Interlude 2
La musique pénètre son esprit. L'enveloppe entièrement. Les sons deviennent des battements tandis que les lumières émerveillent ses iris. Il plante. Littéralement. Les bras en l'air, il observe le plafond du hangar. Certains pourraient croire qu'il est simplement noir, mais il est tacheté, comme si on avait voulu dessiner des tâches avec de l'encre.
Il baisse les yeux. Cligne plusieurs fois pour accommoder. La lumière est forte. Multicolore. Les couleurs se mêlent et s'entremêlent. Parfois, il voit les danseurs et d'autres fois, ils disparaissent. C'est comme des flashs d'appareils photos qui crépitent. Autour de lui, les corps se serrent, se rapprochent, s'effleurent, se touchent carrément.
La musique vibre sur le sol et dans tout son être. Ça le pénètre et le fait frissonner. C'est grisant et il se laisse complétement porter. Alister est une ombre dans la nuit, au milieu de ce tourbillon de corps. C'est un éclat de couleurs et de lumières, au milieu du cercle des danseurs. Il voudrait que l'instant dure pour l'éternité.
Ici, c'est l'endroit qu'il préfère au monde. Ici, c'est partout et nulle part. Ces lieux, underground, insolites, illégaux, hors du monde et des sentiers battus, sont des espaces de liberté, où tout est possible. Espaces en friche. Espaces délaissés, réinvestis. Il aime les squats, comme les endroits alternatifs. Il aime ce qui est différent, ce qui est en marge et ne se sent bien qu'au milieu de ceux qui sortent de la norme.
Il n'a jamais été semblable aux autres. Enfant déjà, il était différent. Peut-être parce qu'il était le seul à avoir des parents à mi-temps ? Sa mère s'est occupée de lui jusqu'à ses quatre ans. Ou moins peut-être. Elle était très jeune, d'après ses maigres souvenirs. Ensuite, elle a commencé à se droguer, comme son père. Peut-être l'a-t-elle fait avant lui. Il aime à se dire qu'elle a été clean une partie de sa vie, surtout lorsqu'il était petit. Ça la rend plus responsable. Il sait qu'il se ment à lui-même, mais c'est plus confortable. Son père était étudiant quand ils se sont rencontrés. Elle était lycéenne et arrivait de France. C'est ce que lui a expliqué l'assistance sociale qui suivait son dossier lorsqu'il vivait en Grande Bretagne. L'histoire est décousue, pleine de blanc. Il n'a jamais trop cherché à comprendre et à savoir. Il s'est seulement laissé porter. Balayer.
De l'appartement où ils vivaient jusqu'à ses six ans, ils se rappellent seulement des allers-retours de ceux avec qui ses parents sniffaient, avant de se piquer. Il avait six ans la première fois où ses doigts se sont malencontreusement aventurés dans ce qu'il prenait pour de la farine, jusqu'à remonter vers ses lèvres. Ses parents l'avaient engueulé, comme s'il était responsable de la cocaïne qui trainait sur la table. Un jour, il devait avoir sept ou huit ans, des policiers sont entrés dans l'appartement. Il se rappelle surtout du bruit, plus trop du reste. Il se souvient des cris de sa mère et de l'indifférence de son père.
Ensuite, il se rappelle d'une multitude de visages. Des familles chez qui il a vécu quelques temps. Certaines étaient gentilles. D'autres l'étaient moins. Quant aux autres enfants, ils étaient agressifs, en colères, dépressifs, victimes ou bourreaux. Le jour où il est sorti de l'appartement, et où on a retiré sa garde à ses parents, les grands l'ont forcé à aller à l'école. C'était sans doute le pire. Parce qu'il fallait rester assis sur une chaise pendant des heures entières à attendre et que les professeurs lui disaient qu'il était nul et qu'il n'arriverait à rien.
