#Sujet3

#Sujet3

Dans une ruelle sombre, en pleine ville, sous une pluie abondante, une personne, à travers ses yeux présentant un champ de vision très flou, se ressent marcher. Sur une fraction de seconde, cette personne s'aperçoit en train de frapper une femme rousse à base de coup de pied puis finit par se voir pousser par cette même femme.

Ces courtes actions vont à la même allure qu'un rêve, qui passe d'une action à une autre. Juste après ces faits, pendant que la pluie tombe sur lui, cette personne regarde le trottoir, en voyant son reflet sur une plaque d'eau qui révèle un homme d'une trentaine d'années, avec une petite moustache, saignant abondamment du visage.

I

Ce même homme, qui a rêvé de cela, se réveille, en ne voyant à peine. Entendant des « bips » retentir de tous les côtés et le soleil tapant sur ses yeux, sa vision s'adapte. Perdu, celui-ci constate qu'il est dans un lit d'hôpital et voit apparaître une infirmière, devant la porte de la chambre, qui s'écrit :

- Il est réveillé ! Appelez le médecin de garde ! Dans un lit d'hôpital, ne semblant pas comprendre la situation, l'homme remarque l'infirmière qui vient vers lui. Celle-ci, qui met en silencieux les appareils médicaux, aborde une voix calme, en s'occupant de lui soigneusement :

Bonjour monsieur, est ce que vous savez où vous êtes ?

- Dans un hôpital. Essaye-t-il de se repérer, en zieutant sa chambre et l'extérieur à travers la fenêtre.

- Oui, c'est ça ! Combien de doigt vous voyez ?

- J'en vois 3. Force-t-il sur ses yeux pour déceler ses doigts comme sa vision n'est pas totalement parfaite.

- Bien ! Pouvez-vous bouger les bras et les jambes ? Sentez-vous les pincements ? Se met-elle à pincer faiblement les jambes et les bras de cet homme qui lui répond positivement de la tête. Sur une légère grimace due à la douleur, elle poursuit son questionnement :

Mais c'est parfait ! Et quel jour on est ?

- Euh... Je ne sais pas ! Se touche-t-il le visage, en sentant un bandage, après s'être touché les bras et les jambes.

Qu'est-ce-qui s'est passé ?

- Comment va le patient ? Apparait une femme en blouse blanche, d'un seul coup, ignorant la question qu'il a posé.

- Il va bien, le cognitif est présent, il a compris qu'on est dans une chambre d'hôpital... Mais il n'arrive pas à se repérer dans le temps.

- Euh... Intervient l'homme, qui tremble vachement, en regardant tour à tour le docteur et l'infirmière.

Vous me posez plein de questions, mais pourquoi je suis là, pourquoi j'ai un bandage sur ma tête, mais surtout qui suis-je ?

- D'abord, je me présente Docteur Giro et pour répondre à la première question, répond le médecin, en se mettant au bord de son lit, très embarrassée par sa question donc elle emploie un ton calme et apaisant.

Monsieur, vous étiez dans le coma depuis une semaine. La police vous a retrouvé près d'une benne à ordure avec un traumatisme crânien et des légères blessures sur l'ensemble du corps. Au vu de vos séquelles, nous sommes satisfaits que vous vous soyez réveillés, que vous arrivez à parler et à bouger parce que les pronostics n'étaient pas favorables à cette situation.

Et après que j'ai répondu à la deuxième question, on abordera les suites de votre hospitalisation, ainsi que les objectifs de votre rééducation... Inspire-t-elle fortement, en voyant les yeux de ce monsieur, autour du bandage, qui montrent de la frayeur.

On ne sait pas qui vous êtes ! La police n'a pas vos empreintes dans leur base de données et nous, nous n'avons pas trouvé de dossiers médicaux dans les données publiques des hôpitaux de France.

- Vous êtes en train de me dire que vous ne savez pas qui je suis... Que je suis... Personne !

