Devant un immeuble, un homme, avec un carton dans les mains où il écrit « Propriété de Rick », contemple, avec tristesse, un camion de déménagement partir, où il y a écrit « Huissier de justice ». Attentif, au départ du camion, il dépose son carton à ses côtés. S'asseyant par terre, il exprime longuement un regard abaissé vers l'horizon. Après avoir contemplé les environs, il se lève, prend son carton, et marche.

Retraçant sa vie où il passe d'un homme actif à un sans domicile fixe, celui-ci a d'abord vécu dans un hôtel en le payant, après avoir vendu le peu d'affaire qu'il lui reste, puis a du dormir sur un banc dans la rue, faute d'argent. Finalement, il s'est retrouvé dans un camp avec des SDF.

2 mois plus tard, avec une grosse barbe et des cheveux en pagaille, il se retrouve devant un supermarché, couché par terre, accompagné d'une bouteille d'alcool et d'autres substances illicites. Quémandant de l'argent, avec un panneau où il y a écrit « Je suis le papa de Kylie Jenner et il me faut de l'argent pour lui payer sa dernière paire de chaussures », Rick se réveille de son sommeil, avec un fort mal de crâne, et il se met à entendre plein de voix dans sa tête. Se tenant la tête, par les deux mains, celui-ci ferme ses yeux, intensément, au vu de la douleur. Il se met alors à boire de l'alcool, mais la douleur persiste, alors il se met à crier :

- ARRETEZ DE CRIER !

Tous les passants l'observent bizarrement et tous se mettent à l'ignorer, sauf un. Celui-ci aperçoit le SDF, qui est couché, s'approche de lui, mais les voix dans sa tête augmentent de plus en plus. L'homme, qui constate qu'il est dans le mal, lui demande, en se mettant à son niveau :

- Hey ! Qu'est-ce-qui vous arrive ? Vous avez une sale mine.

Mais Rick, qui n'a pas compris sa question, entend également une autre phrase, en arrière-fond, avec la même voix de cet homme :

- Il est bizarre. Qu'est-ce qu'il a ?

- HEIN ? Pourquoi tu dis que je suis bizarre ? Demande Rick, avec un faciès, montrant son incompréhension.

- Je n'ai pas dit que vous étiez bizarre. Je vous ai demandé qu'est-ce-qui vous arrive ?

Mais en arrière-fond, il entend toujours sa voix qui dit :

Comment il a su que j'ai dit ça dans ma tête ?

- Mais c'est quoi ce bordel ? J'entends plusieurs voix. Panique Rick, en se tenant la tête.

- Calmez-vous, vous voulez que je vous aide ?

- Ne me touche pas !

Les voix dans sa tête ne font que s'intensifier, en devenant un chahut infernal. Avec la peur et l'incompréhension des voix, il fuit et court, en bouchant ses oreilles. Dans sa course effrénée, les voix ne cessent de continuer. Bousculant énormément de personne dans son chemin, pris de peur, un d'entre eux l'arrête avant qu'il ne s'entrechoque avec lui. Tenant une glace dans une main et son téléphone dans l'autre, cette personne, qui se révèle être une femme, lui conseille alors :

- Eh faites attention, vous n'êtes pas tout seul sur la route ! Mais Rick entend, aussi, en arrière-fond, avec la voix de cette femme :

Encore un fou qui allait faire tomber ma glace. Heureusement que je l'ai arrêté.

Et là, l'homme regarde attentivement la passante, avec des yeux affolés, et s'interroge de peur :

- Mais c'est quoi ce bordel ?

Toute en lâchant une larme, il se remet à courir et la passante, le dévisageant en train de partir, se déclare à lui-même :

- Faut vraiment qu'il aille se faire soigner !

Rick continue à courir à fond et se dirige dans une forêt. Dedans, il se positionne au fin fond de ces bois, là où il n'entend plus aucune voix. S'asseyant, en ayant le silence dans sa tête, il se parle à lui, en se morfondant :

- Seigneur pourquoi moi ? Après avoir perdu ma femme, mon travail, ma maison, mes enfants et ma vie. Vous me laissez vivre dans la rue. Je me suis mis dans l'alcool et la drogue à cause de vous... Je n'arrive plus à rien et maintenant, je deviens fou, en entendant plein de voix. Vous voulez vraiment que je m'isole, que je reste seul. C'est ça que vous voulez ? C'est ça que vous voulez ? Hein ?

Il attend dans le silence, en se levant et en gigotant dans les sens, puis il continue à crier dans le vent :

Vous ne voulez pas me répondre ? Ok !

L'homme sort un couteau de sa poche, se le place contre son cou, avec la pointe qui le fait saigner à petite goutte. Puis quand il s'est décidé, il retente de se poignarder, en faisant un aller-retour, avec sa main pour avoir plus d'élan. Mais il s'interrompt à cause d'un bruit derrière lui. Se retournant, il demande en hurlant :

Qui est là ? Sortez !

Là, il découvre un chien qui sort d'un buisson et qui se rapproche de lui. Se frottant à lui et le câlinant, Rick est surpris. Ressentant et exprimant de la joie, pendant qu'il lui fait cela, il lâche son couteau, car il ne ressent pas de voix, en sa compagnie. Ainsi, celui-ci le contemple avec une gueule de chien battu et Rick décide de lui donner un bout de pain, sorti d'une de ses grandes poches de pantalon. Mangeant cela, le chien se montre satisfait puis Rick lui dit :

- Tu as l'air d'être un gentil chien, toi... Au moins, je n'entends pas de voix avec toi.

Il s'installe par terre, face au chien, en le caressant tendrement, et Rick lui demande en même temps :

Tu veux vivre avec moi ? Je crois que vivre avec d'autres hommes et femmes n'est plus pour moi avec ces hallucinations ou ces voix que j'entends.

Le chien, aboyant de manière méliorative, semble lui donner son accord, donc Rick se redresse, avec le sourire. La seconde qui suit, tous les deux s'en vont, en marchant tranquillement dans la forêt, avec un visage qui retrouve goût à la vie.