Une terrible dispute qui pourrait bien tout gâcher
Je le regardai, légèrement hébété.
"C'est vrai ! J'avais totalement oublié !dis-je en écarquillent tellement les yeux qu'ils auraient pu sortir de leurs orbites.
- Bon on y va ! Je sais où en trouver. Fais moi confiance et suis moi sans poser de questions", exigea-t-il en me lançant un clin d'œil.
Il n'avait pas menti, il savait exactement où il allait. Il se déplaçait dans une démarche fière et déterminée. Je pensais qu'il n'avait toujours pas digéré le fait que je lui ai dit que son air badass était raté. À vrai dire, avec cette façon de marcher, je le trouvais un peu stylé mais surtout beau et musclé ( en même temps il mettait ses muscles en valeur en les faisant rouler). Ça aussi , je ne lui avouerais jamais.
" On va où exactement ? l'interrogeai-je malgré l'interdiction formelle qu'il avait décrété.
- Je croyais pourtant t'avoir dit de ne pas poser de question ? Tu verras quand on y sera. T'inquiète pas, répondit-il avec un air faussement exaspéré.
- Pffff, pourquoi tu ne veux pas que le dire ?
- Parce que je l'ai décidé! La curiosité est un vilain défaut.
- Pourquoi j'ai l'impression de me faire sermonner par un adulte ?
- Peut être parce que je suis très mature pour mon âge ? dit-il en haussant un sourcil.
- Toi ? Mature ? Laisse-moi rire .
-Eeeeeeeeh se vexa-t-il.
On continua de se chamailler comme ça pendant toute la durée du trajet ( on aurait dit des frères et sœurs ou un vieux couple, je ne sais pas lequel est le mieux d'ailleurs).
Nous arrivâmes enfin. Je comprenais mieux pourquoi il ne voulait pas me dire où l'on allait.. C'était quoi cette endroit ? Un Sex-shop ? Ça m'en avait tout l'air . Il paraissait à l'abandon depuis au moins plusieurs années, les vitrines étaient presque vides ( et heureusement). On pouvait apercevoir une petite lueur, sûrement celle d'une bougie tout au fond. Je voulus tout à coup m'enfuir en courant, volant, roulant, nageant, sautant, peu importait le moyen, je voulais m'en aller le plus loin possible de cet endroit. Yan du me ressentir puisqu'il lança :
" Avant que tu demandes, oui c'est bien cet endroit, non tu ne peux pas m'attendre, oui on est obligé et non on ira pas autre part .
- Mais...c'est un Sexshop ! Je savais que t'étais bizarre mais pas à ce point là !
- Je te croyais pourtant perspicace... Tu vois bien qu'il est abandonnée depuis un bail !
- Peut être mais mon père me disait toujours de ne pas juger un livre à sa couverture donc je ne juge pas un bâtiment à sa façade .
- D'accord je veux bien admettre que les apparences peuvent être trompeuses mais à une certaine limite, là ce n'est pas le cas. Tu crois vraiment que je t'aurais emmené dans un pareil endroit ?
- Je m'attends à tout avec toi. En plus, je suis sur que t'en es capable, rien que pour la blague" répondai-je du tac au tac .
Il leva les yeux au ciel en soupirant. Il devait sûrement me prendre pour quelqu'un du genre parano à se faire mille scénarios en tête en l'espace de deux secondes chronos ( après , il n'avait pas si tort ..).
Puis, sans même m'adresser un regard, il me prit le bras et me força à entrer dans la bâtisse. La porte grinça à notre entrée et de la poussière tomba sur nous, ce qui nous fit tousser tous les deux. Je plissai les yeux pour m'habituer a l'obscurité ambiante. Yannis m'emmena tout au fond, suivant la faible lumière remarqué plus tôt. Un homme y était assis, les bras croisés, comme si il nous attendait ( je devais me faire des films ). Il était agé de la cinquantaine peut-être, mal rasé avec cet air des vieux pervers, ce qui , quand on y pense, correspondait parfaitement à l'endroit. Il semblait habiter ici, accentuant cette bizarrerie. Dans un recoin sombre de la pièce, se trouvait un matelas vieillot, tâché par ce qui semblait être de l'alcool. Ce mec devait beaucoup boire parce que une montagne de bière vides gisait à côté. Donc un pervers alcoolique, super, faites plus cliché. Des bouts de verre, provenant sûrement de bouteilles d'alcool étaient éparpillés de part et d'autre de la pièce (l'ambiance n'était pas du tout rassurante ). Une odeur d'alcool , encore , flottait dans l'air ( j'étais sûre qu'on pouvait devenir saoul juste en respirant dans cet endroit ). Cela me donnait envie de vomir mais je me retenais . J'avais une réputation à tenir !
