15.

Le lieu où on nous fait descendre du véhicule est une immense cour couverte parsemée de quelques piliers de soutien, plus grande que trois stades collés côte à côte. Il y a l'odeur de neuf, de peintures, de plastique... Des odeurs chimiques qui piquent le nez. Nous distinguons nettement les transitions entre les bâtiments qui devaient se trouver là avant et tout ce qui a été rajouté pour nous accueillir.

Des voitures, fourgonnettes et autres moyens de locomotion motorisés entrent et sortent, le lieu grouille de vie et, au niveau des odeurs de loups, c'est saturé pour ne rien arranger au sentiment étouffant qui me pèse. Mais je reste vigilant, nous détaillons notre nouvel environnement faisant remarquer tout ce qui nous paraît important aux autres en toute discrétion grâce à notre lien.

Nous n'attendons pas longtemps plantés au milieu de cet immense espace, Max s'approche de nous à grands pas.

Il se poste devant Suny et s'adresse à nous tout en le fixant, mais Suny ne mord pas à l'hameçon et c'est Jam qui répond. Nous nous doutions qu'ils chercheraient à éprouver la hiérarchie de notre groupe. Même si c'est souvent difficile pour les dominants de se taire et pour Jam de répondre, nous restons sur nos gardes.

— Suivez-moi, et ne vous démarquez pas.

Nous le suivons à l'intérieur du bâtiment. Nous croisons des têtes connues de la meute, des têtes connues de solitaires et beaucoup de solitaires inconnus. Je suis un peu rasséréné en reconnaissant un ou deux visages de solitaires que je pensais morts. Il y a peu de femelles solitaires, rien d'étonnant, elles sont très minoritaires et elles savent rester discrètes, pour ma part même à New York, j'en ai croisé peu. Mais des rumeurs disent que certaines se cachent de la même façon que les meutes européennes, c'est-à-dire en portant beaucoup d'argent pour museler leur part loup. Sauf que sur notre continent, c'est très mal vu si c'est découvert. Je ne sais pas si c'est vrai et ça n'a jamais été dans mes préoccupations.

Max nous conduit jusqu'au dernier étage, une pièce unique immense, austère, parsemée de dizaines et de dizaines de lits de camp.

— Mettez vos affaires sous la couche que vous choisissez.

Mes frères et moi nous exécutons en choisissant un coin où nous pouvons investir les quatre lits contre le mur et les trois devant eux. C'est une chance pour nous d'être montés ici dans les premiers. Nous ne discutons pas verbalement, nous échangeons des regards et des stratégies par télépathie, conscient de la souricière dans laquelle nous avons mis les pieds.

— J'espère que vous serez aussi efficace à l'entraînement, raille Max qui nous regarde faire.

Nous sommes emmenés dans une visite des lieux, les douches, les réfectoires, les différentes salles d'entraînement, les bureaux, les armureries et l'immense infirmerie qui occupe un étage à elle seule. De ce que nous comprenons, certains solitaires sont là depuis des années. En fait ils remplissent le lieu par vagues et quand ils ont discipliné ceux qui y ont enfermé ils repartent en chercher d'autres.

— Bonjour les garçons, nous accueille le docteur Blase dans l'infirmerie.

Max le fusille du regard, apparemment pas très heureux de cette familiarité, mais il ne se permet pas de le reprendre. Blase nous présente une partie du personnel de santé. Je ne le dis pas aux autres, mais je suis inquiet de voir un tel dispositif médical. Nous savons tous qu'ils comptent nous éprouver, mais j'espère qu'ils ne vont pas aller jusqu'à prendre le risque de nous briser définitivement. Même si Suny est persuadé qu'ils préfèreront garder les meilleurs, quittent à rendre inutiles les plus faibles. D'ailleurs, il est évident qu'ils ont sélectionné les solitaires présents ici, beaucoup de soumis que nous croisions, ne sont pas là, sauf ceux aux physiques impressionnants – et peu avaient disparu des rues contrairement aux forces de la nature. De toute façon, il faudrait au moins cinq bâtiments comme celui-ci pour contenir les dizaines de milliers de solitaires de New York.

