17.
Quelques jours ont passé depuis notre évaluation. Peter n'a pas remis les pieds ici, mais ses loups sont tendus. Je me suis enfin fait une raison, s'il devait y avoir un problème, je ne pourrais rien y faire, alors j'ai arrêté d'y penser. Surtout que je suis soulagé, nous sommes répartis en dix nouveaux groupes de trente et nous sommes réunis tous les sept. Cette configuration est définitive, nous ne serons pas forcément tout le temps tous ensemble, mais nous ne travaillerons avec personne d'autre et le pompon, c'est que Max n'est pas un de nos superviseurs. Nous exécutons ce qu'on attend de nous, mais personne n'arrive à sympathiser, c'est à peine si nous connaissons les prénoms du reste de nos camarades d'infortune. Les autres solitaires, même s'ils ont quelques amis sont trop méfiants et je ne suis pas sûr que cet aspect change.
— Ça va jamais marcher leur truc, s'exaspère Vael quand il avise dans un autre groupe une bagarre entre deux solitaires.
— Les dominants n'arrivent pas à faire taire leur égo et se faire battre par un soumis ça ne passe pas... C'est con, car leur idée de mettre des soumis dans chaque groupe pour temporiser les caractères c'était une bonne idée, réplique Suny plutôt contrarié de la tournure que prennent les choses.
— Il y a beaucoup de groupes dysfonctionnels où on sent que la meute ne contrôle pas grand-chose, c'est pour ça que nous sommes pour le moment parmi les trois seuls groupes à avoir eu droit à une visite partielle de certains de leurs locaux et à pouvoir voir des plans aussi. Je pense que certains ne sortiront pas d'ici, ou alors ils seront livrés à eux même comme chair à canon de première ligne... Moi c'est ce que je ferai, conclut Hemza avec sérieux.
Hemza a sûrement raison, j'espère qu'à l'intérieur de la meute les loups s'entraînent aussi intensément, car ils ont l'air d'en avoir plus besoin que nous. Il y a des dominants et des soumis qui nous encadrent, ils n'ont pas la musculature des bêtas que nous avons déjà croisés et durant nos échauffements et entraînements, ils ne font que regarder. Aucun des solitaires ne peine vraiment à courir ce qu'ils nous demandent de courir avec le rythme qu'ils désirent, ni même à exécuter les pompes et autres exercices. Au réfectoire, ça chuchote sur le sujet, beaucoup d'entre nous, dont moi, pensons qu'ils ne s'attendaient pas à ce que nous soyons déjà autant en forme.
Le soir alors que mes frères et moi, nous nous rendons dans notre dortoir après être passés à l'infirmerie nous faire retirer les points, Max nous intercepte.
— Peter veut vous voir.
Jam acquiesce et nous emboîtons le pas à Max en nous posant mille et une questions. Il frappe et nous fait entrer sans nous suivre. Peter est assis sur son bureau et il a toujours la même lueur de curiosité quand il nous voit. Je pense qu'une part de lui est amusée par le mystère que nous représentons, mais je crains le jour où il apprendra la vérité... J'espère qu'il n'arrivera jamais. Il ne croira jamais à un lien ou nous sommes tous à égalité, il va forcément croire à une meute, ce qui nous poserait forcément comme le mettant en danger.
— L'un de vous à une idée du pourquoi vous êtes là ?
— Non, nous répondons à l'unisson.
— Vous êtes vraiment très intrigants. Je veux comprendre comment vous vous êtes entraînés pour que vos soumis soient aussi efficaces sous forme de loup.
— Pas différemment de ce que vous nous faites faire.
— Je n'y crois pas, grogne-t-il.
Suny touche le bras de Jam pour faire semblant de lui demander la permission de parler, ce dernier accepte pour la forme.
— Je pense que ça tient du fait que dès notre plus jeune âge nous nous entraînons, on n'a jamais connu de meute, ni d'influence d'alpha par ce lien, c'est la seule explication que je vois.
J'envie Suny de savoir mentir de la sorte et sortir de son chapeau des excuses aussi naturellement.
— Il y a des orphelins, parmi les solitaires, qui n'ont jamais été dans une meute... réplique Peter en fixant intensément Suny, mais en effet peut-être que l'âge où on commence à être habitué à rencontrer des alphas à une influence. Vous avez vraiment réponse à tout.
