Appropriation des Néréides
Le devoir était de reprendre une des nouvelles de Marguerite Yourcenar dans son recueil Les nouvelles Orientales, et il fallait écrire un nouveau passage. Je ne me rappelle absolument pas le passage que nous étions censé réécrire (oops) mais le but était de reprendre le style de Marguerite Yourcenar.
Honnêtement, je me suis éclatée à faire ça ! Malheureusement, on n'en fait pas du tout en cours :( alors j'en ai profité pour essayer des trucs ! ^^
Ce long récit m'avait tourmenté et m'avait intrigué d'une manière qui n'avait jamais eu lieu. De façon général, je ne dirais pas que je suis curieux, je m'intéresse simplement aux gens en étant modéré pour que cela ne soit pas perçu comme de la curiosité déplacée. Mais rien qu'en ayant vu le pauvre état de Panégyotis l'intérêt de connaître son histoire avait grandit en moi et peut-être que à ce moment là, je fus curieux, malgré moi. J'ai été plus que captivé par l'histoire de cet homme. Maintenant que je la sais, qu'on me la raconté, mon corps ne souhaite que voir de ses propres yeux les belles femmes fatales. Mon intérêt n'est pas seulement de les rencontrer, au fond, je veux savoir si Jean Démétriadis dit vrai et qu'il n'a pas inventé toute cette histoire pour se moquer de ce pauvre Panégyotis parce qu'il s'ennuyait, comme le ferait des enfants avec leur copains pour tromper des passants dans le but de se divertir.
Le lendemain, mon esprit ne cessait de se remémorer chaque parole de Jean, me rappelant parfaitement de comment Panégyotis avait fait pour les apercevoir, je voulais être sûr de réussir à rencontrer ces femmes enchanteresses. Avouer que je doute un peu de ses mots ne serait pas mentir, mais cela renforce l'idée que je veux vivre une rencontre avec les Néréides, savoir si elles sont réelles et non qu'une illusion. Avant de partir pour le lieu où se trouvent ces femmes mythiques, je vérifiais avec rigueur que j'étais en bonne santé ; que je n'avais pas de mal de tête, que j'avais mangé de bonnes choses sans trop me rassasier ou bien que je n'avais pas d'alcool dans le sang. Je voulais être dans les meilleures conditions pour être sûr de ne pas imaginer ces femmes ou tout simplement de pas être assez concentré pour les apercevoir.
C'est donc lorsque le soleil fut à son apogée dans le ciel bleu aussi éblouissant que celui de la mer, que je marchais dans la rue d'un pas déterminé et regardais à chaque tournant s'il y avait ne serait-ce qu'une ombre féminine ou bien des cheveux blonds. Le soleil éblouissait les dalles blanches ainsi que les murs de la même couleur, ce qui empêchait que mes yeux soient grands ouverts mais j'arrivais tout de même à me diriger correctement. Il tapait fort sur mon dos et mes épaules. Je m'étais vêtus d'habits clairs pour éviter que la chaleur extrême se fasse insupportable, mais je commençais à sérieusement à douter de la capacité de cette méthode. J'essuyais mon front trempé d'eau salé correspondant à ma propre sueur.
Cela faisait plus d'une heure que je vaguais dans les rues brûlantes à la recherche d'une ou plusieurs Néréides et pourtant je n'avais rien vu. Il faut dire que le soleil se faisait très dur à supporter. Les paroles de Jean me revenaient et je m'arrêtais à l'ombre d'une maison afin de réfléchir correctement. Mon dos s'appuyait sur le mur blanc et une sensation de fraîcheur parcourut mon corps. Pourquoi je ne les trouvais pas ? D'après Jean, Panégyotis n'avait pas du faire grand-chose pour les rencontrer et passer du temps avec elles alors pourquoi lorsque je les cherchais je ne les apercevais pas ? Un long soupir sortit de ma bouche sèche et je fermais mes yeux un instant dans le but de reprendre mes esprits, d'éviter de trop divaguer. La chaleur devenait insupportable, les ombres rares et je n'avais pas pris d'eau ; je ne voulais pas avoir les mains prises lors de ma recherche.
Je rouvris mes yeux et je fus ébloui quelques secondes. Des petits points sombres apparurent dans mon champ de vision comparable à des grains de sable noirs. Je passais mes mains sur mes paupières dans l'espoir d'améliorer ma vision et c'est à ce moment que je me rendis compte à quel point j'étais trempé de sueur. À l'aide de mon haut, j'essuyais rapidement mon visage et mon cou. Il faisait terriblement chaud et je ne me rappelais plus vraiment de pourquoi j'étais ici, sous cette chaleur indomptable.
Je voulus faire un pas mais je supposais que mon corps avait bougé trop rapidement puisque je fus pris de fort vertiges. Ma main chercha instinctivement le mur pour que le poids de mon corps ne me fasse tomber. Mais à la place de rencontrer le mur frais, ma main humide ne toucha absolument rien. Je perdis l'équilibre et retrouvai le sol quelques secondes après dans un bruit sourd, comme si un paysan avait laissé tomber son sac de farine. Ce mouvement me valut d'autres vertiges qui me semblaient plus puissants que les autres et je fus obligé de fermer les yeux. Je les fermais tellement fort que des rides voyantes apparaissaient autour de mes yeux et sur mon front, ressemblant à un désert vu du ciel.
Mes vertiges se calmèrent après je ne sais combien de temps. Je tentais d'ouvrir les yeux même si, une fois ceux-ci ouverts, je ne voyais rien car tout autour de moi m'éblouissais. Je sentais de plus en plus le soleil chauffer ma peau découverte, accentuant la sensation de douleur et la quantité de sueur qui se trouvait sur ma peau. Malgré tous mes efforts, les vertiges persévéraient m'empêchant de me relever. Un râle plaintif s'échappa de mes lèvres déshydratées. D'un seul coup, j'ouvris mes yeux, dépassé et épuisé par les événements, et c'est là que je les vis.
Elles se déplaçaient avec une telle grâce qu'on aurait dit que le vent les aidait, même si la brise était inexistante. Leurs cheveux blonds éblouissaient ma vue mais je ne pus fermer les yeux, tout m'attirait chez elles ; mes iris préféraient être brûlés plutôt que de commettre l'erreur d'arrêter de les admirer. Ma vue se brouillait de plus en plus alors qu'elles, elles continuaient de se rapprocher, toujours avec élégance, dans ma direction. Je sentis des mains froides se placer sur mon corps et me caresser comme pour m'apaiser ou bien me rassurer. Je soufflais de soulagement, le soleil n'avait jamais été aussi bénéfique qu'à ce moment. Leurs mains rafraîchissantes m'apaisèrent instantanément et étrangement je ne m'étais jamais sentis aussi bien. J'étais tellement bien que je pouvais, sans aucun scrupule, m'endormir. Étant donné que les Néréides n'étaient plus dans mon champ de vision, mon esprit autorisa à mes paupières de se fermer. Le noir m'emporta mais la seule chose à laquelle je pouvais penser était les femmes qui étaient à mes côtés, plus belles que jamais. La sensation de fraîcheur s'en alla délicatement de mon corps et avec, ma lucidité, le sommeil gagnant du terrain sur la réalité. Le noir retrouva sa place devant mes yeux mais par moments, un cheveu blond parcourait le noir qui se trouvait devant moi, seul souvenir qui me restait d'elles.
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