Chapitre 23 : Contre vents et marées, comme toujours ! (non corrigé)
Le feu lumineux qui déchira le ciel fit sursauter tous les soldats présents sur le pont ; en l'espace de quelques secondes, ils furent tous éparpillés aux quatre coins du pont, la mine dure, comme habitués à l'adrénaline soudaine de l'instant.
Gaëlla me bouscula et je tombai au sol, hébété. Le porte-avion s'élança de nouveau sur les flots, la pluie battant contre le pont et nos visages ruisselants. La terre à l'horizon s'élançait dans notre direction, gagnant du terrain à une vitesse folle.
Je sautais alors sur mes pieds, m'emparait de la rambarde sur le plat-bord et fixait l'île qui se rapprochait, les yeux exorbités. Je voulais entendre les Changers négocier avec Kaï, voir s'étaler sur le visage des miens un sourire satisfait et rusé.
Mais alors que je pus enfin distinguer la côte sablonneuse, je ne vis que l'or des grains mouillés refléter l'eau qui s'y déferlait. Pas d'armées, pas de camps des Changers, pas de troupes alliées. Nous accostâmes, inquiets, et Gaëlla nous mena vers l'échelle ; en rang bien serrés, je gardai la main crispée sur le fourreau de mon arme. Je dus cependant le lâcher lorsque je descendis à mon tour par l'échelle de cordes, à la suite des soldats et précédant d'autres.
Je sautais finalement à terre, le coeur battant, et soudain des cris me parvinrent ; les yeux écarquillés, mon escouade m'entraîna sur la colline, où nos pieds s'enfonçaient lourdement dans le sable. Gravissant précipitamment, nous suivîmes le sentier à toute allure. Les cris et explosions se rapprochaient.
De puissants avions nous doublèrent alors, et je fus soulagé de voir qu'ils étaient à nous. Les suivant sans la moindre hésitation, nous finîmes par dépasser une nouvelle colline. Je poussais alors un cri d'horreur, me stoppant net : là-dessous, où explosaient sang et cendres, la bataille faisait rage.
Je cherchai des yeux Sinna, George, Jeane, Kaï ou mon père mais je n'en vis aucun. Mon coeur manquait de quitter ma gorge, tant qu'il battait fort et tant que l'envie de dégobiller me prenait.
Gaëlla poussa un cri de guerre et s'élança sur les ennemis, qui, surpris, poussèrent des cris horrifiés.
Mais j'étais pour ma part incapable de bouger. Incapable de faire le moindre geste pour courir aider les miens.
Je sentis alors une présence s'arrêter à mes côtés, douce aura compatissante qui faisait un drôle de contraste avec le décor. Thiflea me prit la main et plongea ses yeux dans les miens :
-Il faut y aller.
Je la regardai un instant, les larmes au yeux. Une explosion nous fit sursauter, et un hurlement déchirant rappela que la mort nous guettait.
Mais n'était-ce pas une habitude, à présent ? Thiflea avait raison. Il fallait y aller. Car comme toujours, les Mondes avaient besoin de moi. Comme toujours, la guerre qui venait poindre à notre seuil réclamait qu'on la chasse.
Je relevai alors le menton, et pris d'un courage fou, m'élançai au cœur de la bataille qui déterminerait si, ou non, Phoenix tomberait dans la mort et le chaos.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top