuisine à lui préparer un beau petit-déjeuner qu'elle pourrait déguster au lit. Mais le silence qui régnait dans l'appartement fit rapidement sortir cette idée de son esprit.

Alors Laura bascula sur le dos, et soupira en fixant son plafond. Elle bascula ses pieds hors du lit. Elle attrapa un vieux t-shirt qui traînait toujours près de sa tête de lit. Il lui fallait quelque chose pour couvrir sa peau nue, et l'empêchait d'avoir trop froid jusqu'à la salle de bain. Elle se leva et ouvrit les rideaux puis la fenêtre. Le soleil finissait doucement de se lever sur la ville, il était à peine huit heures.

Laura fila vers la salle de bain. Elle prit sa douche en ne cessant de se demander si oui ou non, ce goujat danois méritait qu'elle le rappelle. Il était parti comme ça, sans un au revoir, sans même la réveiller, sans rien laisser derrière lui mis à part peut-être son odeur sur l'oreiller de gauche. En sortant de la salle de bain, Laura était retournée dans sa chambre juste pour enfiler ses sous-vêtements. C'est là qu'elle remarqua le petit bout de papier rose qui était posé sur l'oreiller gauche de son lit. Elle s'était approchée en resserrant sa serviette autour d'elle.

Rendez-vous avec mon frère à 11h que j'avais passablement oublié. J'ai dû filer me changer chez mes parents. Désolé d'avoir manqué ton réveil.

Laura avait souri en lisant le mot et colla le post-it sur la table de nuit. Elle avait attrapé ce qu'elle était venue chercher et avait enfilé l'ensemble en trottinant désespérément vers son dressing à l'autre bout de son appartement. Une chemise rayée noire et blanche avec un pantalon de tailleur noir plus tard, elle était arrivée dans la cuisine ouverte pour se préparer un petit-déjeuner. La bouteille de vin qu'ils avaient ouverte quand Harry était arrivé un peu avant dix heures la veille au soir, avait été rebouchée, les verres avaient été lavés et Laura avait retrouvé un post-it jaune sur le placard au-dessus de la cafetière. Celui qui renfermait le paquet de café.

J'ai fait du café pour deux. Pas la peine de relancer la cafetière. Ta tasse t'attend dans le micro-onde.

Et effectivement, à l'endroit indiqué, il y avait sa tasse rayée pleine de café qui attendait sagement de passer quelques secondes à tourner dans l'micro-onde pour être réchauffée. Elle remarqua aussi que ses tranches de pain complet étaient déjà coupées, son bol de muesli était aussi déjà prêt. Un post-it vert avec une flèche vers le frigo lui rappelait de prendre son yaourt. Il y en avait un également déjà couvert d'un post-it vert avec un point d'exclamation dessus. Elle avait avalé l'ensemble en zieutant rapidement les nouvelles du matin sur son téléphone. Puis elle avait vérifié son emploi du temps de la journée. Une histoire d'agencement de salle à régler, réunion au bureau à dix heures. Elle espérait finir suffisamment tôt pour ne pas avoir à manger sur le pouce avant d'enchaîner avec un rendez-vous à quatorze heures pour une cérémonie qui avait lieu le lendemain dans le quartier d'Haarlem. Il s'agissait de clients dont Alex s'était occupée, mais pour on ne savait quelle raison, sa collègue avait assuré qu'elle ne pourrait s'y rendre. Du coup, c'était à Laura de gérer. Pas trop le choix de toute façon. Après s'être assurée que tout était en ordre, elle était partie enfiler ses chaussures. Talon haut noir pour la journée. Sur la porte qui menait à l'entrée, elle retrouva un post-it vert.

Je suis toujours dispo pour ce soir.

Laura l'avait laissé en place celui-ci. Elle savait qu'il était disponible ce soir. Elle savait aussi qu'au fond personne ne lui en voudrait de ne pas se présenter au repas mensuel. Parce que c'était déjà arrivé que quelqu'un ne puisse pas venir, à cause du travail, d'une fièvre impromptue chez un enfant, une baby-sitter qui faisait défaut, et tout un tas d'autre excuses du quotidien. Au fond, elle aurait pu laisser un message du style « Déso. Comptez pas sur moi. Changement de programme. Je vous raconterai. La prochaine fois sans faute promis. ». Sauf qu'envoyer ce message dans la tête de Laura ça voulait juste dire qu'elle faisait passer Harry avant ses amis. Et ça... Ça, c'était soudainement lui donner une importance folle dans sa vie et son quotidien. Parce que jusqu'ici, à part son boulot, rien ni personne n'avait eu l'honneur de passer avant ses amis. Et puis Harry lui avait dit qu'il n'était « pas sûr que faire des plans sur le long terme soit la meilleure idée qui soit ». Soit. Ça aidait pas mal Laura à prendre de décision. Ça devenait même d'une simplicité déconcertante. Si Laura ne devait pas faire de plan sur la comète, elle ne devait pas annuler son dîner. Pas d'annulation, pas de plans. Pas de plans, pas de sentiments. Pas de sentiments, pas de cœur brisé. Pas de cœur brisé, par de larmes à faire couler. Simple. Basique.

Très fière de son raisonnement, qui selon elle, aurait pu faire face à n'importe quelle tempête d'arguments, Laura avait attrapé ses talons noirs. La troisième paire de talon noir de la deuxième étagère en partant de la gauche. Elle les avait enfilés comme certains enfilent des chaussons, avait attrapé son sac et ses clefs pour partir de chez elle. C'est là qu'elle remarqua les derniers post-it sur la porte d'entrée. Il y en avait sept. Les uns sous les autres. Ils étaient bleus ceux-ci. C'étaient les seuls qu'Harry avait dû trouver en faisant les fonds de tiroir, Laura ne savait même pas qu'elle avait des post-it bleus chez elle. Ça coûte vraiment une fortune ces bêtises.

Après, si tu veux toujours pas annuler...

Plan 1 : Sache que je n'ai jamais été contre de nouvelles rencontres.

Plan 2 : Mon téléphone sera allumé toute la nuit.

Je veux pas paraître trop insistant mais je repars dimanche soir à Copenhague et rien que l'idée d'être si loin me pèse déjà.

Dis oui à un des deux plans. S'il te plaît. H.

Bonne journée Laura

Et puis sur le dernier, il y avait un cœur de dessiné. Qu'est-ce qu'elle avait dit déjà ? Ah oui ! Pas de sentiments, pas de cœur brisé.

--- NDA ---

  🐣❤️

Ça fait loooooongtemps que je vous ai pas fait un petit mot. Alors voici un petit mot. 

Vous êtes Plan n°1 ou plan n°2 pour Harry et Laura ?

Sachez qu'on arrive (on va y arriver avec ce chapitre) à 1000 vues sur ce roman ! Le bonus de Noël (que je n'ai toujours pas écris d'ailleurs et dont j'ai même pas une vague idée) sera aussi pour vous remercier. J'ai pas encore décidé... En tout cas, je pense qu'il se passera entre C&B et L'Etoile. Voili Voiloù !

Bon on se retrouver mercredi alors... J'ai plus que 3 jours pour écrire un truc potable. Que la Force soit avec moi.

Je vous embrasse et vous souhaite un bon week-end voir de bonnes vacances,

Uthopie qui a explosé le budget Noël du Père-Noël aujourd'hui. Oupsi. 🐥❤️🙊