Azkaban [1]
[OS n°1] => Sirius Black (1959-1996)
Azkaban
1982
Seul dans une cellule de la prison la plus sécurisée au monde se tenait un prisonnier et pour la plupart il semblait tout à fait normal. Il était recroquevillé dans un coin, recouvrant ses oreilles de ses mains crasseuses pour noyer les cris et les gémissements des autres prisonniers. Si on s'approchait, on pouvait distinguer ses cernes profonds qui creusaient son visage émacié. Son corps squelettique recouvert d'haillons miteux s'appuyait contre un mur aux pierres tranchantes. Son teint malade et ses yeux hagards ne faisaient qu'accentuer son expression désespérée tout comme les larmes qui roulaient inlassablement sur ses joues.
En somme cet homme était un prisonnier typique d'Azkaban. À première vue.
En réalité cet homme en proie aux pires douleurs n'était certainement pas un prisonnier typique. Cet homme âgé d'à peine vingt-deux ans souffrait pour un crime qu'il n'avait pas commis car cet homme était innocent.
Pourtant malgré le fait qu'il subisse une torture aussi cruelle qu'injuste une lueur dans ses yeux, qui était et resterait à jamais aussi vive, illuminait son regard. La lueur de l'espoir et de la haine. C'était l'espoir qui le maintenait en vie et la haine qui l'empêchait de sombrer dans la folie.
Dans toute la prison des créatures sombres s'agitaient... Les détraqueurs étaient agacés, furieux contre ce prisonnier qui ne gémissait pas, ne criait pas, ne pliait pas... Ils s'acharnaient sur lui depuis des mois et ils n'avaient toujours pas réussi à lui faire lâcher prise et abandonner. Car même trahi, rejeté et accusé à tort cet homme continuait d'espérer.
Mais l'espoir n'avait pas sa place au sein d'Azkaban où les détraqueurs régnaient en maîtres. Et les créatures du désespoir ne laissaient pas passer une occasion de le rappeler au pauvre sorcier.
L'homme continuait tout de même de lutter chaque jour contre eux, se raccrochant à ses derniers souvenirs heureux.
Cet homme était Sirius Black et son passé était tout ce qui lui restait.
1971
— Ne me déçois pas Sirius ! s'écria Walburga Black alors que Sirius montait dans le train.
Sirius se retourna, un rictus moqueur ourlant ses lèvres et fit un geste obscène de la main dans sa direction alors que le Poudlard Express quittait le quai. Il resta dans cette position jusqu'à ce que sa mère « la harpie » soit hors de vue. À ce moment-là, il s'affaissa contre le mur en soupirant.
Walburga allait lui faire payer son insolence au moment des retrouvailles mais pour l'instant Sirius s'en fichait. Il était enfin libre ! Loin de cette maudite maison, de son horrible famille, de sa pimbêche de cousine... De son petit frère. Il espérait tout de même que Regulus réussirait à se protéger de leurs parents, lui qui était désormais seul contre eux. Mais il ne s'inquiétait pas vraiment. Son frère cadet avait toujours eu un don pour se sortir des pires punitions, le pire qu'il recevrait serait sûrement de larges hématomes et quelques lacérations sur ses cuisses. Rien de grave, ils avaient vu pire.
— Hiya ! Tu es perdu ? lança une voix derrière l'héritier Black.
Sirius se retourna, le visage désormais impassible, et jaugea du regard son interlocuteur. C'était un garçon d'à peu près son âge aux cheveux bruns en bataille et aux lunettes rondes. Il le regardait avec un grand sourire et des yeux noisettes curieux.
— T'es en première année toi aussi ? Moi je m'appelle James, James Potter ! se présenta-t-il avec enthousiasme en lui tendant la main.
Sirius le dévisagea encore un petit moment, durant lequel James ne perdit pas son sourire et continua de tendre sa main. Black finit par répondre à son sourire et lui serra chaleureusement la main.
— Ouaip, je viens d'arriver ! Je suis Sirius Black, annonça-t-il.
James haussa un sourcil en entendant son nom ce qui agrandit le sourire de Sirius qui eut un petit ricanement.
— Un jour viendra où je réinventerai mon nom ! On se souviendra longtemps de moi Potter pas parce que je suis un Black, mais parce que je suis Sirius, promit-il toujours en souriant.
