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Le malentendu se régla sans trop d'encombre. Moe, ravie de retrouver ses deux amies, s'empressa de les serrer dans ses bras en s'enthousiasmant en espagnol. Vidia était mal à l'aise. Peut-être parce qu'elle se sentait mal d'avoir attaqué Phoebe. Peut-être aussi parce qu'elle avait été arrêtée d'un simple coup d'avant-bras. Peut-être un peu parce qu'elle venait de passer un long moment seule avec Moe, qui la mettait mal à l'aide de base. Mais surtout parce ce dernier faisait tout un brouhaha, au milieu d'un endroit publique.

Grâce aux pouvoirs de Phoebe et Vidia combinés, les mutants décevants retrouvèrent rapidement leurs amis manquants. C'est alors que Vidia remarqua quelque chose : Hepzie était mal à l'aise. Nassera et Godefroy aussi. Même Phoebe. Il n'y avait que Moe qui était décontracté, dû à sa personnalité insouciante.

— Comment se sont passés vos combats? demanda Vidia.

Elle s'inquiétait pour vrai. À ses yeux, ces mutants n'étaient que des enfants fragiles. Mais elle cherchait aussi à comprendre ce qui avait pu les troubler autant.

— Trop facile. On a même découvert une nouvelle utilité à la mutation d'Hepzie, répondit Phoebe.

Vidia ne savait pas si elle mentait ou disait la vérité – ce qui était souvent le cas lorsqu'elle parlait avec cette fille. Avant qu'elle n'ait le temps de se poser plus de question, Hepzie commença à expliquer.

— J'ai, hum... frapper Celui avec des lunettes. Et... hum, l'endroit où je l'ai frappé, l'eau est partie.

Tout le monde la regarda avec des airs confus.

— Bizarre, mais ok, accepta Vidia en haussant les épaules.

Elle fût pourtant la seule à avoir ce genre de réaction. Les autres s'exclamèrent et félicitèrent Hepzie. Elle venait de se battre pour la première fois de sa vie! Et elle avait gagné!

Moe lui ébouriffa les cheveux et tous ensembles, ils marchèrent vers le restaurant le plus proche. Vidia essaya de continuer la discussion. Elle voulait savoir ce qui était arrivé avec Nassera et Godefroy, même s'ils avaient complétement changé de sujet de conversation. Mais d'abord, elle dû commander les plats de tout le monde puisqu'elle était la seule à pouvoir communiquer avec les serveurs.

— Vous, votre combat s'est passé comment?

Moe, en train d'enseigner à Nassera comment tenir des baguettes, répondit nonchalamment :

— Très bien. Ils étaient trop faibles face à moi. Je me sens presque mal de les avoir écrabouillés aussi facilement.

— Arrête de dire n'importe quoi, répliqua Godefroy. Aucun garde ne t'a suivi.

— Gardes? Qui a dit gardes? Moi je parlais de moustiques.

Nassera ignora ces commentaires.

— Il aurait pu être meilleur. Au début, ce teubé à fait exprès d'attirer Beef Mulan en tapant des couvercles de poubelles comme si c'était des cymbales, dit Nassera en désignant Godefroy.

— Attention, tu tiens mal ton pouce, averti Moe.

— J'en ai marre-euuh, je peux avoir une fourchette?

— Non! couina Moe. Mais quelle sorte d'hérétique es-tu donc??

Nassera roula des yeux et poursuivit :

— Puis ensuite, j'ai dû me battre avec la garde, et... cette chose bizarre s'est produite. Elle s'est effondrée, et elle avait un poignard dans le flanc... et quand je l'ai touché pour essayer de trouver son pouls, je... ça m'a fait mal aussi. Mais genre, vraiment mal... comme si c'était moi qui avais un poignard dans le flanc...

Vidia se raidit d'un coup. Ce que Nassera décrivait... c'était exactement ce dont Stephen Hawking s'inquiétait. C'était la raison pourquoi il empêchait Nassera de partir en mission.

— Mais ça va, t'inquiète, assura Nassera. Je vais bien maintenant.

