CHAPITRE 7 (Partie 1)

JAY

Les voix de Black et du métamorphe me parvenait dans un doux murmure régulier, leur conversation s'éternisait depuis quelques minutes, et moi comme un lâche, je me suis réfugié dans cette petite cuisine et observait les murs gris et ternes, dont la peinture commençait à s'écaillait à certains endroits.

Je m'étais adossé contre le plan de travail en face de la machine à laver dont j'observais le tambour vide.

Je n'avais aucune envie que ce tigre reste une minute de plus dans mon appartement, et qu'il reste encore moins prés de Black, même si je savais qu'elle était plus apte à gérer ce problème mieux que quiconque.

Black.

La première fois que j'ai rencontré Black, c'était dans la fraternité à laquelle j'appartenais lorsque j'étais étudiant à l'UMASS. Elle était dans le salon, une petite fille de onze ans, pas plus haute que trois pommes en apparence, mais dans ces yeux, j'aurais pu lui donner trente de plus, elle avait le regard hanté. Je me souviens d'avoir trouvé cela très bizarre et de l'avoir fait remarquer à Larren, celui-ci m'a dit de laisser tomber et que Black était plus tôt de nature taciturne. J'ai fini par ne plus faire attention et quand elle lui rendait visite, dans notre piaule, elle ne bronchait jamais devant les filles à moitié dénudé que nous ramenions ou devant les bouteilles de bières qui s'accumulaient dans le salon de la fraternité. Elle était enfermée dans un mutisme, se contentant de nous observer et ne parlait qu'en présence de son frère, qui était d'ailleurs son seul interlocuteur.

Pas étonnant qu'elle ait des difficultés avec les jeunes de son âge et les interactions sociales. Parfois, elle me donnait l'impression que c'était elle l'adulte et moi l'adolescent rebelle.

Elle a fait du chemin entre temps, certes, il lui arrive quelquefois de s'enfermer dans ce mutisme, qu'elle utilisait comme une espèce de coquille ou d'armure la protégeant des gens et des interactions sociales qu'elle peut avoir. Mais elle se dévoile chaque jour un peu plus, chaque jour elle me laisse entrevoir la petite fille qui vit encore en elle.

La conversation prenait des tournures un peu plus violentes, en entendant les voix du métamorphe et de Black s'élevaient d'une octave une peu plus, j'hésitais à me précipiter en plein milieu de leur différent.

Je soupirai et passai une main dans mes cheveux, ce métamorphe était impossible. C'était un connard fini, qui m'énervait au plus haut point. Son arrogance naturelle, et sa suffisance bouffaient l'espace vital de son interlocuteur, sans compter cette autorité qui suintait naturellement de sa peau et vous dégoulinait dessus comme une boule de glace fondue sur son cornet. C'était quelque chose qui me gênait, j'avais l'impression d'être redevenue un petit garçon face à son père qui le grondait.

De plus, il avait une carrure qui ferait pâlir d'envie les adeptes d'haltérophilies, sa musculature était bien développée, sans être excessive. Il avait une présence aussi bien physiquement que métaphysique. On ne voyait que lui dans une petite pièce, même dans une foule, il était impossible de ne pas le repérer, de ne pas être attiré par ce que je considérais être comme l'archétype du mâle alpha.

Et puis il y avait cette attraction, je me sentais attiré par lui, par ces yeux, par son être comme un aimant, je ne pouvais m'empêcher de me sentir fasciné, par cet homme qui respirait le pouvoir à plein nez. Je suis sûr qu'il possédait un haut grade dans son clan, en supposant qu'il ne soit pas le chef.

Pourquoi je ressentais ça ? Je n'en avais aucune idée, mes émotions étaient partagées entre le dégoût et la fascination qu'il m'inspirait. Et entre il y a avait plusieurs choses qui s'entremêlaient : la peur, la joie, le doute...J'étais perdue dans mes propres émotions et ne savais pas trop que ressentir et me sortir de cet imbroglio.

Peut-être que c'est un étrange pouvoir que seul des métamorphe puissant pouvait possédait, un peu comme le charme des Faes, ou encore celui des vampires ? Il faudrait que j'interroge Black à ce sujet.

Cette dernière n'avait de cesse d'augmenter son volume sonore. Tigrou et elle, étaient à deux doigts de se hurler dessus, et je décidai de calmer le jeu en faisant irruption dans le salon, avant que ceux-ci décident de refaire la déco des murs, en les peignant avec leur sang.

- Tout vas bien ? demandai-je en regardant Black et en évitant soigneusement le métamorphe.

- Ça va comme sur des roulettes, rétorqua la jeune fille avec tout de même une certaine agressivité, dans sa voix et dans sa posture.

Elle se tenait debout en face du métamorphe le dominant de quelques centimètres, elle serrait les dents, et les jointures de ces poings était devenus aussi blanche que la neige. Quelques secondes de plus et elle le sauterait à la gorge pour la lui trancher. Son self-contrôle commençait à s'étioler secondes après secondes.