- L'important, c'est que vous soyez en vie, d'accord ? Exprime le médecin, afin de le rassurer. Alors que l'infirmière pose sa main sur son épaule pour qu'il se détende.

Abordons maintenant les objectifs de votre réducation... Commence-t-elle à lui citer cela, alors que l'homme sans nom parait perdu suite à cette annonce.

Quelques heures après, l'inconnu, qui s'est réveillé de son coma et qui a discuté avec le médecin, observe fixement le mur, l'air passif, pendant un long moment suite à la découverte que personne ne sait qui il est. Le stoppant dans sa réflexion, l'infirmière, qui toque à sa porte, rentre dans la chambre. Se souciant de son patient, elle se renseigne sur ce qu'il ressent, en se rapprochant doucement :

- Comment allez-vous ?

- Comment on devrait se sentir après être réveillé du coma et savoir qu'on est personne ? Continue-t-il à observer le mur, tristement.

- Personnellement, je l'aurais bien vécu. Répond-elle, en ayant des mimiques timides face à la réaction que peut avoir son patient.

Etre personne, ça a des avantages.

- Comme lesquels ? Détourne-t-il le regard vers l'infirmière.

- Pas de problème de couple et pas d'enfant qui demande qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

Celui-ci se met à rigoler brièvement à la réponse de l'infirmière, oubliant un instant ses réflexions et ses doutes qui lui reviennent très vite :

- Mais, au moins, si vous perdez la mémoire, quelqu'un viendrait. Moi personne n'est venu et ne m'a cherché en une semaine.

- Dites pas ça, vous n'en savez rien... Emploie-t-elle un ton de voix très doux pour le rassurer.

Votre visage, avec les bandages, est méconnaissable, mais rien n'est certain, je suis sûr que vos proches vous cherchent activement. Gardez espoir ! En attendant, faut tenter à fond la rééducation, car si vous restez trop longtemps au lit, vous risquez des escarres, mais surtout du mal à reprendre la mobilité.

- Bien m'dame ! Hoche-t-il la tête, en regardant son corps de haute et en bas, couché sur son lit.

- Vous pouvez m'appeler Simone, c'est mieux que Madame.

- Je vais essayer de le retenir. Ça ne sera pas difficile vu que je n'ai que ça à retenir. Tente-t-il de plaisanter là-dessus, mais en revenant dans la réalité, de manière abattue.

- Aucun souvenir donc ? Remarque Simone, l'infirmière, la tristesse dans les yeux de l'inconnu.

- Non, juste avant que je me réveille, j'ai rêvé que je poussais une femme... Assez violemment même, et j'avais l'impression que je la frappais. Révèle-t-il en ayant une voix gênée, évitant fortement le regard de Simone.

- C'est qu'un rêve monsieur, faut pas s'y fier. D'accord donc... Décide-t-elle de s'asseoir à ses côtés.

Zen !

- D'accord, merci beaucoup... Mais s'il vous plaît, ne m'appelez pas Monsieur.

- Et comment je vous appelle vu que vous n'avez pas de nom ?

- Je suis sûr que vous m'avez donné un surnom ? Je le veux bien, ça détendra l'atmosphère. Souhaite-t-il savoir, en souriant face à la douceur et la gentillesse de Simone.

- Euh... Avant votre réveil, on ne vous avait pas donné de surnom, mais quand l'équipe de soin a appris que vous êtes amnésique, un de mes collègues vous a appelé Jason Bourne, parce que c'était un personnage du cinéma qui a perdu la mémoire. A l'annonce de ce surnom, l'inconnu se met à cogiter pleinement, ainsi, Simone cherche à le tranquilliser.

Mais ce n'est pas péjoratif, dites-vous que Jason Bourne a retrouvé la mémoire... Enfin, je crois !

- Je signe.

- Vous signez pour quoi ? Ne comprend pas l'infirmière à la dernière phrase de l'inconnu.

- Pour Jason, j'aime bien le prénom.

