Les Soufrières

Le laboratoire était une pièce bien plus grande que celle que nous avions déjà visitées, autant dans sa surface que dans sa hauteur, d'importantes machines l'occupant afin d'effectuer des expériences inconnues. De nombreuses traces de sang étaient étalées sur les murs ainsi que sur le sol, seuls endroits où les cristaux n'avaient pas commencé à pousser. Autrement, les murs et le plafond en étaient envahis, donnant l'étrange impression de se trouver dans une caverne onirique, et le sol se couvrait lentement d'une couche de cristaux qui crissaient sous nos bottes. La pièce était tout autant en désordre que les autres, et plusieurs corps gisaient de l'autre côtés, semblant mutilés de la même façon que les précédents.

Il n'y avait cependant aucune trace de survivants, et nous continuames à inspecter l'endroit, observant sous les tables, ouvrant quelques placards, sans succès. Cependant, alors que nous cherchions, un son s'éleva depuis la porte par laquelle nous étions entrés. Un crissement, des frottements, et semblait-il des pas précipités. Je fis signe aux autres de lever leurs armes et d'éclairer dans cette direction, sans faire de bruit. Lentement, je vis la porte être poussée et grincer. Le doute n'était plus permis, il y avait bien quelqu'un ou quelque chose dans ce sas. Sans nous approcher, nous maintenions nos armes levées pointées dans la direction de la porte, cherchant du coin de l'œil une couverture en cas de besoin.

Par l'entrebaillure passa alors une tête humanoïde qui me fit réprimer un mouvement de recul. Si cette tête avait semblait-il appartenu à un individu sain, ce n'était désormais plus le cas. Ses os saillants tendaient sa peau jaunie, et ses yeux semblaient être en putréfaction et suintaient d'un épais mucus jaune. Son crâne ne portait plus qu'un très faible nombre de cheveux couverts de minuscules cristaux et le reste était déformé, comme écrasé à divers endroits. Le mucus semblait aussi suinter de ses oreilles et couler de son nez, et couvrait également son menton. De façon terrifiante, des cristaux semblaient avoir poussé sous sa peau, la perçant et ressortant vers l'extérieur. Devant la lumière de nos lampes, surprise, la créature émit un grognement guttural doublé d'un gargouillement malsain en ouvrant sa bouche. À l'intérieur, sa mâchoire était plantée de dents pointues qui semblaient être constituées de cristaux, et une quantité plus importante de mucus se mit à couler sur sa mâchoire.

Lorsque la chose fut habituée à la lumière, elle passa entièrement la porte, révélant son corps. Ses vêtements déchirés tenaient encore parfois en lambeaux sur ses membres décharnés. De nombreuses plaies suintaient du même mucus jaune, sans visiblement l'empêcher de bouger ni lui provoquer de douleur. Des cristaux acérés avaient remplacé ses ongles des mains et des pieds, et d'autres sortaient de sa colonne vertébrale et des divers points où les os se trouvaient proches de la peau : les hanches, les coudes et genoux, les côtes ainsi qu'une grande partie des tibias et des mains. Des tics fréquents secouaient un membre ou deux de la créature, et chaque mouvement laissait entendre des craquements et crissements, comme si tout cartilage avait disparu et que les os frottaient dans les articulations.

Réalisant ce qu'elle avait en face d'elle, la créature poussa soudainement un hurlement terrifiant, somme de cris d'agonie inarticulés et de gargouillements malades, qui nous perça les tympans. Elle se mit alors immédiatement à courir à une vitesse surprenante dans notre direction, et j'ordonnais immédiatement de tirer. La chose fut projetée contre un mur dans un éclair lumineux, faisant éclater plusieurs cristaux et provoquant en nous une vive migraine. Malgré la douleur, nous constations que la chose s'était relevée avec difficulté et tentait de revenir à la charge malgré les nombreux tirs lasers qu'elle avait reçu et qui auraient tué n'importe quel être normalement constitué sur le coup. Après une deuxième salve de tirs, cependant, la chose s'effondra dans un cris de douleur terrible.

Alors que nous allions nous en approcher afin de l'observer, d'autres cris se firent entendre par la porte. Cette chose n'était pas seule, et les autres avaient été alertées. J'ordonnais à Kalixi de chercher une option de retraite, tandis que le reste de l'escouade maintenait la position, les armes levées. Quelques secondes plus tard, une demi-douzaine de ces créatures arriva dans le sas et se mit à immédiatement nous charger. Malgré nos salves de lasers, leur nombre leur permit d'avancer, et l'une d'entre elles atteignit 'Kan, à qui elle trancha la gorge d'un coup de griffe sec. Devant nos yeux horrifiés, l'epmacoppih s'effondra dans un gargouillement tandis que son sang se répandait sur le sol. J'ordonnais immédiatement la retraite, et Kalixi cria depuis l'autre côté du laboratoire, où se trouvait une sortie.

Nous nous mîmes à courir, tout en couvrant nos arrières en tirant. Malgré nos réussites, et plusieurs créatures mortes, d'autres semblaient encore venir, et la meilleure option était la retraite. Oot Mar fut soudainement plaqué au sol par l'une de ces créatures, qui le saisit par la nuque avant de l'empaler sur un cristal à proximité. Le petit humanoïde hurla mais son cri s'arrêta rapidement. Trysion fut également rattrapé mais il plaça son bras devant lui pour se protéger. La créature y planta profondément ses dents mais le soldat, retenant un cri de douleur, plaqua le canon de son arme contre le ventre de la créature avant d'appuyer sur la détente, la projetant en arrière. L'homme se remit à courir, tandis que nous parvenions avec peine à sortir de la salle, profitant de la petite taille du sas pour concentrer nos tirs au même endroit, repoussant plus efficacement ces choses.

Fermant la porte derrière nous avant de la sceller avec une petite bombe de mousse expansive rapide, nous nous mîmes à courir dans les couloirs envahis de cristaux. La bombe explosa, couvrant la porte d'une couche de mousse qui devint rapidement dure comme du béton et nous permit de fuir. Trouvant une petite salle non loin, nous y entrâmes tous avant d'appliquer de la mousse sur sa porte et de nous enfermer, encore sous le choc de ce qui venait d'arriver.

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