Chapitre 21 : Puissant Choc (non corrigé)
Mes talons heurtèrent le plancher du camion dans un bruit sourd, écho des précédents pas des soldats qui étaient grimpés avant moi. Étant la dernière, il me fallut quelques secondes pour me trouver une place. Lorsque Kaï referma les portes d'un geste sec, son regard croisa le mien le temps d'une seconde. Une étincelle de douleur y brillait, mélangée à de la culpabilité apparente. Mais la seconde d'après, le noir envahissait le peu d'espace dans lequel nous nous trouvions et l'image des yeux azur de Kaï me resta ancrée dans l'esprit, seule trace du contact visuel qu'il y avait eu entre nous.
Le grondement du moteur emplit nos oreilles et le véhicule entama sa longue route vers le champ de bataille : quant à moi, je cherchai du regard un visage familier, de peur de me retrouver seule dans cette escouade terrestre, de peur de n'avoir personne sur qui compter. Autant mentalement qu'une fois au cœur des combats.
Mais aucun sourire ne s'étala sur mon visage, car aucun regard ne se plongea dans le mien pour me signifier qu'il m'avait reconnu. J'étais définitivement seule.
Lorsque plusieurs heures se furent écoulées et que la fatigue finit par porter un poid sur mes paupières, le camion stoppa sa course tout net, nous renversant tous au sol sous le choc. Mes mains heurtèrent le plancher et je sentis de désagréables petites échardes se loger dans mes paumes. Mais on m'attrapa par le col de la veste et me remit sur pieds ; Les soldats se relevèrent à leur tour, interloqués, et un bruit sourd fit trembler la terre.
Seuls mes battements de coeurs résonnaient à travers le silence, puissants et rapides.
Que se passait-il ?
Je me dévissais la nuque dans toutes les directions, paniquée, sans apercevoir autre chose que le noir abyssal qui nous entourait.
-M'enfin, qu'est-ce qui se trame là dehors ? grogna une voix impatiente.
Aucune réponse. Mes mains tremblaient, aussi moites que mon front qui perlait d'une sueur froide. Le silence, abattu sur le camion, semblait s'éterniser et monter en puissance, autant que la peur qui nous paralysait à cet instant. Nous n'étions pas arrivés. C'était impossible, ils nous auraient ouvert.
Le monde bascula brutalement, tournoyant furieusement autour de nous. Le plancher vola en éclat, tout comme nos bancs et le métal qui forgeait le toit émit un grondement furieux. Alors que nous tombions sous les ruines du véhicules, une voix s'époumona à l'extérieur :
-SORTEZ DE LA, VITE !
Je tendis la main vers la poignée, la vision floue et le monde taguant avec mes pensées : mais cette dernière semblait s'éloigner au fur et à mesure que je m'avançai en rampant, une grimace de douleur atroce au visage.
-SINNA ! hurla une nouvelle voix ; mais elle fut brusquement couverte par un second bruit sourd.
L'instant d'après, un puissant choc me percutait l'abdomen, me projetant vers l'arrière tandis que le reste de ma vision se brisait en mille morceaux.
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