— Ce n'est qu'une supposition. On ne s'était jamais posé la question.
— Et pour le fait que vos loups soient aussi gros que les plus imposants de ceux des membres de ma propre meute, quelle réponse vous avez ?
— Ça nous a autant surpris que vous, réplique Jam en reprenant la main.
— Si vous aviez trouvé un moyen de faire cohabiter trois alphas dans un lien de meute et que vous acceptiez de me donner cette information, je vous céderais un territoire.
Même si nous nous reprenons vite l'étonnement sur nos visages a dû se percevoir.
— Si vous trouvez comment faire, nous aimerions avoir l'information aussi.
— Je vous protègerai et je garderai le secret au sein de ma meute. Et si ce moyen existe vous pourriez même nous rejoindre.
— Nous ne souhaitons pas faire partie d'une meute, mais la proposition est généreuse. S'il y avait un moyen de tenir une meute avec trois alphas, nous aurions déjà revendiqué un petit territoire.
Suny et Run ont un furtif échange de regard avant que le second ne demande la permission de parler à Jam.
— Vu que vous abordez le sujet, si jamais, Suny, Lyas et moi venions à être tués durant votre guerre, nous aimerions que vous proposiez à Vael, Myron, Hemza et Jam de vous rejoindre.
Je n'étais pas au courant et les autres non plus apparemment, sauf Suny. Personnellement, j'espère que Peter va accepter, ça me tranquilliserait l'esprit.
— Il en est hors de question, réagit Hemza.
— On en parlera plus tard, le calme Run.
— Vous auriez dû nous en parler avant !
— Ça suffit, intervient Suny.
— Je me trompe ou aux regards étonnés et mécontents certains ne sont pas d'accord avec ça ? s'amuse l'alpha alors que personne ne lui répond. Quoi qu'il en soit, je leur en ferai la proposition.
— Merci, répond Jam, qui a mieux encaissé la nouvelle que les autres.
— Je ne vous ai pas fait venir que pour ça. Vous représentez un avantage pour moi, je ne vais pas vous cacher les choses que vous comprenez déjà, en gardant une partie des vôtres ici, je sais que ceux qui sortent se tiendront à carreau.
— Pourquoi faire et qui vous voulez faire sortir ?
— J'ai besoin de montrer que je suis plus fort que les autres n'escomptaient. Dans deux jours un de mes anciens alliés va m'envoyer un diplomate pour que je négocie leur sortie du conflit. J'ai besoin de faire une forte impression, j'aimerais que d'autres se désengagent, ou à minima qu'ils ouvrent enfin le dialogue avec moi. Je vais être honnête, je n'espère pas retrouver d'alliés, que notre meute tombe arrangerait tout le monde, mais si la victoire n'est plus aussi certaine, je sais que beaucoup préfèreront attendre et voir plutôt que de venir fragiliser leur meute en nous affrontant. Dans l'absolu, j'aurais voulu que Vael, Lyas, Hemza, Run et Suny soient présents, mais je sais que vous n'accepterez pas. Je vous laisse choisir lequel de vous reste ici en plus des deux autres.
Nous nous échangeons des regards, Run et moi commençons à nous avancer, mais Suny nous devance. C'est le plus vieux de nous trois. Dans notre fausse hiérarchie aux yeux de tous, il est juste derrière Jam.
Peter nous libère. Hemza est en colère et il ne fait aucun effort pour le dissimuler.
— Ce mec essaie de nous amadouer, il joue la transparence, mais son seul objectif c'est de comprendre comment on fonctionne et, en entendant, il va en plus en profiter pour se servir de nous comme des trophées !
— On sait, on ne se laissera pas avoir, l'important c'est notre survie, lui répond Run.
— Pas la tienne, ni celle de Suny ou de Lyas apparemment. Quand est-ce que Suny et toi vous avez discuté de ça ?
— Une nuit.
— C'est tout ce que tu as à me répondre ? Après plus de vingt ans à ne rien se cacher...
— Ne le prend pas comme une trahison, c'était une évidence, on s'est échangés une phrase, Lyas est d'accord avec nous. Si nous ne sommes plus là, plus rien ne vous empêche de trouver une réelle protection.