Un silence pesant enveloppait la pièce, tandis qu'un face-à-face se jouait entre notre invité et Black. Tandis que moi, j'assistais silencieusement à ce spectacle, simple spectateur d'une pièce de théâtre dont je ne connaissais que quelques fils de l'intrigue.

L'atmosphère était chargée d'une électricité qui rendait l'ambiance encore plus lourde et pesante qu'elle ne l'était déjà, de là où je me trouvais, je pouvais sentir la colère qui était presque tangible, qui émanait de ma pupille. Celle du métamorphe avait transformé son visage, ses yeux avait pris une teinte dorée, sa bouche s'était étirée de manière grotesque, recouvrant ces crocs. Les poils de sa barbe, avaient-elles aussi pris une teinte plus claire, et tiré sur l'ambre que sur le brun.

Je restai planté là sans trop savoir comment aborder la situation, et tirer au clair celle-ci, tout en essayant de ne pas perdre un membre.

La sonnerie de mon portable retenti, brisant cette ambiance belliqueuse et fit détourner pendant quelques minutes l'attention des deux duellistes. J'attrapais mon portable, dans la poche de mon jean et regardait l'écran, il s'agissait d'Adrian.

- Euh...Désolé un problème au garage. Je dois répondre, c'est sûrement important.

Je m'éclipsais aussi rapidement que je suis venu, et me sentis à la fois ridiculiser et honteux. Je n'aurai pas dû me mêler des affaires de Black, elle avait, de loin, des compétences en matière de créatures surnaturelles, mais avait tendance à faire fi de la diplomatie.

- Adrian ! Qu'est-ce qui se passe ? interrogeai-je inquiet.

- Tu peux passer au garage ? J'ai un petit problème avec un client et une Chevrolet, je n'arrive pas à savoir d'où vient le problème. Je sais que je te dérange, mais là, c'est super important.

Je soufflais, exaspéré par cette journée de merde, qui semblait à chaque minute se rallonger un peu plus.

- Là ! Tout de suite, maintenant ? Je ne peux vraiment pas. Je suis occupé...disons à gérer un conflit.

- C'est à cause de Black ? C'est ça ?

- Oui. Enfin, non. C'est compliqué à expliquer. Et comment....

Comment diable, il avait deviné qu'elle était impliquée ?

- Écoute. Tu peux passer, vite fait au garage, c'est vraiment important. Tu en auras seulement pour dix minutes, je te le promets, m'interrompit-il.

- Je vais voir ce que je peux faire, je ne promets rien, concédai-je

- Merci.

Je raccrochai. La conversation avait de nouveau pris un ton plus calme, sans que toutefois les deux interlocuteurs relâchent leur vigilance. Ils semblaient prêts à se sauter dessus à tout moment.

- Arrêter de me mentir, je ne suis pas assez conne pour croire que ce qu'il vous est arrivé et simplement le fruit du hasard. À d'autres ! Je me le répète une dernière fois, d'où connaissez-vous ses surnaturels ?

La voix de ma protégée, était froide, elle avait des accents rauques, son ton calme et distant, me faisait hérisser les poils. Elle semblait être possédait par je ne sais quel esprit venant d'outre-tombe, sa fureur qui bouillonnait en elle, était palpable. Elle était à deux doigts de l'explosion. Je crois que notre invité avait lui aussi conscience de cela, ce qui lui arracha un regard à la fois terrifié et incendiaire.

- Ils font partie du Ningish, lâchat-il d'une voix blanche.

Elle resta, quelques secondes, silencieuse le temps de digérer l'information et de se calmer.

- Du quoi ?

- Le Ningish, du dieu mésopotamien Ningishzida. Il s'agit d'un groupe de surnaturels, qui...militent pour sortir de l'ombre et vivre aux cotés des humains, expliqua-t-il en passant une main dans ses cheveux qui retombait sur ses épaules.

Ce geste fit ressortir l'impressionnante musculature de ses biceps et de ses épaules qui roulait et marquait sa peau dorée. Je détournai quelques secondes des yeux de ce spectacle, bien qu'il soit fascinant, je le jalousais. En passant des heures et des heures à la musculation, je sais que je n'arriverai pas à pareil résultat.

- Attendez, si j'ai bien compris, vous vous êtes fait attaquer par un groupe de fanatiques qui espèrent vivre avec les humains au grand jour, dans le meilleur des mondes, résuma la jeune femme.

- Exact.

- On n'est pas dans la merde ! s'exclama-t-elle.

- Pourquoi ? C'est une bonne chose, non de vouloir côtoyés les humains, non ? intercédais-je dans la conversation.

Les deux interlocuteurs se retournèrent vers moi, et je lus la surprise dans les yeux de Tigrou avant que le coin de ses lèvres s'étirer dans un sourire en coin. Black, m'étudia quelques instants un sourcil levé, avant de finalement hausser les épaules et de prendre la parole tout en s'installant confortablement dans le fauteuil en passant ses jambes au-dessus de l'accoudoir.