— Au contraire, retorqua Moe. Rien ne pourrait aller aussi mal! Tu n'arrives pas du tout à tenir ces baguettes correctement!

Alors que les mutants finissaient leur repas en racontant en détails leurs combats, Moe chercha un serveur du regard pour demander la facture. Il vit un cuisinier parler avec le propriétaire et frissonna. Cette scène lui rappelait trop ce qui s'était passé au café, le matin même.

— Bon, tout le monde, je veux pas vous faire peur mais je crois qu'on devrait bouger si on ne veut pas se faire surprendre par les méchants en costume-cravate à nouveaux.

— Ouais, bonne idée, approuva Vidia.

Godefroy but le fond de son bol d'un coup.

— Mais pour aller où?

Les mutants se trouvèrent face à un mur.

— Il nous faut un endroit avec énormément de gens, conseilla Hepzie. Question de passer inaperçu.

Les six mutants décevants réalisèrent d'un coup à quel point ils étaient faciles à remarquer. Ils avaient passé leur séjour dans des endroits reculés, dans des restaurant fréquentés par les locaux, et habillés des façons les moins subtiles – d'abord en tenue de détenus évadés, puis en touristes stéréotypés aux couleurs flamboyantes. Et même s'ils mettaient ça de côté, ça se voyait dans leur visage et qu'ils ne venaient pas d'ici. Un latino, une maghrébine, une afro-américaine et deux blancs, accompagnée de Vidia, celle sans qui ils n'arriveraient même pas à se nourrir.

— Où est-ce qu'on peut bien aller? se demanda-elle à haute voix. Un endroit extrêmement touristique, c'est sûr. Mais j'en connais aucun...

— Les jardins chinois, répondit Phoebe automatiquement.

Les autres se tournèrent vers elles.

— Tu mens ou t'es sérieuse? demanda Hepzie, suspicieuse.

— Sérieuse! insista Phoebe. Le monsieur qu'on a rencontré tantôt, il m'a dit qu'il irait aux « Jardins chinois » en après-midi. Ça doit être connu, il y avait une brochure et tout.

— Parfait! s'exclama Moe.

Ne voulant pas attendre une seconde de plus, il déposa une liasse de billet sur la table – assez pour payer la note de tous les clients présents – et déguerpit le plus vite possible en compagnie de ses amis.

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— Il est quelle heure? demanda Godefroy.

Il se tenait le ventre tellement il avait mangé.

— Pi, dit Moe qui frissonna.

­— Quoi?

— Heu, je veux dire 3 heures 14 minutes 15.9265... secondes.

Ils marchaient depuis déjà une heure à la recherche de ces fameux Jardins chinois. Ils avaient perdu la majorité de leur temps au centre-ville à regarder l'architecture. C'était complétement différent de ce qu'ils avaient vu dès à présent. Il y avait des lumières partout, des gens partout, et tellement de lieux aux allures futuristes.

Vidia pris conscience pour la première fois que sa ville natale était plus que ce quelconque endroit que mentionnait sans cesse ses parents. Elle se demanda si elle avait croisé des membres de sa famille quelque part sans s'en rendre compte. Avec tous les gens qu'il y avait autour d'elle, ça n'aurait pas été surprenant.

— Attendez, où es Hepzie? s'inquiéta Moe en regardant derrière lui.

On entendit un « par-là » parmi la foule et Moe se précipita vers elle, bousculant des gens au passage.

— T'es minuscule, est-ce que tu le sais? dit-il à la fois soulagé et extrêmement stressé.

Il prit fermement la main d'Hepzie et fit monter Phoebe sur son dos afin de ne pas les perdre. Puis il saisit la main de Vidia, ce qui la surpris et la fit rougir. Mais Moe était trop inquiet pour s'en rendre compte. Il se sentait comme une maman canard prête à tout pour ne pas lâcher ses cannetons.

— Nassera, Godefroy, accrochez-vous aussi, s'il-vous-plait!

Les deux échangèrent un regard de dégout et commencèrent à se battre pour s'accrocher à Hepzie. C'était sois ça, soit devoir se tenir avec Vidia. Aucun des deux n'avait ravaler assez son égo pour accepter ça.