Pourtant, il était sage. Alister n'a jamais été du genre à piquer des crises de colère. Il souriait, griffonnait, dessinait pour mettre de la couleur dans son quotidien. Ce n'était pas lui le problème, c'était les autres, il l'a vite compris. Les autres enfants étaient méchants. Ils lui tiraient les cheveux ou lui pinçaient les bras dans la cour de récréation. Ils se moquaient de ses vêtements troués et de ses cheveux trop longs pour un petit garçon. Ils lui répétaient tout le temps qu'il n'avait plus de parents.
Ses parents, justement, sont venus le voir une ou deux fois en trois ans. Ils sont d'abord passés par la case prison, pour maltraitance et négligence envers leur enfant. Enfin, c'est ce que la justice a dit. Alister ne se souvient pas d'avoir été maltraité. Il se rappelle seulement qu'il passait ses journées à dessiner ou refaire le monde dans sa chambre, en regardant par la fenêtre. Il s'inventait des vies et des amis imaginaires. C'était un monde magnifique et coloré, un peu comme celui qu'il retrouve lorsqu'il est sous MD, et qu'on lui a retiré en le forçant à aller à l'école et quitter sa famille.
Quand il a eu onze ans, après trois ans passés de famille d'accueil en famille d'accueil, ses parents l'ont récupéré. L'un comme l'autre avait fait plusieurs séjours en centre de désintoxication. Les médecins attestaient qu'ils se portaient mieux. Sa mère était enceinte. Alister ne l'avait jamais vu aussi rayonnante. A la naissance d'Auriane, ils étaient presque une vraie famille. Son père avait fait un gâteau, son préféré, un fondant au chocolat. Il l'avait saupoudré de sucre glace et de bonbons multicolores et ils avaient soufflé des bougies pour célébrer la naissance. Et puis, les mois sont passés et sa mère s'est enfoncée dans la dépression. Sa petite fille, qu'elle avait tant aimé dans son ventre, n'arrivait pas à la combler. Elle ne sentait pas de lien avec cette enfant et elle la négligeait. Auriane pleurait, et sa mère ne venait pas. Auriane réclamait à manger et sa mère ne bougeait pas. Quant à son père, il était de plus en plus absent. Il passait ses journées dehors et ne revenait que tard dans la nuit.
Alister passait ses nuits à consoler sa petite sœur. La journée, il partait la boule au ventre à l'école et séchait un cours sur deux au collège pour rentrer au plus vite. Les enseignants ont commencé à faire des signalements, jusqu'au jour où les assistants sociaux ont de nouveau débarqué. Les enfants se sont retrouvés en foyer. Auriane avait trois ans, lui quatorze. Ses parents ont perdu la garde. Au début, ils étaient ensemble dans les familles d'accueil, jusqu'au jour où l'une d'elle a proposé d'adopter Auriane.
Ce jour-là, elle a disparu. Ils l'ont sorti de sa vie.
Et ce jour-là, quelque chose s'est brisé en lui.
Pendant des années, il n'a plus eu de nouvelles de ses parents. L'assistante sociale qui s'occupait de son dossier lui avait expliqué qu'ils étaient retournés en centre de désintoxication, puis qu'ils avaient perdu leur trace à leur sortie de l'institut. Alister en avait conclu qu'ils étaient morts, jusqu'à ce qu'il rencontre son père, une nuit, dans les rues d'Édimbourg. Ce n'était pas la première fois qu'il fuguait et qu'il trouvait refuge sous un pont pour la nuit, mais c'était l'une de celle qui avait duré le plus longtemps. Il avait eu le temps de parcourir plusieurs villes d'Ecosse avant que les flics le ramassent pour le remettre en foyer.
Cette nuit-là, il avait cru reconnaitre son père. L'homme ne l'avait pas reconnu, mais Alister était sûr que les deux iris bleu-gris, comme les siennes, étaient celles de Garrett Forester. Il s'était approché pour lui parler. Son visage était grêlé, sa peau tachetée et il paraissait malade. Il lui avait demandé s'il connaissait une femme qui s'appelait Aileen.