Le docteur nous demande de le suivre jusqu'à une grande salle d'examens, où plusieurs autres solitaires sont, soit nus, soit sous forme animale.

Je note que tous, même les alphas potentiels, tentent de se rendre discrets avec leur aura. La moindre tension peut amener à des bagarres, voire des meurtres.

— Déshabillez-vous.

Être nu ne m'a jamais gêné et pourtant dans cette pièce, sous les yeux de ceux qui nous surveillent : médecins, membres de la meute et autres solitaires, je me sens humilié. Malgré tout, je garde un air détaché et fier.

Je suis étudié sous toutes les coutures, à chaque cicatrice on me demande si j'ai une gêne. Chaque muscle, chaque articulation, chaque membre, chaque organe est passé au crible. Tout est testé, l'ouïe, la vue, la souplesse. Bien évidemment on nous prend plusieurs tubes de sang. Quand je me transforme pour que mon intégrité soit une fois de plus évaluée, j'attire les regards, comme les autres alphas ont attiré le mien.

— Tu peux te rhabiller Lyas. Tu as un superbe loup, très en forme, tout comme toi.

Run est le dernier d'entre nous à passer, le pelage immaculé de son loup capture l'attention de beaucoup, c'est tellement rare par chez nous. Puis nous ne pouvons pas cacher que son loup est vraiment imposant de par sa taille... C'est certainement parce que j'ai perdu l'habitude, mais je réalise que même parmi mes frères chez qui je trouvais les loups plus petits, ils sont en fait assez gros par rapport à ceux des autres solitaires. Je fais la remarque aux autres dans l'intimité de nos consciences entremêlées et malheureusement ils l'ont remarqué aussi, ce qui veut sûrement dire que ça n'a pas échappé aux autres non plus.

Comment ça se fait ? demande Myron.

C'est parce qu'on s'entraîne trop ? surenchérit Vael.

Je n'ai jamais eu l'impression avant aujourd'hui que notre taille était différente de celle des loups que j'avais en mémoire, réplique Run approuvé par Hemza. C'est peut-être parce que j'avais des yeux d'enfants, mais il est vrai qu'on risque de nous avoir davantage à l'œil à cause de cette « singularité ».

Ils nous avaient déjà l'œil ça ne changera rien, tu parles pour ne rien dire, conclut Suny avec sarcasme.

Run prend le parti d'en rire comme à chaque remarque un peu cinglante de Suny. Nous retournons au dortoir suivi par Max dont le regard me brûle la nuque. Une fois là-bas nous remarquons que nos affaires ont été déplacées. Max étouffe un ricanement apparemment amusé par la situation. L'homme qui a pris notre place s'approche de sa nouvelle paillasse avec un air de défi, il a l'allure d'un catcher professionnel, un débardeur serré sur des muscles tellement saillants qu'on les croirait en plastique.

— On se déplace en bande les jeunes ? Celui d'entre vous dont je sens l'odeur sur ce qui m'appartient, je le tue. Et si parce que vous n'êtes pas très courageux, vous vous y mettez à sept, je vous prendrai tous les sept.

Je m'en charge, déclare Jam pour assumer son rôle de chef, avant de continuer à haute voix. Ne t'inquiète pas, tu déplaceras tes affaires tout seul.

L'homme grogne et il use même de son aura sur Jam qui sourit simplement. Nous, nous savons que c'est une façade, c'est parce que nous le soutenons qu'il est capable de n'exprimer aucune crainte ou soumission. L'aura se répand et nous colle à la peau comme si l'air était trop humide, trop lourd, saturé. Les grognements redoublent, tout le monde dans la pièce regarde ce qui se trame, certains surveillants de la meute ont fait mine de vouloir intervenir mais Max les en a empêchés.

