Chapitre 1


- Vous pouvez y aller.

Je me levai en soupirant et sortis de la pièce. Moi, Juliette Anderson, après avoir été relâchée par mon frère complètement fou il y a environ trois mois, j'ai repris une vie normale. Et mes études. Pour devenir journaliste ! Eh oui. Bon, pour vous faire le topo de ma vie après que Cléan m'ait (enfin!) fichu la paix :

Je n'ai pas retrouvé mes parents.

Je me suis installée à Paris.

Et en fait... Ben j'ai un peu que ça à dire... Ah si :

Je suis retournée à Aubillon une fois.

Je n'ai pas retrouvé Anna.

Bon, cette fois c'est tout. Je rentrai chez moi, c'est-à-dire un petit studio, et fermai la porte derrière moi. Je posai mon sac sur le canapé et, au même moment, mon téléphone sonna. Je décrochai :

- Oui bonjour ?

      Seul le silence me répondit. Bon, je vais pas y passer plus longtemps. Je raccrochai puis m'assis à mon bureau afin de réviser mes cours. Mon téléphone sonna encore une fois et je décrochai. Encore le silence. Ce petit jeu dura quelques minutes avant que je ne mette mon téléphone en silencieux. Non mais c'est vrai ! Y'en a marre à la fin ! 

      Puis, peu après, ce fut la sonnette qui retentit. C'est une blague. Je me levai en soupirant mais avant que je ne puisse atteindre la porte, elle s'ouvrit toute seule. Euh... Dites moi que ce n'est pas ce que je pense. Dites moi que ce n'est pas LUI. Une personne entra. Vêtue de noir des pieds à la tête, un capuchon m'empêcha de l'identifier.

- Bonjour Juliette, déclara la personne d'une voix suave.

Oh non, non, non, non ! Pitié, pas lui ! Je vous en supplie !

- J'ai rempli ma part du contrat, murmurai-je d'une voix tremblante.

Un ricanement s'échappa du capuchon

- Voyons très chère... Tu croyais vraiment que je respectais mes promesses ? Tu es bien naïve !

Je mordis ma lèvre inférieure, terrorisée. Non, ça ne peut pas recommencer ! Je vous en supplie... Il s'approche lentement du mur auquel je suis collée. Je n'ai rien pour me défendre.

- Vas-y doucement, le serial killer ! plaisanta une autre voix. On dirait un méchant de BD.

Alors lui aussi il est là. Un jeune homme aux cheveux dorés ébouriffés se plaça à côté de LUI, son capuchon rabattu dans son dos. À son tour, l'autre enleva son capuchon en soupirant. Oui, c'était bien eux. Elros et Cléan, en face de moi. Tuez-moi.

Point de vue de Elros

Je pus presque sentir les vagues de terreur s'échapper d'elle lorsque Cléan abaissa sa capuche. Je ricanai intérieurement. Et il dût sentir la même chose, car il dit d'un ton agacé :

- C'est bon Juliette, on ne va pas te manger !

Elle déglutit, toujours terrorisée. J'échangeai un regard entendu avec Cléan.

Plan de secours, grommela-t-il dans ma tête. Même si ça ne marchera pas.

Il sortit de l'appartement, me laissant me débrouiller avec la plan B. Elle fronça les sourcils :

- Pourquoi est-ce qu'il est parti ?

- Parce que nous ne sommes pas venus te faire du mal, Juliette !

Menteur ! hurla ma conscience.

Elle soupira en secouant la tête.

- Elros, quasiment à chaque fois que je le vois, il essaie de me tuer !

- Allons allons, calme-toi, tu es au bord de la crise de nerfs ! Je vais te préparer un verre d'eau, et puis on va discuter tranquillement.

      Je me dirigeai vers la cuisine et, pendant que l'eau coulait dans le verre, je sortit un somnifère, que je glissai dans la boisson. Quoi, vous croyiez vraiment que nous venions pour discuter ? On n'est pas les gentils, je vous signale ! J'entrai dans le salon avec le verre, qu'elle prit, puis but. Quelques secondes plus tard, elle s'écroula. Au même moment, Cléan entra. Il hissa sa sœur sur son dos puis se téléporta. Je soupirai, découragé par son manque de félicitations, puis fis de même.