— Si Suny accepte une idée comme celle-là, c'est qu'il pense que d'une façon ou d'une autre les alphas vont tous se faire tuer. Il ne se trompe jamais !
— Je ne suis pas infaillible, c'est par précaution. Run pensait à ça durant son tour de garde, je l'ai vu je n'ai fait que lui dire qu'il fallait couvrir cette éventualité. Tu es autant énervé, car tu as peur de nous perdre, mais on va faire en sorte que ça n'arrive pas. On ne voulait pas te blesser, intervient Suny.
Hemza se calme, le sentir avoir peur c'est comme se rendre compte que nous marchons au bord du vide et que contrairement à ce que nous croyons, nous ne sommes attachés à rien et que nous allons devoir continuer à avancer.
La conversation est close, mais malgré une bonne volonté générale une tension demeure entre nous, jusqu'au matin de notre départ.
Dans un minibus nous sommes conduits jusqu'à la maison de l'alpha. Une demeure splendide immense dont le jardin est parfaitement entretenu. Il y a un garage en sous-sol où nous descendons du véhicule.
— Il s'emmerde pas le Peter, vous pensez qu'il compense quelque chose à avoir autant de grosses cylindrées ? se moque Vael en envoyant une image à ceux restés au centre.
Nous sommes escortés jusqu'à une salle de bain où on nous demande de nous changer avec des habits qui nous attendent dans des sacs nominatifs.
— C'est pas vexant, commente Vael, y'a peut-être quelqu'un qui a envie de nous reluquer.
Run lève les yeux au ciel, Hemza sourit, amusé, tout comme moi.
— Heureusement, qu'on doit être simplement décoratif, c'est impossible de bouger correctement avec ces fringues ajustées, râle Vael.
— Et si tu arrêtais de tout commenter, non ?
— Si tu as essayé de faire un peu d'humour, Run, tu vas pouvoir continuer à t'entraîner, mais tu progresses, dans une dizaine d'années tu seras peut-être enfin drôle.
Run envoie nonchalamment son pied sur les fesses de Vael qui rit et lui fait un regard salace.
Ce moment de détente nous aide à évacuer la pression. Ainsi engoncé dans ce costume, j'ai l'impression d'être revenu dans ma meute les jours de réception et ça ne m'avait pas particulièrement manqué. La seule chose qui me manque, ce sont mes parents, leur présence, leur bienveillance. Si la guerre n'a jamais lieu, ils resteront en sécurité, je suis heureux de me dire que je peux en partie les protéger en protégeant New York. Si Peter parait vraiment trop fort, cette folie va s'arrêter, je l'espère intimement.
Une personne tape à la porte et entre.
— Vous êtes prêts ? nous demande Amber.
— Oui.
— Ça faisait longtemps depuis le lycée, me dit-elle avec un sourire contrit.
— Oui. Content de te voir en forme.
Je ne sais pas quoi lui dire, depuis l'incident avec les autres dominants, elle nous avait consciencieusement évités, peut-être par ordre, ou par culpabilité. Puis le lycée s'était terminé et je ne l'avais plus jamais croisé, même pas auprès de Kate où des quelques autres membres de la meute ayant fait leurs études avec moi.
Elle nous escorte jusque dans un bureau. À l'odeur on sait que c'est celui de Peter, il n'est pas encore là, mais deux de ses bêtas que nous avons l'habitude de croiser au centre s'y trouvent, droits comme des « I » dans un coin de la pièce. Amber nous demande de nous aligner avec eux et de patienter.
— C'est tellement cliché ces bibliothèques et ce mobilier sombre.
— Je sens que vous allez-vous amuser les gars si Vael commente tout, toute la journée, se moque Suny.
— Tu vas en profiter aussi, lui fait remarquer Hemza.
— Chacun sa croix, comme on dit.
— Vous êtes hilarants, fait semblant de s'offusquer Vael.
Après de longues minutes, Peter arrive enfin, il est méconnaissable dans son costume. Il nous inspecte rapidement, mais semble satisfait.
— Je vous demande seulement de rester immobile et silencieux, peu importe ce que vous entendrez. Et vous avez le droit de manifester votre vraie nature, sans en faire des caisses, sourit-il.
