Chapitre 4 : Apprendre à conduire (non corrigé)

Le désert.
Voilà tout ce qui entourait ce qu'ils nommaient ''la zone 51''. Des plaques de roche arides sur des kilomètres à la ronde. Le grillage qui délimitait le périmètre de la zone était électrifié, aussi il nous faudrait ouvrir la porte principale pour s'échapper par cette voie terrestre. Nous n'avions plus vraiment le choix ; piloter une voiture enohrienne pouvait se faire, mais certainement pas un avion. L'engin était bien trop gros et l'accident serait mortel si nous échouions à le manoeuvrer. Tandis que la voiture, deux trois virages ratés et seulement un coup de peur ; il nous serait bien plus facile d'apprendre dans ce véhicule.

Ainsi, nous filâmes au pied de la clôture et trouvâmes alignés là une vingtaine de voitures militaires au camouflage vert écaillé. Discrets, nous nous faufilâmes au pieds de l'une d'entre elles et à l'aide de son coude protégé d'un épais tissu, George brisa la vitre. Le verre explosa sur les sièges passagers et la seconde d'après, la portière s'ouvrait. Sinna et moi grimpâmes à l'avant tandis que notre ami restait à l'arrière, guettant les alentours d'un oeil méfiant.

Je m'installai face au volant, soudain perplexe face à tous les engrenages présents.

-Comment on conduit cette merde ? m'affolai-je, les yeux ronds.

-Fais voir, j'ai lu un truc là dessus une fois, se proposa George.

Sinna se glissa à l'arrière, le grand blond prit ma place et je m'assis à sa droite.

-Alors déjà, on tourne les clefs... murmura-t-il, concentré.

Je fronçai les sourcils :

-Si il y a la clef, pourquoi on a cassé la vitre ?

Nous échangeâmes un regard exaspéré, réprimant un rire excédé.

-Faut jamais nous envoyer en mission secrète nous, pouffa Sinna.

-Jamais, soupirai-je alors que George tournait les clefs.

Le véhicule gronda, et les lumières nous aveuglèrent un instant.

-La pédale de droite est pour avancer, celle de gauche pour freiner, récita George à voix haute.

Il appuya sur l'accélérateur et nous fûmes plaqués contre le siège, les yeux écarquillés.

-On va mourir ! beuglai-je, horrifié, alors que le mur d'en face se rapprochait dangereusement.

George se pencha, la tête sous le volant, cherchant dans l'obscurité la seconde pédale. Sinna et moi hurlions de terreur quand soudain, abandonnant l'idée de freiner, notre ami opéra un virage sec à droite. Je quittai mon siège et percutai George de plein fouet ; sur les sièges passagers, Sinna fut projetée contre la vitre gauche.

Il tourna le volant dans le sens contraire, et je pus reprendre maladroitement ma place.

-C'est super dangereux comme machine ! m'étranglai-je, hors d'haleine, terrifié par le paysage qui dansait par la fenêtre.

-Si je percute la porte du grillage, elle s'ouvre ? nous cria George alors que nous prenions de la vitesse.

-Mais freine bordel ! hurlai-je, les yeux écarquillés.

-J'Y ARRIVE PAS !

-ENLÈVE TON PIED DE L'ACCÉLÉRATEUR ! rugit Sinna, agrippée aux sièges avant pour ne pas être emportée.

George obéit, mais nous ne ralentîmes pas. Nous avalions les mètres qui nous séparaient de la porte du grillage très rapidement.

-PUTAIN GEORGE MAIS FAIT QUELQUE CHOSE ! m'affolai-je en attrapant son bras pour m'y cramponner.

Nous percutâmes brutalement le grillage, et je vis les fuseaux électriques jaillir dans l'air. Je crus bien finir électrocuté, mais il ne se passa rien et le véhicule poursuivit son chemin sur la roche fracturée du désert.

Je réalisai alors que nous n'avions même pas été poursuivis. Je me demandai si cela avait un lien avec la présence de Kameryna à l'Ambassade. Tous les soldats devaient actuellement être a sa recherche, et non de la mienne.

-Tu m'as fichu une de ces peurs, souffla Sinna, hors d'haleine. J'ai bien cru qu'on allait y passer.

-Moi aussi, fit George d'une petite voix.

J'eus du mal à retenir un sourire moqueur devant son visage blafard.

-Heureusement que tu as dit que tu savais conduire ce truc, raillai-je, un sourcil arqué. On a bien failli y passer à cause de toi.

-J'ai fait de mon mieux, s'excusa-t-il, même si lui même n'y croyait pas.

-Comment t'as fait pour pas voir la pédale de frein ? pouffa Sinna en replaçant ses cheveux ébouriffés derrière ses oreilles.

Notre ami haussa les épaules :

-J'ai paniqué je crois.

-Tu crois ? soupirai-je, plus excédé qu'amusé cette fois.

Il rit, cependant toujours aussi blème. Nous l'avions échappé belle.

-Où est-ce qu'on va, maintenant ? demanda Sinna en se penchant vers nous.

-On va essayer de trouver un moyen de revenir en France. En avion ou en bateau, peu importe. On doit récupérer Jeane et filer voir ce Dragon d'Ivoire.

-On sait où le trouver, au moins ? s'enquit George.

-Non, m'agaçai-je, réalisant soudain que nous n'étions pas dans une très bonne position. Mais au QG où est retenue Jeane ils ont des archives. Il y a tellement peu de Erkaïns qui passent à Enohr qu'ils auront sûrement répertorié tous ceux qui y sont allés.

-Qui te dit qu'elle est sur Enohr et pas dans un autre Monde ? me contredit Sinna, un sourcil levé.

Je déglutis :

-J'espère pas. Sinon il va falloir trouver le Portail du Monde en question, puis la trouver dans le Monde... Et si jamais on se trompe, on doit faire machine arrière.

-C'est pour une bonne raison, me rassura George. Je suis sûr qu'elle a un lien avec ton Dragon. À mon avis, elle va nous apporter beaucoup de réponses...

Je hochai la tête silencieusement. Il avait raison sur ce point ; si elle était véritablement ma soeur cachée ou du moins la jumelle de mon Dragon, elle pourrait m'aider à cerner ses origines et comment mieux le contrôler. Comment l'utiliser pour ramener la paix à Phoenix.

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