Point de vue de Juliette

      Ouh ma tête... Je me relevai en grommelant. Faudrait que je fasse une pause dans mes études parce que là... C'est vraiment la cata. J'ai mal au dos, j'ai dû m'endormir par terre. Je suis où ? Sol gris, murs gris, ça me rappelle quelque chose... Soudain, je me rappelai les derniers évènements. Oh non !

- Eh bien, ce n'est pas trop tôt ! s'exclama une voix.

Sa voix. C'est Lui. Tuez-moi. Un soupir agacé retentit à côté de moi.

- Es-tu bien Juliette Anderson ?

- Pour mon plus grand malheur, oui... grommelai-je. Pourquoi tu poses cette question ?

- Parce que la Juliette que je connais ne tremble pas de peur, elle m'insulte et essaye de s'échapper, répondit-il.

Je levai les yeux au ciel.

- Désolée d'être terrifiée par un monstre qui m'a torturée maintes et maintes fois ! répliquai-je vivement.

- Là, je te retrouve ! s'exclama-t-il. Tu vois, il fall...

- Pourquoi tu m'as fait revenir ici ? le coupai-je.

- Eh bien... Pour des raisons qui ne te seront divulguées que demain. Mais je te conseille de te reposer, chère sœur. Demain sera très mouvementé. 

Et il partit.

Point de vue de Cléan

      Repose toi... Et pas pour demain, vu qu'il ne se passera rien demain. J'avais bien envie de lui demander pourquoi elle était aussi pâle. C'est vrai ! Je pouvais voir toutes ses veines ! Et ses cernes sont immenses, on dirait presque des bleus. Sans compter sa terreur... Mais où est passée ma petite sœur qui adore m'énerver et me déteste ? Où est passée l'étincelle de défi dans ses yeux, la combattante qui est en elle ?

      Voilà ce que je ressassai en parcourant les couloirs. Bien, avant de faire ce qui était prévu, je crois qu'il va falloir que je réveille l'étincelle en elle. Mais je ne sais pas comment faire. Je ne vois plus qu'une solution... Je vais aller de l'aide à ma tante.

5 minutes plus tard...

      Elros et moi nous téléportâmes au fin fond d'une forêt nordique. Devant nous, une chaumière. Avant que nous n'ayons pu faire un pas, la porte s'ouvrit, dévoilant ma tante. Grande et belle, ses cheveux noirs sont attachés en une longue tresse qui se balance dans son dos. Ses yeux bleus glaciers me fusillent du regard.

- Tiens, voilà mon très cher neveu et son ami, déclara-t-elle d'une voix glaciale. Que me vaut cette visite ?

Je soupirai, répugnant à prononcer ces mots :

- J'ai besoin d'aide.

Elle haussa un sourcil, sûrement surprise de ma demande, et nous invita à entrer. Elle nous fit asseoir sur des chaises en bois, et s'installa en face de nous. J'allai droit au but :

- Comment rallumer l'étincelle combattante chez quelqu'un ?

- Ah ça... Il y a bien une méthode mais...

- Quelle méthode ? insistai-je.

Je me fichai complètement du "mais".

- Eh bien, tu la connais fort bien. Des expériences.

Ce fut à moi de hausser un sourcil. Des expériences ?

- C'est là qu'intervient le "mais", reprit-elle. Car cette méthode peut avoir un autre effet. Soit tu es chanceux, et tu tombes sur une personne mentalement très forte qui va tellement te détester qu'elle va tout faire pour survivre, te prouver que tu es nul, et donc retrouver son étincelle. Soit tu es malchanceux, et tu tombes sur une personne faible mentalement que les expériences vont détruire et qui va attendre la mort avec impatience.

- Je vois... murmurai-je.

Mentalement, à part Elros et moi, je ne connais personne d'aussi fort que Juliette.

- Merci.

Une fois sortis, Elros me demanda :

- Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je haussai les épaules :

- Ben... Ce qu'elle a dit. Des expériences.


Note de l'auteure du 20 décembre 2023 : 

LE GRAND RETOUR DES NOURAÏS ! ENFIN ! Et avec les points de vue de Cléan et de Elros en plus ! Ah c'est génial. Je suis contente, là. C'est mon pitit cadeau de Noël 😊 

Bonne soirée à tous ! 

Ruby

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