" Salut Yan. Oh, je vois que t'as améné une femelle avec toi cette fois."
Une femelle? Mais pour qui il se prenait ? D'ailleurs il avait appelé mon allié Yan et non Yannis ce qui prouvait qu'ils étaient proches. Comment se connaissaient-ils? Yan venait-il souvent ? Cela voudrait donc dire qu'il était un habitué ? Cette simple pensée me fit frissonner.
" Arrête de stresser ma jolie, je ne vais pas te manger. Dans mes années de jeunesse, j'aurais peut être pu te violer mais plus maintenant, j'ai arrêté depuis bien longtemps. Quoique j'ai peut-être fait des exceptions....
- Q....qu....quoi?"
Ce simple murmure était tout ce que j'étais capable d'articuler. Il a dit qu'il avait fais des exceptions donc ils pouvaient en refaire ? Était - ce moi l'exception ? Avait - il déclaré implicitement qu'il voulait me violer ? Yan, Pourquoi m'avais - tu amané là ?
" Bon, ce n'est pas pour ça qu'on est ici! Dit Yan, essayant de changer de sujet, voyant ma panique .
- Je m'en doutais, t'inquiète. T'es venu dans cet endroit pour avoir des vivres, n'est-ce pas ?
- Oui c'est bien ça.
- Pour elle aussi je suppose?
- Exactement.
- Ok je vais te chercher ça. Attendez moi là.
Il partit d'une démarche titubante comme si il était saoul. Ce n'était pas très étonnant vu la quantité d'alcool différentes présente dans cette pièce. Je me demandai même comment n'avait- il pas fait de coma éthylique jusqu'à présent ( il en avait peur être fait d'ailleurs). Yan me pris la main et la pressa avec douceur et tendresse.
" T'en fais pas, il rigolait. Tu verras, on s'y fait vite à son humour beauf. En vrai, quand on prend le temps d'apprendre à le connaître, c'est un bon gars. Tu n'as pas à avoir peur de lui, me rassura-t-il.
- Si...si..tu le dis, réussis -je enfin à dire d'une voix à peu près audible.
- Mais oui ! Fais moi confiance ! Et puis, si il tente quoique ce soit, je serais là pour te protéger! Tu peux compter sur moi !
- M...Mouais ..., dis-je, sceptique.
- Eh, pourquoi tu ne m'as pas l'ai sûre de toi ? Tu ne douterais pas de ma défense quand même ?
- Nooooon, je ne vois pas de quoi tu parles... riais-je en reprenant contenance. Merci...
- Tu me remercies pour quoi? Mon incroyable beauté ? Mon charisme incroyable ? Ma perfection ? Mon humour extraordinaire ? Ma grande modestie ? se vanta-t-il.
- Bien sûr...que non. T'as vraiment osé dire grande modestie ? J'aurais plutôt dit ma grande personnalité vantarde et narcissique, lancai-je. Plus sérieusement, merci de m'avoir fait rire pour oublier ma peur, t'es un bon gars tu sais . Mais vas pas prendre la grosse tête ! Vu la taille de tes chevilles, tu serais tout déformé...*
Je voulais également dire que Yannis avait beau être là et assurer ma protection, je ne faisais absolument pas confiance à ce type mais il revint, me contraignant au silence.
" C'est bon, je t'ai tout trouvé. J'ai doublé les portions pour que la belle fille puisse manger à sa faim aussi .
- Merci, on revient dans une semaine, comme d'habitude.
- Ouais, à plus les enfants. Oublie pas poupée de revenir avec ce bon vieux Yan.
- A plus, me hatai-je de dire.
Je partis au pas de course après avoir proférer ces paroles. Je n'attendis pas Yan. Non mais c'était quoi ces contacts ? Poupée ? Ma jolie ? Belle fille ? Pourquoi m'avait- il appelé comme ça ? Je n'étais même pas si belle que ce qu'il disait ! Il me faisait peur....non plus, il me terrifiait ! Il m'angoissait tant que je n'avais pu prononcer un seul mot d'une voix claire en sa présence. Sa voix continuait de résonner dans ma tête, je ne pouvais cesser de trembler.