Nous hochons la tête et nous continuons à attendre sans Peter, qui est sûrement parti attendre le bêta qu'il doit recevoir. Le stress de tout le monde monte en flèche. Nous savons que nous pouvons avoir été piégés, si nous entendons des choses confidentielles que Peter veut garder secrètes, il serait certainement capable de nous tuer.
Soudain la douleur de Myron nous affecte tous, coupant nos angoisses, ainsi statufiés nous avons tous un léger soubresaut, mais les deux autres ne semblent pas s'en être aperçus.
— Myron ? demandons-nous en cœur.
— Ça va, désolé, l'entraînement est assez singulier aujourd'hui.
Il n'a pas le temps de finir de nous répondre que c'est la souffrance de Jam qui se répand comme une onde de choc à nous tous.
— Qu'est-ce qui se passe ? s'énerve Run.
— Myron et Jam doivent faire fassent à quatre adversaires, deux sous formes humaines et deux sous forme de loups, nous explique Suny qui se donne un mal fout pour contenir sa colère. Ils le font exprès, je pense que Peter veut voir si oui ou non nous avons un lien mental, donc vous bronchez pas.
Peter finit par arriver dans la pièce suivie par Sam le premier bêta d'Alec l'alpha de San Francisco, mon ancien alpha... Il est en compagnie de Lena et Vian deux de ses généraux. Mon souffle reste bloqué dans ma poitrine, je suis à deux doigts de céder à la panique, s'ils parlent, notre mensonge s'écroule. Jamais je n'aurais cru que mon passé pourrait ressurgir de cette façon, aussi bêtement.
Peter les invite à s'asseoir dans un coin où il y a un canapé et des fauteuils. Sam s'assied sur le fauteuil face à Peter qui a pris place sur le canapé, pendant que Lena et Vian restent debout derrière Sam.
— On fait quoi ? demande Vael après que j'ai expliqué le problème.
— Y'a rien à faire, faites-vous petits, si vous n'êtes pas dans leur axe de vue, ils ne remarqueront peut-être pas Lyas, ou ils le reconnaîtront peut-être pas, essaie de nous calmer Suny.
Ma peur crève le plafond, malgré les invectives de mes frères pour que je la maîtrise mieux. Les deux autres gardes me jettent des regards, ce qui n'arrange rien.
— Reprends-toi Lyas, bordel !
Suny s'impose de plus en plus lourdement dans ma tête, je me débats, ce qui a le mérite de m'occuper et de faire un peu diminuer ma peur. Je sens que Suny souffre et je finis par comprendre, qu'occupé à me faire reprendre le contrôle, son corps est à la merci de ceux contre qui il se battait. Situation qui a l'avantage de me faire reprendre complètement pied, je souffle un « merci » contrit et fixe le plafond pour ne pas voir le visage des trois personnes qui peuvent tous nous faire tuer sans le savoir.
— Tu sembles en forme pour un alpha acculé, sourit Sam en prenant ses aises.
— Peut-être parce que je le suis moins que tu ne le crois.
— Se montrer plus gros pour bluffer ses adversaires ça marche qu'avec les animaux. Alec ne veut pas voir toutes ces vies gâchées il t'encourage à dissoudre ta meute, tu as des membres de valeurs qui trouveraient vite un nouveau foyer.
— Vraiment ? Quelle proposition généreuse et quelle arrogance. Ton alpha et tous les autres sont simplement trop faibles pour me défier, alors qu'ils crèvent d'envie devant ma puissance et ma force. Quand j'ai commencé à tuer tous les chefs de meutes de New York, ça a bien arrangé tout le monde diplomatiquement. Et ça en a inspiré certains. En trente ans le nombre de meute que comptent les États-Unis a été divisé par quinze, au moins, et voilà que ça ne suffit toujours pas, vous avez tous peur de perdre votre territoire, mais vous en convoitez toujours plus.
Sam remue mal à l'aise, l'aura de Peter pèse de plus en plus, ses bêtas y ont répondus rendant l'air épais, conformément aux consignes de Peter mes frères et moi accompagnons cette démonstration de puissance sachant très bien que nous allons attirer leur regard et que cette intervention peut signer notre perte.