- Ah ! Saisit Simone, avec un court sourire, en retour de son regard enthousiasme.

On fait comme vous le sentez, tant que ça vous donne le sourire !

- Parfait, on se voit demain, j'ai fini mon service. Je vous souhaite bonne soirée Jason alors.

- De même Simone ! Admire-t-il l'infirmière, en refermant les yeux pour se reposer.

II

Une nouvelle fois, cet inconnu, qui a décidé de s'appeler Jason, se remet à rêver. À travers son champ de vision, il se présente furieux, en dégageant une femme d'un appartement. Celle-ci crie alors que Jason prend son bras pour l'amener de force sur le palier :

- LACHE-MOI, ESPECE DE PETIT CONNARD ! JE MERITE PAS ÇA, JE SUIS TA FEMME !

- CASSE-TOI ! Sur le palier, il se met à s'adresser à quelqu'un d'autre qui est à l'intérieur de l'appartement.

ET TOI AUSSI, A L'INTERIEUR, TU DEGAGES.

Ainsi, débarque un petit garçon, d'une dizaine d'années, qui rejoint la femme que Jason a fait sortir de force. La femme, enlaçant l'enfant, déclare à Jason, tout aussi énervé :

- TU NE PARLES PAS À MON FILS COMME ÇA !

- T'inquiètes, je lui parlerais plus jamais. Claque-t-il tellement fort la porte qu'il se réveille de son rêve, l'air apeuré, à l'intérieur de sa chambre d'hôpital, en pleine nuit. Prenant conscience que c'est un rêve, il essaye de se rendormir, mais il ne cesse de se demander si c'est bien lui qui a fait cela.

III

Une semaine et demie après, Jason, qui n'est plus alité, marche, à présent, avec le soutien d'un déambulateur et fait le tour de sa chambre très lentement. Face à la fenêtre, fixant l'environnement, il entend la porte de sa chambre qui s'ouvre. Malgré le bruit de la télévision, il découvre Simone. Immédiatement, la réjouissance envahit son visage et elle le salue, avec beaucoup de plaisir :

- Bonjour Jason !

- Bonjour Simone, Tente-t-il de rester droit, sans appui, l'air fier de la voir.

Ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu ?

- J'étais en congé, mais vous, comment allez-vous ? Ça s'est bien passé la rééducation ? S'informe-t-elle sur les ressentis de son patient.

- Franchement, ça va, je marche, je retrouve ma mobilité, mais parfois ça fait mal donc heureusement que j'ai ça. Se tient-il directement au déambulateur, fatigué d'être resté debout sans avoir d'appui.

- Faut dire que ça aide pas mal. Je suis venu faire votre pansement. Dévoile-t-elle son chariot de soin qui est caché, derrière elle.

- J'arrive.

S'installant sur son lit pour recevoir ses soins, l'infirmière, quant à elle, prépare son matériel. Face à lui, quand elle commence à défaire son bandage sur la tête, Simone développe, pour pas qu'il soit tendu lors de la réfection du pansement :

- Sinon vous avez travaillé quoi en rééducation ?

- Pourquoi cette question ? J'imagine que vos collègues vous ont informé de mon parcours de soins ? Réplique-t-il, sur un ton léger.

- C'était un moyen de faire tester votre mémoire, mais ça a échoué. Plaisante-t-elle avec Jason, en examinant profondément sa cicatrice avec ses doigts, couverts par des gants, pour l'effleurer.

Elle a très bien cicatrisé, je pense que demain, on le laissera à l'air.

- Merci ! Tant mieux, je vais pouvoir voir à quoi je ressemble même si je ne m'en souviens pas. Emploie-t-il l'humour afin de cacher ses doutes et ses craintes.

- Toujours aucun souvenir, même pas les plus simples, là où vous habitez, votre âge, etc... Commence-t-elle à désinfecter sa plaie avec des pipettes.

- Toujours, enfin, je fais que des rêves, j'ai l'impression que j'étais quelqu'un de très violent.