– Ma femme est morte, fiche-moi la paix !
Cette phrase, prononcée avec fureur, était comme un coup de couteau dans son cœur. Son père l'avait chassé d'un geste brutal puis s'était retourné sur lui-même pour attraper une seringue usagée et rouillée. Alister s'était éloigné, comme sonné. Le lendemain, il était monté dans le premier train, sans savoir où il allait. Arrivé à Glasgow, il avait marché. Longtemps. Jusqu'à ce que les flics lui demandent quel âge il avait et le ramènent dans la capitale.
Il avait été placé dans un foyer d'accueil pour quelques jours, en attendant qu'une autre famille accepte de l'accueillir. Là-bas, il avait demandé à l'une des assistantes sociales qu'il appréciait, Molly, si elle confirmait que sa mère était décédée. Elle n'avait pas su lui répondre.
Certains pourraient croire que, parce que la drogue a détruit sa famille, Alister aurait pu éviter de s'en procurer. Mais c'est plus compliqué que cela. Lui se sent un peu comme ce que décrit Emile Zola. Piégé par la vie. Prisonnier d'une boucle répétitif et par son environnement social. La drogue, c'est un peu le seul moyen que les Forester ont trouvé pour parvenir à vivre dans ce monde. Ou pour s'extraire de ce qui leur fait mal.
Avant, c'était le dessin. Maintenant, c'est l'ecstasy. Mais pas l'héroïne, ça, il se l'est promis. Quand on lui a proposé d'essayer le cannabis, il n'a pas su dire non. Il était intrigué, attiré comme un aimant. Et la sensation dans son corps était plus belle que tout le noir qu'il ressentait. Parce que quand Auriane a disparu, il a cru mourir. Comme Alceste qui voulait sauter et se laisser couler dans la Seine. Il pensait qu'il ne pouvait pas survivre. La douleur était trop forte, foudroyante. Il suffoquait la nuit. Il pleurait le jour. Il appelait sa maman et son papa à la rescousse mais ne recevait que les coups de pieds de ses camarades de chambrée. Que des critiques de la part des autres élèves du lycée. Du coup, il s'est enfui. Encore et encore. Et il a commencé à fumer. Jusqu'à ce qu'il tombe sur d'autres comme lui qui lui ont proposé de tester ces petites pilules colorées. Ces concentrés de bonheur.
Une main l'effleure. Il se retourne. Tombe sur le visage de Valentin. Avec ses cheveux à moitié rasé, ses yeux verts limpides et sa mèche translucide, on dirait un peu un extraterrestre dans la nuit. Il pose une main sur sa hanche et se rapproche de lui. Alister le laisse faire et profite du contact de ses doigts sur son corps.
Valentin se penche à son oreille et lui susurre :
– Tu me dois quelque chose.
Alister le sait. Inutile de le lui rappeler. Pourtant, Valentin aime ça. S'approcher de lui discrètement, lui murmurer des mots à l'oreille, en laissant planer ses sous-entendus. Il sait très bien qu'il ne pourra pas payer. Il n'a pas d'argent. Il a bien essayé d'en gagner, mais les sous lui filent entre les doigts. Il les perd, il les donne, il les gaspille. Techniquement, il a une bourse qui doit financer ses études tous les mois. C'est Molly, son assistante sociale, qui la lui a obtenue. Lui n'aurait pas été capable de remplir les papiers, il n'y comprend rien à l'administratif. Elle l'a aussi aidé à s'inscrire à la Sorbonne, en licence de sociologie. C'est intéressant, mais il y met trop peu souvent les pieds pour parvenir réellement à s'y intéresser. Et puis, il n'a pas besoin d'un cours pour analyser la société. Pas besoin de faire des rapports ou des statistiques pour comprendre que les riches exploitent les plus précaires. Que tous les hommes ont une part d'ombre et de lumière, mais que ce sont souvent les ombres qui l'emportent. Et que l'être humain est en train de détruire la Terre. Le terrain, y a que ça de vrai !