— Je vais t'arracher la gorge, soumis qui ne connaît pas sa place.

Le saut que l'homme en colère effectue est impressionnant. Jam esquive et saute par-dessus un lit pour mettre un obstacle entre son adversaire et lui. Suny se moque ouvertement de la montagne.

— Ce sera ton tour après le blondinet.

— Avec ce que tu viens de montrer, je ne m'en fais pas spécialement, le raille Suny.

Le grognement qui répond à cette remarque me fait dresser les poils. Dans la pièce, les solitaires ont tous réagi d'une façon ou d'une autre, grognement, position défensive, recul... La brute commence à se tourner vers Suny pour lui faire ravaler ses paroles.

— C'est moi ton adversaire, intervient Jam.

D'un nouveau bon le catcher tente d'immobiliser mon frère, mais cette fois, il a transformé ses mains. Jam l'évite avec dextérité.

— Bats-toi ! vocifère l'homme fou de colère.

La droite qui le cueille le fait reculer.

— À tes ordres, se permet de répliquer Jam.

L'espace est étroit entre chaque lit, Myron et Vael sont les mieux taillés pour se battre dans cet espace, c'est les plus souples, mais Jam ne semble pas désavantagé. Il évite plusieurs coups, il ne prend pas le risque de les parer et de se blesser avec la force colossale que doit posséder son adversaire. Au moment opportun, il lui saisit le bras et avec fluidité lui passe dans le dos pour l'immobiliser avec une clef très douloureuse. Sauf que dans sa colère l'autre force, se déboîtant l'épaule et peut-être le coude, puis se dégage. Surpris Jam se prend un revers qui le propulse contre un lit, l'odeur de son sang emplit l'atmosphère nous arrachant des grognements. Tous les six, nous sommes tendus prêts à bondir sur la brute et l'empêcher d'achever notre frère si jamais il prenait le dessus. Mais ça n'arrive pas.

— Je suis fatigué, on en finit, déclare Jam avec décontraction.

Notre lien boue sous l'afflux d'adrénaline, de fierté, d'excitation et de tout ce que nous ressentons. Jam y puise de la force et c'est avec énergie et rapidité qu'il se relève et fonce sur le tas de muscles, il évite un coup puissant du seul bras valide qui reste à son assaillant et avec une rapidité qui rend ses gestes presque impossibles à suivre, il le déstabilise, arrive dans son dos en lui saisissant le cou dans le pli du coude et lui balaie les jambes. Ils tombent tous les deux au sol. Avec ses jambes Jam lui immobilise les bras et continue de serrer sa gorge. L'autre rue, mais mon frère tient bon.

— Je ne suis pas venu ici pour tuer d'éventuels alliés, donc on va recommencer. Je me présente, je suis Jam et mes frères et moi avons choisis ces lits, tu vas prendre gentiment tes affaires et t'installer ailleurs. Nous acceptons tes excuses, évidemment, et on comprend ta méprise.

Je ne suis pas sûr qu'à moitié étranglé avec le sang qui n'arrive pas bien à son cerveau le gros buffle ait tout compris, quoi qu'il en soit Jam relâche sa prise, se relève tranquillement et tourne le dos à son adversaire à terre pour nous rejoindre. Nous sommes attentifs pour lui et l'avertir au cas où l'autre tenterait quelque chose, mais il ne se passe rien. Puis nous attendons sagement que l'intrus reprenne ses affaires et aille s'installer ailleurs. Il est ensuite conduit à l'infirmerie.

Max finit par s'approcher de nous, il prend sans ménagement le visage de Jam dans sa main pour regarder s'il a le visage amoché sérieusement, ce qui n'est pas le cas, il a simplement la lèvre fendue. Après son inspection, un sourire sadique éclaire le visage de Max.

— Toi tu me suis, pas de violence en dehors des entraînements.

Nous sommes plusieurs à vouloir protester, mais Suny nous muselle.

