Rouge et appétissante,

Superbe pomme resplendissante,

Objet de désir, des plus tentantes,

En attisant la convoitise,

Qui appelait à la gourmandise.

Rampant sur l'arbre qui donna la vie,

De tous ces superbes fruits,

Un ver voulait établir domicile,

Et c'est sur la belle de la famille,

Qu'il jeta son dévolu,

De son bel appétit goulu.

Heureuse d'avoir de la visite,

De ce petit parasite,

La pomme ignorait,

Les intentions de l'invité.

Après l'avoir caressé,

De s'être bien baladé.

Le véreux cessa son ballet...

Sur la peau rouge carmin,

Au goût délicat de tanin,

Le visiteur aiguisa sa faim...

Le fruit eut le désagrément,

De ressentir un coup de dent.

Affolée, la reinette fut défaite,

De voir ainsi disparaître,

Le vilain ver en son être.

De ce repas, il se délecte,

Puis assouvi, le vil insecte,

Décide de réapparaître.

Repu de ce repas de fête.

Des galeries, des meurtrissures,

Aboutira la pourriture.

Belle n'eut plus alors qu'à se résigner,

Et la pomme finit par tomber,

Pour rejoindre ses sœurs gâtées.

Sur le pommier à fier allure,

Immaculé de fruits bien mûrs.

La créature poursuivit son oeuvre,

Coutumière de cette manœuvre.

L'arbre père s'adressa au ver:

"Quand tu feras le bilan, de ce que tu laisses derrière,

Réalise que tes excréments te ressemblent comme des frères".

Le ver sourit mais ne vit venir,

L'oiseau qui le guettait  juste avant de l'engloutir.

Pomme rouge en compote finit,

Le sous bois, elle en garnit.

De cette purée, un pépin surgit,

Tell, un archet qui cible le terreau utile,

Pour à son tour devenir un pommier fertile.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°