— Je sens qu'on va bien s'entendre, Sirius ! Je vais t'aider à réaliser ton projet tiens. Nous deux on marquera l'histoire ! répondit-il solennellement.
— Je crois que nous avons un marché, James.
Un nouvelle poignée de main vient fermer leur promesse.
1981
« Nous deux on marquera l'histoire ! »
Sirius Black ricana en repensant à ces paroles, ricanement qui se transforma en gémissement de douleur. James... Oh James... Il le revoyait encore, allongé dans les décombres de sa maison, les cheveux en bataille et le regard vide. C'était si peu ressemblant à James la mort. James était souriant et énergétique, James ne restait jamais longtemps immobile.
Non. La mort était tellement éloignée de James Potter que Sirius doutait parfois qu'elle ait pu l'attraper. Pourtant il revoyait chaque jour son cadavre, tout le temps sans pouvoir s'arrêter. Les détraqueurs adoraient ce souvenir.
Ce n'était pas étonnant, James était à l'origine de chaque moments de bonheur dans la vie de Sirius et désormais il était mort. Le bonheur de Sirius était mort.
Oh oui, ils l'avaient marqués l'histoire ! Mais à quel prix ? Et son nom, Sirius Black, n'avait jamais été aussi sale et synonyme de malheur. Le prisonnier poussa un hurlement de rage. Comment quiconque auraient pu croire qu'il trahirait James ? Son ami, son meilleur ami, son frère !
Il allait sortir. Il allait trouver Peter. Et il allait lui faire payer. Ce n'était même plus une promesse, c'était une prédiction. Un simple fait. Un jour quand il trouverait la force de s'en aller, quand il trouverait une raison pour quitter cette cellule. Parce que pour l'instant, James était mort et plus rien ne comptait. Sirius avait parfois du mal à respirer rien qu'en y pensant... C'était lui qui avait proposé Peter en Gardien du Secret.
C'était en partie de sa faute si James était mort. Si Lily était morte. Si Harry était orphelin.
Harry... Harry ce petit bébé aux yeux si verts et à la touffe de cheveux noir corbeau, son adorable filleul... Seul. Évidemment Remus n'aurait jamais pu récupérer sa garde, qui au Ministère laisserait un loup-garou élever le sauveur du monde magique ? Sirius espérait simplement que la nouvelle famille d'Harry serait aimante et qu'ils le traiteraient bien.
Il ne voulait pas que le fils de James vive ce que lui avait vécu chez Walburga et Orion Black. Harry méritait des parents aussi fantastiques que James et Lily Potter.
De l'autre côté de sa cellule, Sirius entendit le rire dément de Bellatrix Lestrange, sa cousine déjà folle avant son arrivée.
— Alors Sirius ? Toujours à ressasser le passé ? Je vois que ça t'as réussi de nous mépriser et de ne pas nous avoir rejoins ! Au final, on se retrouve tous au même endroit à subir la même torture... La vie est bien faite, n'est-ce pas mon Siri ?
— Bella ! Je te jure que quand je serai libre, je te tuerai ! cracha Sirius avec démence. JE TE TUERAI TOI ET CE SALE TRAITRE DE PETER !
— Tu ne seras jamais libre ! C'est moi qui te tuerai ! chantonna Bellatrix avant de se mettre à hurler. JE VEUX VOIR LA LUMIÈRE DISPARAÎTRE DANS TES YEUX POUR NE RIEN LAISSER ! C'EST CE QUE TU ES DÉSORMAIS SIRIUS ! TU N'ES PLUS RIEN SANS JAMES POTTER !
— Crois ce que tu veux Bella, mais au final je gagnerai ! Je te tuerai puis je danserai sur ta tombe en buvant à ta mort !
Cet homme est un homme emprisonné par mille chaînes et gardé par les plus horribles créatures qui soit. Mais cet homme est libre. Il vagabonde dans son esprit, ressassant inlassablement ses souvenirs, sa haine et une conviction qui l'empêchait de sombrer.
Il s'appelait Sirius Black, il était innocent et la vengeance était sa bouée de sauvetage.
***
Inspiration activée
Bonjour ! Comment allez-vous ?
Voici mon premier OS j'espère que vous l'avez apprécié ! J'aime beaucoup Sirius Black (comme beaucoup le savent) et je trouve qu'il n'y a pas assez d'histoire sur son séjour à Azkaban. Dites ce que vous en pensez et si vous avez des idées pour thèmes !
Écriture achevée
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