Ça ne rate pas, les trois paires d'yeux nous fixent. Je n'ai pas de doute à la seconde où le regard de Sam croise le mien, je sais qu'il m'a reconnu, car la trahison que j'y lis est réelle, il m'a entraîné tellement de fois... Une foule de souvenirs m'assaillent et je culpabilise.
— Ça va aller Lyas, ils t'ont chassé, tu ne fais rien de mal.
Je me raccroche aux paroles de Hemza pour rester impassible, surtout que Peter ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit. Sam finit enfin par détourner le regard.
— Tu as de drôle de... fréquentations, fait remarquer Sam en reprenant contenance.
— Associés, c'est le mot que tu peux utiliser. Vois-tu, vos chers alliés, et peut-être vous-mêmes, en tuant tous les solitaires sur vos territoires vous les avez poussés chez moi et il se trouve que ce sont vraiment les plus robustes qui sont parvenus jusqu'ici. Et qu'ils ont accepté de m'aider à leur rendre leur liberté, donc nous avons un but commun : mettre à terre chaque alpha qui osera venir me chercher des noises. Le plus beau, c'est qu'au moins certains d'entre eux pourront remplacer ceux qu'on sera obligés de tuer.
Peter sourit alors que Sam nous jette à nouveau un regard.
— Tu te méprends Peter, Alec a toujours eu une grande admiration pour toi, s'il a voulu cette entrevue, c'est parce qu'il est inquiet, tu connais la longue amitié entre nos deux meutes. Ma cousine est mariée avec un de tes membres, ses enfants eux-mêmes se retrouveront piégés si tu ne dissous pas ta meute.
Les deux bêtas de Peter se mettent à grogner.
— Tu entends le mécontentement de mes bêtas ? C'est parce que tu les insultes en faisant cette proposition, j'aimerais voir la tête d'Alec si c'était Max qui venait lui faire la même. Si c'est tout ce que tu avais à me dire tu peux partir, je suis ravi de voir qu'Alec ne veut que mon bien et que donc la meute de San Francisco ne sera pas impliquée dans ce conflit.
Peter se lève mettant fin à cette rencontre, même si nous sentons que Sam aurait préféré qu'elle dure. Contraint, il se relève et me jette un regard furtif avant d'ajouter :
— En signe de bonne foi, je pense qu'Alec te fera parvenir prochainement un cadeau et je suis persuadé que tu l'apprécieras.
J'ai un très mauvais pressentiment, alors que les autres sont soulagés que Sam n'ait pas parlé de moi.
Nous restons plantés dans la pièce jusqu'au retour de Peter qui n'est pas content.
Il s'arrête devant moi et me fixe avant de laisser parler sa colère :
— Qu'est-ce que c'était tout à l'heure ?!
Complètement sonné, je ne comprends pas de quoi il parle et ne répond pas. Avec violence, il m'empoigne sous la gorge et me plaque contre la bibliothèque dans mon dos. Puis me soulève, me coupant irrémédiablement le souffle.
Dans ma tête ça devient bruyant, Hemza fait un rapport aux autres pour leur expliquer ce qui se passe.
— Alors, Lyas, tu ne te pisses pas dessus de peur ? grogne l'alpha. C'est pas ce que tu as failli faire tout à l'heure ?
Mes frères grognent. Suny m'encourage à me défendre, mais je suis loin de penser que c'est une bonne idée. Malgré tout, j'obéis. Rapidement, je frappe de mes deux poings sur l'articulation du coude de Peter, qui relâche sa prise me permettant de me dégager. À moitié accroupie, je reprends ma respiration, prêt à me défendre à nouveau, si besoin.
— Alors ? exige de savoir l'alpha furieux.
Je me redresse et le toise, suppliant mes frères de me donner une explication à fournir et pratiquement mot pour mot, je répète ce que Suny me dit.
— Mes frères et moi avons beaucoup voyagé de ville en ville. Nous avons été parfois obligés de tuer des membres des meutes présentent pour nous défendre. J'ai cru au début que c'est pour ça que vous nous aviez séparés de Suny, pour le livrer à une meute pour qu'ils le punissent pour ses meurtres.
Peter éclate de rire, ce qui est tout, sauf la réaction que j'imaginais.
— Ah ! Vous êtes vraiment une belle curiosité, je sens qu'il va me falloir m'entretenir un peu plus sérieusement avec vous.
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