Chapitre 19 : le Dernier Soupir des Morts (non corrigé)

Le souffle me manquait. Tout comme la force, le courage, la détermination. A vrai dire, j'étais presque tenté de me livrer aux hommes d'Orhond. Tenté de mettre fin à cette course poursuivre infernale à laquelle je me livrai depuis bien cinq longues minutes.

Je trébuchai soudain sur une branche et roulai dans la poussière. Aussitôt stoppé, je me redressai déjà ; mais je n'étais plus sur les collines d'herbes folles, ou entre les buissons fous qui jalonnent de par et d'autre l'île. J'étais au beau milieu de la place centrale ; les grandes tours noires dormaient, tout comme les habitations cubiques qui les entouraient.

Mais sur mes talons, les hommes de mon grand-père se rapprochaient : et en quelques secondes, ils m'encadraient, menaçants. Je déglutis. J'étais seul, et ils étaient cinq : je n'avais aucune chance.

L'un d'entre eux, une femme aux traits durs, pointa sa torche dans ma direction, un rictus haineux au visage :

-Un monstre comme toi ne devrait pas être en liberté.

Soudain, une silhouette noire fendit l'air ; et la femme qui me menaçait tomba à genoux, un poignard planté dans son œil gauche. Ses compagnons s'affolèrent : le sol sembla trembler, et un Ours aux terrifiantes griffes aiguisées brandies déboula face à moi. Il lâcha un puissant rugissement qui les fit tous trembler.

-Myosotis ! m'étranglai-je, incrédule.

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NDA : Je vais très bientôt faire des corrections sur le tome 3, comme il se doit, haha. Je vais rajouter un chapitre où Jeane, Kenfu et George sont au réfectoire militaire. Ils mangent lorsqu'un soldat vient embêter Kenfu et le traiter de monstre, lui dire qu'il fait peur à ses enfants et qu'il leur raconte les histoires d'un terrifiant Panda-Roux noir et vert qui viendra les dévorer si ils ne sont pas sages. George s'apprête à se dresser contre lui mais une autre Ours arrive pour réprimander le soldat insolant. Elle n'a que vingt ans, mène déjà trois escouades de terre et s'appelle Myosotis. George est impressionné et reste béat devant elle, c'est presqu'il en bave. Elle finit par partir, malicieuse en voyant la manière dont l'Ours la regarde. Après son départ, Kenfu taquine George en lui rappelant ce qu'il lui avait dit au pot de départ "je ne sais pas ressentir l'amour, blablaba". Jeane se joint pour le taquiner. La discussion tourne à Sinna. Fâché, Kenfu s'en va. Or, il croise la femelle Panda-Roux qui se rend justement au réfectoire. Ils ont une discussion tendue, et Sinna lui révèle qu'elle est amoureuse de lui. Kenfu ment en disant qu'il ne ressent rien et que même si c'était le cas, qu'il l'aimait, jamais il ne serait sorti avec elle après tout ce qu'elle a fait. Il lui dit que c'est sa faute si Julie et Aïru sont morts. Les deux finissent en larmes et Kenfu s'en va.

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Les oreilles rabattues, elle ne m'accorda pas un regard et envoya sa patte titanesque frapper le visage d'un des hommes. La silhouette furtive au poignard se révéla juste à ses côtés, ôtant sa capuche ; la jeune Lapine promena ses yeux mauve chargés de haine sur les soldats et s'élança sur l'un d'eux avec un cri de rage. George, Sinna, Jano et un Loup que je ne connaissais paS débarquèrent à leur tour et se jetèrent sur les hommes restants.

-Attention, Kenfu ! cria subitement Jeane, les yeux écarquillés.

Je fis volte-face ; Orhond lui même détalait dans ma direction, les yeux fous. Je sautai sur mes pieds, terrifié, et jetai mon sac au sol. Ainsi transformé en Humain, il faisait bien deux fois ma taille ! Arrivé à ma hauteur, il envoya son poing frapper mon visage de plein fouet ; je fus projeté au sol, totalement sonné.