- Pourquoi vous pensez ça ? Continue-t-elle d'entretenir cette relation de soin avec son patient, pendant qu'elle prend une bande pour pansement.

- D'abord, je me suis vu frapper une femme, puis j'ai fait fuir une femme de chez moi, en la menaçant avec un petit... Qui peut-être mon fils... Je comprends mieux pourquoi personne ne s'inquiète pour moi, qui s'inquiéterai pour un homme qui frappe une femme et qui met à la rue une femme avec son propre enfant... Je ne peux pas être quelqu'un de bien. Se morfond-il, en extériorisant cela, comme-ci sa propre personne l'effraye.

- Dites pas ça... J'analyse bien les personnes et vous, vous semblez être quelqu'un de bien.

- C'est gentil, ça me touche. Puis il se met à regarder attentivement Simone et lui demande :

Mais vous, comment allez-vous ? Vous dites être sorti de congé, pourtant, vous ne paraissez pas reposer.

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ? Initie-t-elle le pansement qu'elle enfile sur sa tête.

- Votre visage ? La première fois que je vous ai vu, vous rayonnez toute la pièce. Mais là, on dirait que vous avez perdu cela, vous rayonnez moins que l'écran de la télévision.

- Wah ! Cogite-t-elle en finissant son pansement, avec un sourire jaune à cause de la remarque de Jason qui l'affecte.

Eh bien, c'est vrai... J'ai perdu la garde de mon fils, c'est pour ça que je n'étais pas là pendant 5 jours... Et le pire, c'est qu'il sera avec un père qui s'en fout de lui, qui veut juste l'enfant pour me faire chier. Bref, je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça.

- Ce n'est rien, moi, je suis désolé pour vous ! Personne ne mérite cela. S'excuse-t-il, de manière sincère.

- Au moins, on est deux personnes qui ne sont pas bien dans leur peau. Cherche-t-elle à voir les bons côtés afin d'éteindre cette mauvaise ambiance qui s'est imposée dans la chambre.

- Et ça devrait nous réjouir ? Demande-t-il avec un sourire narquois, en regardant Simone rangée son matériel.

- Non, mais c'est mieux d'être deux à vivre cela, qu'être seul.

- Pas faux ! Admet-il en souriant encore, mais en ayant toujours cette pensée qu'il ne sait pas qui il est et qu'il peut être aussi bien un homme mauvais qu'un homme juste.

IV

De nouveau, en train de rêver, Jason, cette fois-ci, plus petit en taille, se voit hâtivement prendre un grand couteau, à la hauteur d'un sabre. Très rapidement et d'une seconde à l'autre, Jason, découvre qu'il le pointe sur un homme à terre. Cet homme, qui ne parait pas être effrayé, ne provoque pas notre inconnu face à ce couteau, mais subitement, quand Jason détourne le regard, l'homme se lève afin de lui prendre son couteau, en le surprenant et le réveillant d'un coup. Choqué, main sur le torse, par son cauchemar, il réfléchit pleinement puis décide de prendre le téléphone, en composant un numéro, avec un faciès inquiet.

V

Trois jours après la venue de Simone où elle a tenu un entretien infirmier durant son pansement afin d'établir une relation de soin et d'approfondir son travail de mémoire. Celle-ci, dans leur salle de repos, entourée de ses collègues, entend leurs sous-entendus pendant qu'elle choisit sa boisson dans le frigidaire :

- C'est un tueur, c'est sûr ?

- Je ne pense pas que c'est un tueur, mais il n'est pas net. Il doit avoir un problème psychiatrique.

- Ce monsieur a quand même eu comme premier souvenir qu'il frappe une femme. C'est sûr qu'il peut être dangereux pour nous. Personne ne doit pas rentrer seul dans la chambre, à mon avis.

- De qui vous parlez ? S'intéresse Simone sur le sujet de conversation de ses collègues, en mangeant sa pomme.

- De ton patient chéri. Lui répond une de ses collègues, qui fait son intéressante.