Grâce à la bourse, il a un toit pour dormir. C'est encore grâce à Molly qui lui a trouvé une chambre dans une vieille résidence universitaire. Sauf qu'il n'y met presque jamais les pieds et préfère squatter chez les uns ou chez les autres. L'argent qui lui reste ne lui permet déjà pas de manger, de se déplacer et de se nourrir à Paris ; alors si on rajoute la drogue...
Du coup, il a trouvé d'autres moyens.
– Maintenant ? demande-t-il à Valentin.
– J'en ai envie. Tu me suis ?
Il hoche la tête. Valentin glisse ses lèvres dans son cou et les dépose sur sa peau. Il ferme les yeux et frisonne. Puis glisse ses doigts entre les siens et le laisse l'entrainer derrière lui. En chemin, il passe devant Camille et Amir qui lui jettent un regard de travers. Quentin s'approche d'eux et murmure à leur oreille. Il sait ce qu'ils se disent.
Il suit Valentin jusqu'aux toilettes publics. Elles sont crasseuses. L'autre lui désigne une cabine et ils s'empressent d'y entrer. Mieux vaut faire ça vite, pour en être débarrassé. Ensuite, il pourra retourner danser. Ce n'est pas comme s'il ne savait pas comment faire, il fait ça depuis qu'il a seize ans. La première fois, il a eu peur. Puis c'est devenu une habitude. Un moyen de gagner de l'argent facilement. Cette fois ne fait pas exception. Il s'agenouille devant Valentin.
– T'as un préservatif ? demande-t-il.
– T'es lourd avec ça ! On ne peut pas faire sans ?
– J'ai pas envie de chopper le sida ou une autre IST dans le genre.
Ce n'est pas parce qu'il échange du sexe contre de la drogue qu'il est inconscient pour autant. Le Sida, il le connait, et il en a peur depuis qu'il sait que son père en est atteint à cause des seringues qu'il utilisait pour s'injecter son héroïne quotidienne. En pestant, Valentin se saisit de la sacoche qu'il porte en travers de son torse et en tire un préservatif emballé. Il l'ouvre avec les dents puis lui tend le morceau de plastique pour qu'il puisse l'enfiler.
– Tu ne pouvais pas le faire ?
– Ça fait partie du service, répond le dealer avec un sourire.
Alister lève les yeux au plafond et s'exécute. Autant faire ça vite. Valentin le laisse faire en l'observant, une lueur perverse au fond des yeux. Une fois qu'il l'a enfilé, il l'attrape par les cheveux pour impulser le mouvement.
On ne peut pas dire qu'Alister y prenne du plaisir. Ses gestes sont automatiques. Comme toujours, il pense à autre chose. Aux couleurs. A l'impression qu'il a de voler, chaque fois qu'il danse, les bras écartés. Il aimerait que cette sensation ne disparaisse jamais et c'est pour ça qu'il revient toujours vers la MD. Parce qu'elle lui offre une porte de sortie.
Valentin pousse un râle de contentement. Ça arrache un sourire à Alister. Ses professeurs ont toujours dit qu'il n'arriverait jamais à rien dans sa vie, mais c'est faux. Quand il s'agit de sexualité, c'est un expert. Certes, il n'a aucune limite et il se fiche de vendre son corps. On ne peut pas dire que la prostitution soit un métier, mais c'est celui qui paye le mieux et le plus vite.
Une fois qu'il a terminé, il se redresse et observe Valentin se remettre de ses émotions. Il s'apprête à sortir, mais l'autre lui bloque la route pour l'embrasser. Il se laisse faire et lui rend son baiser. Ce n'est pas la première fois qu'il couche avec lui. Parfois, il en a même envie. Mais pas ce soir, il a seulement envie de danser. Et puis, il veut retrouver Alceste et savoir comment Elya s'est débrouillée avec lui. Le jeune homme lui fait de la peine. Pourtant, il devrait le détester, comme tout ce qu'il représente. Mais il dégage une souffrance qui l'attire et l'intrigue.