Jam obéit et Suny nous explique qu'il ne serait pas étonné que tout ça ait été orchestré pour nous séparer ou nous tester. Nous sommes obligés de patienter, assis ou allongés sur nos couchettes, nous attendons et nous écoutons ce que Jam nous raconte. Pour le moment, il patiente aussi, debout, immobile dans un bureau vide, même Max l'a laissé planté-là.

Les heures passent, nous finissons par aller manger, toujours sans Jam.

Le réfectoire est bruyant, il y a vraiment beaucoup de membres de la meute, je me demande comment elle va pouvoir continuer à fonctionner normalement si tout le monde est ici. Suny qui n'est jamais très loin de mes pensées ne peut pas s'empêcher d'intervenir :

C'est qu'au début qu'on sera autant surveillé, quand ils seront sûrs qu'on est dociles il y en aura moins.

Et si tu arrêtais de fureter dans ma tête !

C'est l'hôpital qui se fout de la charité, c'est toi la plus grosse fouine.

Je capitule, car les autres sont d'accord avec lui. Pour ne pas avoir l'air suspect, nous meublons les silences avec des discussions banales, sans aucun intérêt. C'est un exercice difficile de parler à deux niveaux avec les mêmes personnes. Max nous écoute attentivement, il guette, je ne sais pas quoi au juste, mais il guette.

Il y a du mouvement chez Jam, ce n'est rien de moins que Peter qui entre dans la pièce. Nous sommes tous au plus près de l'action et Jam détaille tout.

— Bonjour Jam, assieds-toi, tu aurais pu le faire avant.

— Max m'a dit de rester là, je ne tenais pas à nouveau à enfreindre quoi que ce soit.

Jam est en panique, l'aura de Peter pèse sur lui et il a de plus en plus de mal à garder son sang-froid, et même à répondre ou bouger. Son esprit n'est pas fait pour le rôle que nous lui avons attribué. S'il flanche maintenant alors qu'il n'a pas craqué lors de leur première rencontre, j'ai peur que Peter trouve ça suspect.

Les premières questions de Peter sont banales, Jam n'arrive plus qu'à répondre par monosyllabes malgré notre aide.

J'y vais, s'énerve Suny, je vais prendre ta place Jam, je trouve un coin où je suis seul, tient bon.

Suny se lève de table avec empressement, Max lui saisit le bras.

— Où tu crois aller ?

— Chier. Tu veux venir me torcher ?

— Tu iras après manger.

— Non, ça presse et je ne compte pas salir mon froc, donc soit je chie au milieu de la pièce, soit tu m'accompagnes aux toilettes, si tu as si peur que je me perde.

— Chie au milieu de la pièce, réplique Max avec triomphe.

Mon frère dégage son bras se met au milieu du passage et commence à baisser son pantalon et son caleçon. Mes frères et moi sentons la détresse de Jam et l'urgence de la situation, sans rien pouvoir faire. Heureusement, certains membres de la meute regardent Max d'un air réprobateur et ce dernier capitule et donne l'autorisation à Suny de se soulager ailleurs. Ils partent tous les deux aux toilettes, sous les suppliques silencieuses de Jam qui n'a même plus la force de nous expliquer ce qui se passe, nous ressentons simplement des vagues de paniques et de douleurs, Peter n'y va pas de main morte. La situation empire. Du peu que nous arrivons à percevoir, Jam est tétanisé sur sa chaise. La seule chose que ses yeux voient c'est le regard de Peter braqué sur lui. Ce dernier abuse tellement de son aura que l'humeur dans le réfectoire commence à changer.

C'est dur pour nous de paraître stoïque alors que nous savons ce que Jam endure, finalement Suny prend la relève.

Oh merde ! les gars, j'ai jamais ressenti ça, nous informe d'une voix mal-assurée Suny.

Suny parvient néanmoins à nous détailler ce qui se passe.

