« Les nénuphars » c'est une nouvelle qui montre l'addiction qu'a une personne sur une autre. Ici on rencontre Alice, une jeune femme qui déborde d'amour, qui aime aimer. Elle donne corps et âme pour celui qui retient son attention. Seulement cet amour n'est pas réciproque. Alice ne peut pas le concevoir et aura du mal à se détacher de lui. D'ailleurs, le veut-elle vraiment ? Elle va sombrer dans une sorte de déni. Elle ne comprend pas que cette addiction en est une et que ce n'est pas sain. Car la réalité se confond souvent avec ses rêves et ses fantasmes. De plus elle va idéaliser l'homme qu'elle aime sans vraiment chercher à le connaître.

Alice et cet homme auront effectivement partagés quelques nuits ensemble. Alice, déjà folle amoureuse de lui, voudra plus : de l'amour. Alors elle se créé des scénarios dans sa tête. Elle nourrit tellement d'espoir dans une relation même pas née que sa réalité se confond brutalement avec ses fantasmes. 

Les nénuphars, c'est aussi un peu ma propre histoire. Elle me permet d'écrire sur ma prise de conscience ainsi que de confiance par rapport aux hommes et mes sentiments/ma légitimité envers eux. Je l'écris pour ne plus oublier que justement, je ne dois pas m'oublier, que ma propre existence n'est pas définie dans celles des autres, encore moins de ceux que j'aime et que j'estime alors que ce n'est pas forcément mutuel.

Tout au long de l'histoire, il y a des allusions à des nénuphars, d'où le titre qui me parait simple mais concret. C'est un peu métaphorique. Déjà, dans la mythologie, les ondines et les nymphes cachaient leurs attraits sous forme de nénuphar, puis les moines se servaient de cette plante pour apaiser les désirs amoureux. Ici en l'occurrence, on va avoir affaire à plusieurs types de nénuphars : un de couleur rose, cadeau offert par une ondine, symbolisant l'amour. Sauf qu'en le touchant, Alice va faire faner le nénuphar. Ici aussi c'est un symbole fort : Alice déconstruit le nénuphar comme elle déconstruit l'amour. Pour elle c'est une obsession, ça en devient toxique. Ses pensées négatives sont nocives ce pourquoi la plante se flétrit ; un jaune, qui est considéré comme un baume pour soigner. En réalité, elle signifie, dans ma nouvelle, l'expression « du baume au cœur », car Alice souffre réellement mentalement, mais cela empiète sur son état physique. Il y a également le nénuphar blanc qui lui signifie le bon sens, l'estime. A la fin de l'histoire, quand Alice aura compris que son obsession est malsaine, elle changera de village et trouvera une maisonnette ainsi qu'un jardin avec un bassin comportant des nénuphars blancs. On y voit donc, dans cette nouvelle, une évolution plutôt positive puisqu'il y a une prise de conscience ainsi qu'une morale.

Concernant Eve : Pour être honnête, quand je l'ai introduite dans l'histoire, je la voyais comme une personne à part entière. Ce genre de rencontre que l'on fait qu'une fois dans sa vie mais qui nous marque et nous apprend quelque chose. Et puis au fil de l'écriture, j'y ai vu sa présence comme une évidence : Eve fait partie d'Alice. Eve EST Alice. Je pense que dans chacun d'entre nous, on a plusieurs « parties » de nous qui peuvent nous être inconnues mais se révèlent au fur et à mesure de nos expériences. Ici, Eve, est la partie d'Alice jusqu'alors inconsciente qui se révèle. Qui s'exprime et dit « eh oh, je suis là, écoute-moi ! » C'est la partie qui veut guérir, aller de l'avant, et qui va tenter de conquérir l'autre partie dans le déni.

Tout comme les nénuphars, Eve est donc un symbole fort de l'histoire !

Je vous remercie sincèrement pour vos retours qui me donnent foi en ce que j'écris. <3 Peut-être qu'un jour "Les Nénuphars" verra la lumière du jour, grâce à vous, qui sait...