Chapitre 1: Tout commence ici

1946, au nord de Berlin

Une petite maison dans la campagne allemande, seule, au milieu de l'étendue verte et or de grands champs.

Cette chaumière était vide de vie, à défaut d'un homme assis, dos a l'entrée du salon, face à une cheminée ou brûlait doucement un petit feu.

Cet homme blond portait un lourd manteau de cuir. Sa silhouette musclé semblait voutée sous un poids que lui seul voyait, ses yeux bleus étaient plongés dans le feu tandis que son esprit était lui perdu dans la contemplation de ses souvenirs.


1942

Le froid, un froid indescriptible. Pénétrant à travers les manteaux, la peau et les coeurs.

Hans attendait dans son trou, le manteau serré le plus possible contre lui, ses mains gantées, elles aussi, à l'intérieur de l'épaisse fourrure.

Autour de lui on aurait cru un film en noir et blanc, noir et gris plutôt, se dit-il. Les grands bâtiments en ruines et leurs gris terne et triste se découpaient au milieu de la neige tombant lentement sur la ville. Le plus désagréable dans ce foutu pays était cette saloperie de neige qui s'infiltrait partout, elle faisait geler les hommes, bloquait les chenilles et les moteurs des chars et enrayait les armes.

Puis c'était le bruit incessant lui aussi. Les cris des hommes, les t râles des mourants, les tirs, les bombes et ces connards de trompettistes qui les empêchaient de dormir.

Plongé dans ses réflexions, il n'entendit pas Herwin et Franck arriver et se mettre en position à côté de lui. Franck son ami d'enfance, lui donna une boutade amicale pour le réveiller. C'était encore un garçon insouciant, il était aussi blond que les blés et ses grands yeux bleus observait le monde avec curiosité. Herwin lui était un grand gaillard fort et robuste, plus âgé son visage renfermé et recouvert d'une lourde barbe lui donnait l'allure d'un ours.

Celui-ci sortie une boîte de cigarettes et la lança à ses deux jeunes amis avant de se relever et partir saluer d'autres soldats un peu plus loin.

Les deux jeunes hommes allumèrent leurs cigarettes. Puis Franck prit la parole d'un air grave qui ne lui ressemblait pas.

- le lieutenant a prévenu tout le monde, les rouges attaquerons bientôt, il paraît qu'ils sont très nombreux et même accompagné de quelques chars, mais il y a pire, ils ne se rendront pas, les commissaires de Staline leur ont promis la cour martiale et l'exécution de leur famille s'ils fouillaient ou se rendaient.

- Ne t'en fait pas pour les chars, ils ne passeront jamais ici entre les débris, c'est justement pour ça qu'on ne nous a donné aucune armes anti-char. Quant à leur fanatisme, ce sont des Russes, ça ne change pas de d'habitude.

Les deux soldats attendaient aussi tranquillement que possible lorsqu'on est au combat.

Herwin revint avec un grand sourire et une bouteille d'eau-de-vie. Les trois amis burent et discutèrent avec modération dans leur modeste trou de combat. Franck prit le premier tour de garde, ce qui permit à Hans de sombrer dans le sommeil.

Hans sentait le soleil réchauffer son torse nu. Les bras dernière la nuque et les jambes croisées, le jeune homme regardait Anna s'approcher en se détachant. La jeune femme aux belles boucles brunes s'assit près de Hans sous l'arbre pour profiter de l'ombre. Elle se sera contre lui, l'enserrant de ses bras. Les deux amoureux restèrent enlacés ainsi un petit moment, profitant de ce dernier moment avant le départ de Hans pour l'est. Soudain, un chasseur allemand passa en vrombissant au-dessus d'eux. Le jeune homme se releva en sursaut, craignant une attaque en piqué, l'avion était à eux, mais il avait trop souvent été surpris par une attaque aérienne. Anna le rassura de sa voix douce. Lui souriant, le jeune homme respira son doux parfum de rose et ferma les yeux.

Lorsqu'il les rouvrit, ce fut le visage grave et triste de Herwin et le lourd parfum de la sueur qui l'attendait. Une tape sur l'épaule le réveilla.

- Ça commence.


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