— Tu peux répéter ta dernière phrase ? J'ai eu une absence, réplique Suny avec la voix de Jam et le corps de Jam.

— Comment tu fais ça ?

— Faire quoi ?

— Réussir à te reprendre alors que même mes bêtas se couchent pratiquement au sol dans ces cas-là.

— Mes frères m'ont entraînés et j'ai l'habitude de croiser des dominants puissants qui tentent de me dominer. La vie est rude quand on est solitaire. C'est moi le plus vieux, ma faiblesse devient celle des autres, je n'ai pas le droit de flancher. Mais je ne vous en voudrais pas de diminuer votre influence, sourit Suny avec le corps de Jam.

À notre grande surprise Peter s'exécute.

— Merci, répond-il avec sincérité.

— Comment je suis supposé te punir ?

— Que prévoit votre règlement ?

— Que le premier dérapage doit-être puni de façon à dissuader les autres.

Je suis désolé Jam.

Ne t'inquiète pas, répond ce qu'il faut, le rassure notre aîné.

— Alors que ce soit comme ça.

— Ça pourrait être la mort. Ça ne t'effraie pas ?

— J'ai fait ce qui devait être fait, vos surveillants ne l'ont pas fait. J'ai esquivé les premiers coups en espérant qu'il soit maîtrisé, mais ils ont attendu que je l'ai mis à terre pour agir. En tant que soumis et aîné je ne peux pas laisser des dominants m'écraser au risque de rendre mes frères plus vulnérables.

— Je comprends ça et je suis d'accord, Max aurait dû intervenir avant.

— Donc ? réplique Suny en essayant de cacher son étonnement.

Peter se cale au fond de sa chaise et fixe Jam en souriant, jouant avec nos nerfs.

— Donc je suis embêté, si je te brise physiquement nous perdrons un élément qui semble très prometteur, ainsi que tes frères. Je doute que leur dévotion demeure totale s'ils se mettent à nous haïr. Je ne peux pas sanctionner Max et je dois appliquer la même sanction à Paul, qui de plus va se retrouver incapable de quoi que ce soit pour une bonne semaine. Qu'est-ce que tu ferais, toi, à ma place ?

— Humiliation.

— Je vais y réfléchir, tu peux rejoindre tes frères au réfectoire.

Suny peine à se relever avec le corps de Jam, mais n'ose pas lui rendre les manettes devant Peter. Il attend d'être dans le couloir pour le faire, il fait bien, car Jam tombe durant la manœuvre.

Bordel les gars, Max a ouvert la porte des chiottes, il est penché au-dessus de moi, et vu comme j'ai mal au visage, je pense qu'il m'a giflé, nous annonce Suny.

J'ai chuté aussi, j'ai eu le temps de me relever avant que Peter vienne voir ce qui se passait dans le couloir, nous informe Jam, mais je pense que je ne dois pas être le premier à être un peu assommé après avoir subi son aura, il ne doit pas trouver ça suspect, je vous rejoins.

Nous pressons de questions Suny, il nous explique qu'il a dit à Max que c'est la pression de l'aura de l'alpha qu'il a senti qu'il a fait se sentir mal. Je ne pense pas que ce soit crédible, dans le doute Max le conduit à l'infirmerie.

Après que Jam ait mangé rapidement nous allons rejoindre Suny.

— Faut pas vous en faire, ça va les frangins, nous accueille Suny assis sur un lit.

Pour donner le change nous lui posons des questions sur son état. Blase nous rejoint.

— Il peut sortir, car je n'ai rien trouvé, mais ce n'est pas normal de perdre connaissance comme ça, stress ou non. Fatigue ou non.

— On est peut-être plus faible qui n'y paraît réplique Run en tendant son tee-shirt à Suny pour qu'il s'habille et nous suive.

— Qui sait... ou plus fort, réplique Blase en nous étudiant du regard.

— Un mystère de plus dans le monde, mais je pense que vous parviendrez à dormir malgré ça. Je suis prêt, on y va les gars.

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