- Je le savais... Arrêtez de dire des conneries. Ce monsieur n'est pas ce que vous pensez.

- C'est lui qui pense cela, Simone. Nous, on ne sait rien du type, on ne peut que s'inquiéter. Répond timidement un collègue à Simone, en employant une voix faible, comme-ci il appréhende les remarques de Simone.

- Il le rêve peut-être, mais dans la réalité, il se montre plus humain que vous tous. Lui, au moins, il a remarqué que j'étais mal suite à mon divorce et la perte de la garde de mon enfant.

- Tu as divorcé ? Tu as perdu... Bégaye ce même collègue qui semble être intimidé par Simone.

- Oui, arrêtez, faites pas les innocents. Remarque-t-elle, sur le visage de son équipe, une certaine pitié, avant de sortir cette salle.

Bref, je dois aller voir mon patient chéri !

Directement, elle rejoint le couloir et entend un silence méconnaissable. Ainsi, elle décide de rejoindre la chambre de Jason, mais quand elle rentre, elle découvre que Jason se fait menotter par la police en compagnie du médecin. Celle-ci, dans l'incompréhension, se demande :

- Mais qu'est-ce qui se passe ?

- Monsieur... Décide de répondre le médecin.

Hier, a appelé la police. Il souhaite se rendre parce qu'il pense avoir commis un acte criminel qui l'a, par conséquence, conduit dans cet état.

- Mais Docteur, on ne peut pas le laisser partir comme ça ? Monsieur n'a pas retrouvé la mémoire et ces souvenirs brouillent sa logique.

- Je suis désolé, c'est un patient qui est autonome et qui est conscient de son acte, je ne peux pas le retenir s'il en a envie. Explique le médecin, sans conviction.

- Mais... Jason ! Vous ne pouvez pas ? Se rapproche-t-elle de lui, avec un regard larmoyant.

- Si Simone, je dois payer si j'ai commis un crime. Assure-t-il, en regardant les deux policiers qui l'entourent.

- Rien n'est sûr.

- Au mieux, je ressors et je poursuis mon hospitalisation... Au pire...

- La prison ! Est-elle touchée par la situation, en voyant son patient, qu'elle affectionne, se faire menotter.

- Oh ! Constate-t-il que Simone verse une larme pour lui.

Faites-moi une promesse et ne perdez jamais votre sourire.

Ne pouvant répondre à sa demande, trop émue par le fait qu'il va se faire emprisonner, un des policiers commence à être exaspéré :

- Bon, désolé, mais nous, on doit le ramener.

- D'accord, d'accord, hoche-t-elle la tête, en s'essuyant les yeux avant de souhaiter une requête.

Est-ce possible que je vous accompagne, messiers les agents, au moins jusqu'en bas ?

- Nous n'y voyons aucun problème. Accepte le policier, en amenant Jason à l'extérieur de la chambre avec elle.

A l'extérieur, devant l'entrée de l'hôpital, après y être sorti, conduit par les policiers qui le conduit à leur voiture, en ayant mis un drap sur ses mains pour cacher les menottes de Jason, Simone l'observe partir avec eux. Restant près du portail, ils entendent au loin une femme criée :

- Théo ! Théo ! Les stoppe une femme, perturbant les policiers et Jason qui laissent tomber le drap couvrant ses menottes.

Je t'ai enfin retrouvé... Puis elle remarque les menottes sur lui et semble être dans l'incompréhension.

Mais pourquoi tu as des menottes ?

- Madame, intervient le policier, d'un ton brusque, mais calme.

Si vous ne partez pas, je vais devoir vous arrêter pour obstruction...

- On se connaît madame ? Jason qui interrompt le policier pour se renseigner tandis que Simone, curieuse, décide de se rapprocher.

- Théo, tu ne me reconnais pas ? Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Excusez-moi madame, je suis l'infirmière de ce monsieur, qui êtes-vous ? S'immisce d'une voix paisible Simone afin d'atténuer la situation qui parait perdu du côté des policiers.