" Eh mais attends Iris !"
Je ralentis légèrement mon pas mais ne m'arrêtai pas avant d'avoir laisser une distance convenable entre moi et ce type.
" Et ben c'est pas trop tôt. T'es partie sans même un regard à mon adresse ? Pourquoi cette précipitation ?"
Je soupirai. Je voulais garder une image de fille forte et débrouillarde mais je ne pouvais pas lui mentir. Je me devais d'être honnête en vers mon allié.
" Je ne lui fais pas confiance. Il me fait peur, pire il me terrifie! Il me fais si peur que je n'ai rien pu dire sans avoir l'air d'un lapin affolé! Sa seule présence m'angoisse et me glace le sang. Je ne sais pas si je serais capable d'y retourner la semaine prochaine" déballai-je en croisant les bras dans un geste protecteur en vers moi même.
Il ne dit rien. Je pensais qu'il allait me dire que je n'étais qu'un trouillarde qui pleurnichait pour un rien( ce serait bien son genre) mais non, il ne fit rien de cela. Au lieu de m'enfoncer en remuant le couteau dans la plaie et de me faire me sentir faible, il me prit dans ses bras, toujours silencieusement, sa seule respiration brisant ce calme. Puis je craquai, je fondis en larmes,.ma respiration entrecoupée.
" Pourquoi.... pourquoi tu m'as amené là ? Si tu connaissais autant ce mec, tu devais savoir qu'il allait me faire peur avec ses blagues douteuses ? Et si tu étais au courant, si tu en avais conscience, pourquoi tu m'y as emmené malgré tout ? Dans une semaine? Je ne vais jamais remettre les pieds dans cet endroit, que ce soit dans une semaine, un mois ou une année !criai-je en me retirant de son étreinte.
- Je.....je ne sais pas...je.j..bégaya-t-il, retenant de force ses larmes.
- Tu ne sais pas hein ? Tu n'es pas réfléchi une seule seconde ?
- Mais....mais je ne pensais pas ....je ne savais pas ....je
- Mais réveille- toi bordel ! Tu m'as dit toi même qu'il était toujours de nature beauf! Puis dans l'endroit où vraisemblablement il habite aurait dû te mettre sur la piste ! J'ai autre chose à faire que de me défendre contre un vieux pervers! On a un objectif je te rappelle ! Y'a les soldats de la présidente qui me courent après ! Je suis recherchée ! Ils détiennent ma soeur !Et toi, t'as pas trouvé mieux que de me mettre en danger ! T'es sensé être mon allié, mon ami ! Tu peux pas faire des actions irréfléchies comme ça !"
Cette fois, il ne put empêcher ses larmes de couler, il éclata en sanglots. J'étais tellement aveuglée par la haine et la panique que je n'avais pas songé un seul instant à ce qu'il pouvait ressentir à ce moment précis.
" J...je voulais pas ...je ne voulais pas te mettre en danger... Et puis j'étais là ! J'aurais pu te protéger!dit - il en haussant le ton lui aussi .
- C'est ça ouais ! Il t'aurais fracassé à l'aide d'une de ses nombreuses bouteilles de bière sur le crâne et c'est bon, t'aurais plus rien pu faire, il aurait pu me faire ce qu'il lui chantait! Arrête de te chercher des excuses ! Avoue juste que t'as fais de la merde! Mais non, j'oubliais, tu ne peux pas, c'est beaucoup trop pour toi et ton égo surdimensionné qui t'empêche de comprendre que t'as tort !
- Je...je suis désolé...je te promets...je ne voulais pas...essaya-t-il de s'excuser.
- Je n'en ai rien à faire de tes excuses, je mangerais pas toutes ces salades, dis- je, intouchable à ses pleurs.
- Mais....
Je ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, je partis en furie. Il n'essaya pas de me suivre, comprenant que je voulais être seule pour souffler. Il devait avoir compris également que je ne voulais plus le voir ni lui parler une minute de plus. Je continuai de marcher sans vraiment réfléchir à où j'allais. Je n'étais pas stupide, je ne m'éloignais pas trop de la planque, je voulais juste de mettre de la distance entre lui et moi.
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