Ils finirent par s'accrocher au chandail de Moe comme des enfants de maternelle trop collants.

Quand les mutants décevants arrivèrent finalement à l'entrée des Jardins chinois, il était presque cinq heures. L'ambiance-là était totalement différente que celle au centre-ville. S'ils avaient été lâchés là, ils auraient cru qu'ils étaient coincés au plein milieu de la campagne. Ils visitèrent un peu les lieux, puis s'installèrent en face d'une statue d'un dénommé Lin Zexu pour se reposer.

— Mes pieds font tellement mal! s'exclama Godefroy en s'allongeant dans le gazon.

— J'ai sommeil, dit Phoebe en accotant sa tête sur la jambe de Moe.

Il se mit à lui caresser les cheveux et la féliciter d'avoir trouver un endroit aussi paisible et sécuritaire.

Vidia, qui les regardait, ne peut s'empêcher de trouver la scène extrêmement mignonne. Elle du se retourner et se concentrer énormément pour ne pas sourire comme une idiote.

— Ay dios mio, c'est trop beau.

Vidia se retourna à nouveau et constata que Moe la regardait. Elle se mit à rougir et bredouilla :

— Quoi?

— La lumière, s'expliqua-t-il. On est directement au Golden Hour. La lumière du soleil rend tout doré et là ta peau brille!

Il se jeta en arrière en grognant : « Pourquoi j'ai pas d'appareil photo avec moi?! »

Malheureusement pour lui, son chandail avait exposé son ventre lors de son mouvement, et Nassera se précipita pour le frapper.

— Mais aïe! pleurnicha Moe.

— On n'a pas le temps de prendre des photos, Moe. On est venu ici pour parler d'un plan en tout sécurité.

— C'est vrai, admit-il en caressant son bedon.

Ainsi, les mutants décevants parlèrent ensemble. Ils mirent en commun les informations qu'ils avaient. Ils savaient que le Mastodonte/Hulk-Saïyen était Walter Tressler, aka le directeur général de Tressler Mines Corps, dont le siège social était situé à Singapour. Ils savaient aussi que leurs armes leur avaient été enlevées dans l'avion avant d'arriver au pénitencier, donc qu'elles se trouvaient sûrement quelque part dans les entrepôts de Tressler Mine Corp.

— En gros, on a besoin seulement de se rendre au siège social de la compagnie du Mastodonte? résuma Godefroy. Easy money...

— Comment on va faire pour le battre, tho? dit Hepzie. Plein de mutants professionnels ont essayés et aucun d'eux n'a réussi. On est que des enfants et la seule ici qui a un minimum d'expérience c'est Vidia.

Nassera jeta un regard noir à cette dernière. Et Godefroy roula des yeux en pensant « Elle est pas si exceptionnelle que ça, est-ce qu'ils peuvent se calmer un peu... » Mais alors que tout le monde regardait Vidia, Phoebe remarqua quelque chose derrière elle. C'était un homme qui marchait seul dans les jardins. On pouvait le voir de loin car il devait faire trois têtes de plus que tous les autres touristes. Il avait une coiffure qui faisait rire Phoebe, et des favoris qui se prolongeait en barbe bien taillé. Il portait des lunettes Ray-Ban sombres pour se protéger de la chaleur, et ironiquement, une veste en cuir extrêmement chaude.

— Regarde Hepzie, c'est le monsieur à qui j'ai parlé au café!

Hepzie se retourna pour voir de qui Phoebe parlait, de même que Moe, Vidia, Godefroy et Nassera. Il semblait que Godefroy était aussi obsédé par les X-men que par David Bowie, car dès qu'il vit les favoris de l'homme en question, il se leva et s'écria :

— Wolverine?

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Wow...

C'était un long hiatus inattendu. Pardon à ceux qui pensais que j'avais abandonné l'histoire... 

(ironiquement, je suis en train de penser à faire un tome 2)

Vous avez hâte de voir Logan? J'ai pas pu m'empêcher de l'ajouter, il apparaît toujours une fois dans chaque film de x-Men. Quelqu'un d'autre vas faire un cameo, pourrez-vous deviner qui?