- Je suis sa grande sœur et ça fait plus de deux semaines que je le recherche.

- Moi ? Se montre-t-il surpris par cette femme qui prétend être sa grande sœur.

Vous devez vous tromper, je ne suis pas quelqu'un de bien.

- Toi ? Pas quelqu'un de bien ? Alors si c'est vrai, personne ne l'est. Et même avec ta cicatrice sur la tête, je te reconnaîtrais même de loin.

- Excusez-moi, mais vous vous appelez comment ? S'impose Simone, qui laisse les policiers en arrière, sidéré par les évènements.

- Mélissa !

- Eh bien, Mélissa, votre frère a perdu la mémoire à la suite d'un traumatisme crânien...

- Après avoir frappé une femme rousse ! Dit-il avec une telle mélancolie le rendant triste, jusqu'à avoir les yeux rouges étincelant, prêt à pleurer.

- Quoi ? Mais d'où tu sors ça ? Ne saisit pas Mélissa, cette femme qui paraît être sa sœur.

- J'ai des flash-backs où j'ai été violent avec plusieurs femmes dont une rousse que j'ai l'air d'avoir poussé violemment.

- Alors tu te trompes pleinement, et je vais te le prouver... Débarque derrière Mélissa, une femme rousse et celle-ci la présente en la ciblant bien avec ses mains.

Tu vois cette femme... Cette rousse... Sache que c'est toi qui l'as sauvé ?

- Que quoi ?

- Oui monsieur ! Réplique la femme rousse, sur une voix très plaisante.

Sans vous, je serais sans doute morte, voire pire.

- Mais comment ?

- Le soir de ta disparition, toi et moi, se met à narrer sa sœur.

On marchait dans la rue quand on a vu cette femme se faire frapper par plusieurs jeunes. Tu as décidé d'intervenir, en les repoussant. Après l'avoir aidé à se relever, tu m'as ordonné, pour ne pas dire crier, de la mettre en sécurité, en te laissant. Je regrette d'avoir fait parce que tu sembles être passé à côté de la mort. Observe-t-elle tendrement son frère, se sentant responsable de ses blessures.

Bref, quand je suis revenu sur le lieu où on s'est laissé, tu n'étais plus là, toi.

- Ah, tout s'explique, hoche-t-il la tête naturellement, sans s'en rendre compte, mais des interrogations lui viennent en tête.

Mais je ne comprends pas par contre, c'est quoi mes autres souvenirs qui hantent mes pensées, celle où j'ai dégagé une femme et mon fils... Même celle où j'ai tenu un sabre contre un homme.

- Ah ! Se met-elle à sourire pleinement, l'air de se moquer de lui, alors que Théo et l'infirmière, accompagnés des policiers, ne comprennent pas.

Tu as vraiment perdu la mémoire, petit frère. Apprends d'abord que tu as été violent 3 fois dans ta vie, cette fois-ci qui t'a conduit à l'hôpital. Puis la fois où tu as foutu ta femme de ton appartement avec son fils, qui n'est pas le tien en autre, parce qu'elle t'a trompé dans ton lit avec le père de cet enfant. Donc que tu veuilles la dégager de ton appartement, c'est normal. Caresse-t-elle la joue de son frère.

Ensuite, ce jour où tu avais un sabre contre un homme, c'était contre notre père parce qu'il était un homme violent avec notre mère. Tu as voulu intervenir et l'aider. Après ça, la police est venue et on l'a plus jamais revue.

- C'est vrai ? Se sent-il déchargé d'un poids, en sachant qu'il n'est pas un criminel et n'a été violent avec personne.

- Si tu savais, mais pourquoi tu as des menottes ? Reformule-t-elle, inquiet pour son frère.

- Parce que je pense, enfin, je pensais que j'étais un criminel.

- Quoi ? Messieurs, enlevez-lui les menottes, s'il vous plait ? S'adresse-t-elle directement aux deux policiers, avec obstination.

