Chapitre 44 : Un dernier pas (non corrigé)

- Par Akala, s'étrangla une voix dans mon dos.

Je n'avais plus de larmes. Plus de larmes ni de coeur pour pleurer. Je sentis la main rassurante de Sinna sur mon bras, vis le visage livide de George et Jeane à mes côtés. Mon visage s'était fermé. Aucune émotion, ni sentiment, ne parvenait à s'y faufiler. Alors, je me mis debout sous leur regard surpris. Je quittai le cadavre du Roi, sur lequel seul un sourire paisible demeurait, et m'en détournai. Je laissai le soleil m'aveugler aux portes brisées du Palais, ignorai les centaines de regards rivés dans ma direction et attendis. J'attendis que le silence se taise, que les orages s'éloignent. La foudre ne tombait plus. La mort se recula dans les ruelles, inclinée face à moi, tout comme le chaos et la peur. Alors, enfin, George, Jeane et Sinna me rejoignirent. Les deux femmes descendirent les marches, afin de me laisser la parole. George tenta de faire de même, mais je le stoppai d'un regard dur. Je le sentis vaciller, ses puissants pectoraux trembler de frayeur.

J'attrapai sa main, y glissai la dague et reportai mon regard sur l'assemblée, le menton redressé. Brusquement, je levai nos poings liés au ciel et hurlai :

- Il est vrai, peuple Phoennicien, que j'ai planté la dague au coeur de notre cruel ennemi commun, Kaï. Mais s'il y a un Roi parmi nous, c'est cet Erkaïn, sans qui je n'aurais pu venir à bout de ce diabolique souverain.

- MORT A KAI ! scanda la foule, comme une seule créature.

Je balayai l'assemblée du regard, les dents serrées, et portai la main de George plus haut encore :

- Peuple Phoennicien, le nouveau Roi de Phoenix...

Je croisai le regard de mon ancien meilleur ami, qui me suppliait de me taire. Mais je n'en fis rien, ignorai le choc sur les visages de Jeane et Sinna pour hurler :

- GEORGE !

- LONGUE VIE AU ROI GEORGE ! proclama la foule, poing levé au ciel.

Je reculai d'un pas, laissai le grand blond au sommet de ces escaliers de marbres brisés, de cette montagne de morts et de cadavres, au pied d'un Palais vidé de ses mensonges, de ses vérités, et de ses secrets.

Enfin, presque tous.

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