27 Mai 2020

Je pleure, incessamment, et la douleur me consume. J'hurle et je me comprime dans tous les sens possibles, incapable de respirer. Chaque mot que je pèse est un poids qui tombe sur mes épaules.

Pourquoi ?! Pourquoi la vie m'est-elle si cruelle ?!

Je ne demandai qu'une seule chose, vivre heureuse aux côtés d'Orage. Mes genoux n'avaient touché le sol que pour mandier cette requête.

Et voilà que le monde se dérobait, chutait et cascadait, me laissant dans une lente agonie.

Quel est le monstre qui a osé ?! Qui a osé ôter la vie à ce pauvre félin ?! Ces monstres aux quatre roues, aux yeux cruels, aveuglants ! Je l'ai retrouvé pâle et sans vie après une longue succession d'hurlements meutris. Mêlés au mien, voilà qu'il a fini sa vie à mes côtés.

Orage, Orage, non...

Je ne peux pas, sans toi...

Revi...

Regarde... !
Il est là, tout proche... il est revenu ! Pour moi ! Il est si beau, il scintille de poussière d'étoiles.
Oh, attend, il veut que je le suives...

À pas menus, tendre et comme plein d'amour, il m'entraîne par les escaliers. Nous passons la porte de la chambre et là, le vent souffle sur les battants de la fenêtre. Les rideaux sifflent pour m'ouvrir la voie.

D'un monde meilleur.

Je grimpe, mes pieds s'apposent sur le rebord et je me penche. J'ai peur de faire tomber le stylo, qui glisse sur ton papier, tremblant.

Le vide m'appelle, tout comme Orage qui s'élance vers le ciel. Un instant il se retourne, et ses moustaches frétillent.

Et un sourire me vient, pour la première fois épanoui.