Il n'a rien fait de mal. Il ne mérite pas ça.

- Je... Ne savent pas quoi dire, dépassé par la situation, tellement qu'ils ont été attentifs aux explications de la sœur de Théo.

- Euh, messieurs, agit sereinement Simone, en parlant aux policiers.

Je viens de remarquer que la cicatrice de mon patient est jaune, je pense que c'est un signe d'infection. Je vais devoir m'entretenir avec le médecin pour l'admettre, à nouveau, dans le service avant qu'il ne soit vraiment infecté. Ment-elle afin de reprendre Jason dans son service, mais les policiers se regardent, l'air dépité.

Enfin, faites qu'on vous le sentait, mais une infection au visage, ce n'est pas drôle. Ça peut provoquer la mort et je ne pense pas que vous voulez être responsable de sa mort.

- Bon, vous pouvez le reprendre. Mais on reviendra, après avoir averti notre supérieur. Dit le policier, après avoir enlevé, en marchant rapidement avec son partenaire vers leur voiture.

- Merci bien. Remercie Simone, en hurlant presque vu que les policiers sont loin d'eux.

- Donc, je m'appelle Théo ? Admire-t-il sa sœur, qui l'a sauvé, en une fraction de seconde.

- Oui, tu t'appelles bien Théo, tu as 26 ans, tu es manager dans un grand restaurant, mais avant tout, je te présente, quand même, la femme que tu as sauvée.

- Bonjour, je m'appelle Evelyne. Se place-t-elle vraiment devant Théo, l'air gênée, avec un sourire angélique.

Je voudrais vous remercier pour votre acte qui m'a sauvé et je ne sais pas comment faire.

A son tour, intimité par cette magnifique femme rousse, Théo se met à lui dire sur un ton léger :

- Dites juste merci, ça suffira !

- Je vois au moins que ta mémoire n'a pas effacé ton humour. Plaisante sa sœur, heureuse d'avoir retrouvé son frère.

- Bon, s'entremêle Simone, cassant l'ambiance des retrouvailles pour aborder un sujet plus réaliste.

Désolé de casser ce moment de tendresse, mais je vais le ramener dans notre service et ne pas laisser votre frère dans le froid. Sinon, s'adresse spécifiquement Simone à Melissa.

Passez aux admissions et donnez les papiers d'identité de ce cher Théo. Moi, je m'occupe pour qu'il récupère sa chambre et ensuite, vous pourrez rester autant de temps que vous voulez avec lui. Je vous le promets.

- Avec plaisir, merci beaucoup pour votre attention envers mon frère. Tend-elle la main vers Simone.

- C'est mon boulot. Serre-t-elle la main, avec un grand sourire, à Mélissa, fier d'avoir accompli son travail.

On y va. S'adresse-t-elle ensuite à Théo, en lâchant la main de sa sœur. Tandis que Mélissa et la femme rousse partent en direction des admissions, Simone et Théo, eux, se dirigent dans le service où il a été puis elle ne peut pas s'empêcher de lui rappeler :

Alors, vous ne m'avez pas écouté, je vous avais dit que vous étiez quelqu'un de bien.

- C'est vrai, mais vous, vous ne l'êtes pas.

- Ah bon ? Et pourquoi ? Est-elle choquée de ce que vient dire Théo, alors qu'elle vient d'appuyer sur le bouton d'ascenseur.

- Parce que vous venez de mentir à la police pour me récupérer dans votre service... Fait-il une blague au final à Simone qui ne s'y attend pas, avec un ton approbateur.

Ce n'est pas bien !

- Et maintenant, il fait des blagues, votre sœur a raison, vous avez de l'humour. Précise Simone, en rentrant dans l'ascenseur.

Mais je peux vous poser une question, maintenant ?

- Je vous en prie.

- Je vous appelle comment Théo ou Jason ?

Ainsi, ils rigolent tous les deux dans l'ascenseur, après que les portes se soient fermé pour atteindre leur étage. 

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