Je suis l'ange noir qui corrompt l'esprit humain. Je suis la haine, la cruauté, la folie. J'effraie et fascine. J'attire et terrifie. Vous ne me comprenez pas. Vous ne me connaissez pas. Je ne vous habite pas. Pas encore. Vous me fuyez mais me cherchez. Vous ne l'avouez pas. Mais vous le savez. Je vous fascine. Je vous charme d'un souffle malsain. Vous me lisez. Vous lisez le sang noir qui jaillit, le râle rauque de la mort, l'odeur putride du cadavre qui chauffe au soleil. Vous lisez les cœurs qui battent ou s'immobilisent. Vous lisez les cris qui retentissent ou se taisent. Vous lisez le meurtre, le viol, la peur. La haine. Cette haine si profonde que vous avez tous en vous. Mais qui n'éclot pas. Pas encore. Elle est un bourgeon. Et, à mon arrivée, je pose le doigt sur cet embryon de chaos, et il s'épanouit. Lentement, très lentement. Mais quand la fleur s'est ouverte, une fleur qui bouillonne, elle ronge tout, et rien ne peut l'arrêter. Elle déchire l'amour. Elle empoisonne le bonheur, et le mue en perversion. Elle s'empare de l'esprit et se l'approprie. Puis elle agit.