- Non ! Sauf si tu veux t'attirer les foudres du Vatican, et éventuellement si tu as quelques tendances suicidaires.

- Il s'agit de l'équivalent d'une déclaration de guerre. Les surnaturelles ne sont pas censé marché à la « Lumière », pour cause, nous ne venons pas de ce monde selon certaines légendes et les récits les plus anciens. Pour les soldats de la Garde, les plus fanatiques, nous sommes l'engeance du Diable, lui-même. Nous représentons un danger pour les humains, ce qui justifie les chasses et notre extermination, rajouta le tigre.

- Je ne comprends pas pourquoi vous serez un danger pour les humains ; si vous faites l'effort de vous intégrer ?

Black éclata de rire, son rire n'était pas moqueur, mais plutôt désabusé. Elle semblait être légèrement exaspérée par mon ignorance. Ce qui est normal, certes, je suis au courant que la magie, les monstres et les légendes sont vraies, ce qui n'empêche que je ne l'aie jamais autant coté d'aussi près jusqu'à aujourd'hui, même lorsque je traînais avec Larren. D'ailleurs je ne connais que les grandes lignes de ce monde qui vit dans l'ombre, j'ignore totalement son fonctionnement. Mon meilleur ami a estimé que moins j'en savais, mieux je me porterais et je serais en sécurité.

- La plupart des surnaturels, sont intégrés à la société humaine de façon officieuse, comme Isabelle, par exemple. Mais ce n'est pas parce qu'elle se comporte comme une humaine qu'elle en est une. Elle reste un vampire, un être malfaisant au sommet de la chaîne alimentaire, et qui serait bien capable de tuer en quelques secondes si elle le désirait. C'est une prédatrice, et elle le restera, repris la jeune fille, un sourire compréhensif et quelques regrets dans ses prunelles.

Elle se doutait que son demi-frère me tenait à distance de ce monde, et qu'elle vient de m'y plonger malgré moi en plein dans les emmerdes de ceux-ci.

- Je vois. Mais en quoi cela serait différent si sa nature vampirique était rendue officiel à la vue de tous ?

- Ce que les surnaturels risquent c'est une chasse, façon Inquisition, c'est aussi la possibilité de les mettre au ban de la société, et pour certain de devenir des rats de laboratoires, expliqua le métamorphe, avec toute la suffisance qu'il pouvait transmettre dans son ton condescendant.

Décidément, cette créature me tapait sur les nerfs, et j'aimerais un jour que celui-ci puisse s'étouffer avec toute son arrogance, du moins si c'était possible.

- Sans oublier que les conflits internes entre créatures surnaturelles risquent probablement de déborder sur les humains et de faire de nombreux dommage collatéral. Pour leurs sécurités il vaut mieux que les surnats' restent encore que des créatures de contes pour enfant. Mais d'un autre côté, je comprends leurs envies de marcher de rendre publiques leurs existences. Certains humains comme moi, mes parents, Larren, la Garde Palatine ou les Teutoniques et compagnies sont au courant de leurs existences. De plus, le développement de nouvelles technologies, et l'avancée fulgurante de la science n'aident pas à rester discret, argumenta-t-elle, pensif.

Elle se mordillait la lèvre inférieure et ses yeux étaient plongés dans le vide fouillant dans ses pensées.

- Et la magie n'est plus ce qu'elle était avant, argua de nouveau le connard arrogant.

- La magie ? demandai-je un peu surpris. Je me doutais que celle-ci existait, et puis lorsque l'on sait que les vampires n'existent pas que dans les romans, on peut donc laisser que quelque part se cache au fin fond de la campagne une école comme Poudlard.

- Oui, comme les sorciers, sorcières, les fées...D'ailleurs, en parlant de sorcier, ton apprenti, Adrian, est un sorcier.

- Quoi ? Mais, comment...

- Plus tard, je t'expliquerai.

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Bonjour;

J'espère que le confinement ce passe bien, et que tous va bien pour vous et votre famille.

Eh! Oui un nouveau chapitre, tout beau tout magnifique.
Je sais que beaucoup de monde sont impatients de lire la suite, et je sais, et honte à moi, que je ne publie pas régulièrement, voir une fois par mois.
Je n'ai pas vraiment d'excuse, si ce n'est que je publie et écris à mon rythme. Et en étant satisfaite du chapitre que j'ai écrit.

Je voulais remercier du fond du cœur toutes les personnes qui lisent, qui votent et qui ajoute ce livre dans leur liste de lecture, malgré mon rythme de publication pas très régulier. Je les remercie du fond du cœur ça me fait énormément de plaisir.

Voilà j'espère que le chapitre, vous aura plus.
N'hésitez pas à donnez votre avis dans les commentaires.

Gros bisous et à bientôt pour la suite 😘😘😘❤❤❤

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