Chapitre 1 : La Sortie (non corrigé)

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque l'on m'accorda enfin le droit de quitter l'hôpital.
Après une longue session d'examens et d'étirement destinés à tester les muscles tout justes réparés et les tissus de peaux neuves, je passais à l'accueil pour récupérer mes affaires personnelles.
Les infirmières m'aidèrent à les rassembler, et s'inquiétèrent même de mon état lorsqu'elles virent mes mains trembler ; je m'empressai de les rassurer, un doux sourire aux lèvres : la n'était que le fruit de mon excitation.

J'avais si hâte de retourner à Enohria, de retrouver Jeane et George, mais surtout... Je voulais revoir Kenfu.
Quelque peu déçue qu'il ne m'ait pas rendu visite, j'avais d'abord cru qu'il m'avait tout simplement oubliée. Mais Julie m'avait expliquée que son fils était de caractère réservé en ce qui concernait les sentiments, et qu'il se pourrait très bien qu'il ne vienne pas me voir tout bonnement parce qu'il était gêné.

Cela m'avait rassuré ; à présent, voilà que Julie m'attendait devant l'hôpital pour m'accompagner jusque l'école. Même si elle ne l'avait pas montré, j'avais vu qu'elle aussi avait été déçue que son fils ne passe pas la prendre pour l'emmener déjeuner.

Je quittai donc l'édifice, un sourire étalé sur les lèvres et le cœur bondissant dans ma poitrine. Je m'avancai vers la mère de Kenfu et elle me sourit en retour ; sa peau sombre reflétait le soleil de l'après midi et la rendait plus belle que jamais.

-Alors, contente d'être sortie ? Me demanda-t-elle.

-Oh, j'avais presque oublié la chaleur du soleil ! M'exclamai-je, comme libérée.

-Je suis sûre que Kenfu sera content de te revoir, me taquina-t-elle, espiègle.

Mon sourire s'agrandit, et une douce chaleur se diffusa en moi.
Kenfu... Je me rappelai notre dernière conversation, sa main qui serrait la mienne, et sa mine désespérée. Il se sentait tel un monstre incontrôlable, et j'ignorais comment m'y prendre pour lui faire comprendre à quel point il n'avait jamais été un monstre, sur tous les points.

-Sinna... me souffla Julie d'une voix douce.

Je relevai la tête vers elle : pourquoi tant de douceur, soudainement ? Cela me réchauffa néanmoins le cœur : Julie avait été si gentille avec moi que je lui en serais à jamais reconnaissante.

-Ne tarde pas trop pour dire à Kenfu ce que tu ressens pour lui, d'accord ? me conseilla-t-elle.

-Ce que... je ressens pour lui ? répétai-je dans un murmure, étonnée. Tu penses que je l'aime ? 

Elle haussa les épaules et m'invita à la suivre, alors qu'elle s'engouffrait dans les rues étroites de Stellarium.

-Et toi, qu'en penses-tu ? répondit-elle simplement.

Ma bouche s'ouvrit pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Est-ce que j'aimais Kenfu ? A vrai dire, je n'en savais rien. Je trouvai le jeune panda roux d'un charme et d'une beauté frappante, et j'admirai sa force de conviction. Doué au combat et à la parole, il avait de nombreuses qualités dont il ignorait lui même l'existence, ce qui faisait de lui un Erkaïn modeste. Peut-être avait-il un nombre incalculable de défauts à côté, mais il était à mes yeux la créature la plus incroyable que je connaisse. Je me sentais bien, à ses côtés, et j'étais triste lorsqu'il n'était pas là. J'aimais le voir désarmé devant ma franchise, et le savoir attaché à moi d'une quelconque manière me rendait plus heureuse que tout autre dans Phoenix.

Était-ce cela, la définition de l'amour ? 

Julie me jeta un regard en coin, espiègle.

*

Nous arrivâmes à Enohria quelques minutes plus tard. Nous nous arrêtâmes au pied des marches, là où Julie se devait de me laisser.

-Bien, prend soin de toi, me conseilla-t-elle en m'ébouriffant les cheveux.

-Je t'apprécie vraiment, Julie, tu sais, répliquai-je en penchant la tête sur le côté, un doux sourire aux lèvres.

Elle me sourit et inclina la tête, véritablement émue :

-Moi aussi, tu...

-A TOUS LES HABITANTS DE STELLARIUM, CECI N'EST PAS UN EXCERCICE !

L'alarme se déclencha et un long gémissement se fit entendre. Je sursautai violement et Julie me tira vers elle dans un geste protecteur. Que ce passait-il ? Pourquoi l'alarme s'était-elle soudain mise à sonner ?

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