– On remonte, décide-t-il en poussant le verrou de la porte.
Valentin soupire mais le suit. Alister sort de la cabine et retourne dans le hangar. La musique les accueille. Ainsi qu'Amir, Quentin, Camille, Elya et Alceste, postés devant la porte des toilettes. Il se fige. Valentin s'arrête à côté. Tous l'observent les yeux plissés, d'un air mécontent. Il se recroqueville, comme s'il venait de faire une bêtise.
Valentin s'écarte en souriant. Elya le foudroie du regard.
– T'as aucune honte, l'admoneste-t-elle.
– Ça va ma belle, détends toi. J'l'ai pas forcé ton petit bébé.
– On en avait parlé. Tu devais venir me voir. J'aurais payé sa part.
– C'est pas ton argent qui m'intéresse.
Il sent Elya bouillir. Amir est dans le même état. Il se glisse entre eux et attrape le bras de chacun pour les tirer en arrière. Il les aime, mais ne veut pas de leur sollicitude. Il n'en a pas besoin. Il veut juste s'amuser et profiter de la soirée.
– On rentre, décrète Elya en se dégageant.
– Quoi ? Mais pourquoi ? s'écrit-il.
– Parce que ce mec est un enfoiré, s'énerve-t-elle.
Elle exagère, comme toujours, mais c'est pour ça qu'Alister l'aime. C'est sa maman. Sa grande sœur. Son ange gardien. Elle lui fait des sermons, comme il n'en a jamais eu. Et au fond, s'il continue de faire des bêtises, il le fait un peu pour ça. Parce qu'il aime bien quand elle prend sa défense, même si elle en fait trop parfois. Elya veut toujours sauver la terre entière. Elle se prend pour Mère Teresa. Il l'embrasse sur la joue et l'éloigne un peu plus.
– Alors, comment ça s'est passée avec Alceste ?
Elle continue de fixer Valentin qui n'arrête pas de sourire. Il lui faut quelques secondes avant de revenir vers lui.
– Tu m'avais promis, murmure-t-elle.
– Eh ! Y a rien de grave, ok ? Certains utilisent de l'argent pour payer, d'autres font du troc, c'est aussi simple que ça. Tu ne veux pas venir danser avec moi ?
– Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ? demande Alceste en se glissant derrière eux.
– Plus tard, décrète Elya. Je suis fatiguée. On rentre.
Elle se penche vers Quentin qui hoche la tête et désigne la sortie du doigt. Alceste semble perdu, comme s'il hésitait à les suivre. Alister n'a pas envie de partir, mais si Elya est fatiguée, il n'a pas non plus envie de rester. Et puis, même s'il a envie de danser, il se souvient qu'il est venu ici pour Alceste au départ, et qu'il lui a promis de le faire changer d'avis sur la vie, avant demain soir.
– Ok, on rentre, accepte-t-il.
– On rentre où ? demande Alceste.
– On va chez moi, décide Elya. Amir, tu nous ramènes ?
– Avec lui, on sera trop dans la voiture.
Il désigne Alceste du doigt. Alister s'insurge. Il ne le laissera pas.
– Je peux rentrer en taxi, le rassure l'aristocrate.
– Hors de question. Si tu montes dans un taxi, je vais te perdre. Tu as promis de m'accorder vingt-quatre heures.
– Et tu viens d'en griller deux, fait remarquer Camille.
– Faux, je l'ai laissé avec Elya. C'était stratégique.
Alister se défend. Il sait ce qu'il fait. Alceste attend en silence, comme s'il remettait sa vie entre ses mains. Comme s'il n'était pas capable de prendre une décision. Finalement, c'est Elya qui tranche, comme toujours.
– Je m'assiérai sur les genoux de Quentin.
Et il en est ainsi.
Infection Sexuellement Transmissible
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