Je me secouai ; je n'allais pas me laisser abattre de cette façon ! Titubant, je me redressai et crachai une bile de sang au sol, les poings serrés. Il tenta à nouveau de m'assoner un coup surpuissant, que j'esquivai habilement. Il s'acharna ainsi à essayer de me délivrer de frappes au visage et dans le ventre ; mais je sautai à gauche, à droite, et parfois vers l'arrière, paniqué. Il était bien trop rapide pour moi.

J'entendis alors un cri : un coutelas fusa devant mes yeux, et j'en attrapai instinctivement le manche. Au même moment, Orhond se jetait sur moi ; sans réfléchir, je fis tournoyer le poignard dans ma main et enfonçai la lame sous le menton du Roi Erkaïn. Il écarquilla les yeux, et une lueur épouvantée brilla dans ses prunelles vertes. Cette lumière unique chez un homme dont la mort est imminente. Chez une créature qui sait qu'il a été abattu, vaincu. Une créature qui sait que cet instant est sa fin.

Le géant s'écroula à mes côtés dans un râle, noyé dans son sang écarlate. Tremblant et nauséeux, je coulai un regard vers mes mains tâchées de sang. Je venais de tuer mon grand-père. Le père de mon père. Tétanisé, je tombai au sol, pris de vertiges et incapable de reprendre ma respiration.

Autour de moi, les combats avaient cessés. Jeane, devenue humaine, s'accroupit à mes côtés et posa une main compatissante sur mon épaule.

-C't'ait vraiment un monstre, et tu l'sais. Il l'a mérité.

Je voulais dire à mon amie que rien de ce qu'elle murmurait à mon oreille ne m'aidait. Mais je n'en fis rien. Je n'en avais pas la force. George s'avança à son tour et m'aida à me relever ; il me tendit mon sac tout en replaçant le sien sur son épaule. Je fronçai les sourcils :

-Pourquoi tu as un sac ?

-T'es vraiment con toi des fois, pouffa Jeane en enfilant son propre sac. Tu croyais vraiment qu'on allait t'laisser y aller tout seul ?

-Mais j'y vais tout seul, ripostai-je, plus sérieux que jamais.

-On vient avec toi, que tu le veuilles ou non, lança Sinna d'une voix sèche.

Elle ramena ses cheveux en une tresse lâche et essuya le sang de son visage d'un revers de manche. Mon regard sauta sur mes trois amis, tour à tour ; rien ne semblait pouvoir les dissuader de m'accompagner.

Myosotis, Jano et le Loup, qui étaient restés en retrait, finirent par se prononcer :

-Nous on ne vient pas, rassure toi, déclara sereinement le Lapin blanc. On est simplement venus d'aider à repousser ces soldats.

-Qui es-tu toi ? lançai-je au Loup, les yeux plissés, méfiant.

-Je suis Macke, le fils du second de notre Roi Kaï, fit-il d'une petite voix effrayée.

Il semblait plus vieux que moi et pourtant, l'éclat dans ses yeux semblaient être celui d'un enfant.

-Mon père me dit toujours que je-je suis un-un trouillard, poursuivit-il, tremblant. Alors je-je voulais prouver que je... je valais... enfin, quelque chose, quoi, je sais pas...

J'haussai les sourcils, exaspéré, et me retins de lui dire que je n'en avais strictement rien à faire. Il était venu risquer sa vie pour moi.

-Bonne chance, me sourit Myosotis de sa voix rude habituelle. Qu'Akala veille sur toi.

Elle me serra la main d'une poigne de fer ; à mes côtés, George la fixait sans broncher.

-Allez, faut y aller, toussotai-je, ne sachant que répondre aux paroles amicales de l'Ours.

Je fis quelques pas vers l'arrière, accompagné de Sinna et George ; Jeane et Jano s'enlacèrent tendrement, se murmurèrent quelques mots tendres avant que la Lapine ne se précipite vers nous. Je tournai définitivement à la clairière de sable parsemée de cadavres et ruisselant de sang pour faire face aux bateaux, qui dormaient sur l'océan.

-On va devoir en voler un, sifflai-je entre mes dents.

-En avant toute ! pépia Jeane, les yeux brillants, tandis que nous nous élancions vers le pont.

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