CHAPITRE 4 (Partie 1)

ANDY

Assis sur mon lit, la tête entre mes mains, ma boite crânienne pulsait sous la douleur lancinante. Depuis que je me suis réveillé, il y a une heure dans ma chambre, les élancements me vrillait les neurones. J'avais beau avoir pris une aspirine, ils étaient toujours là, bien présents. De plus, je ne savais pas comment je m'étais retrouvé ici. Je fouillais dans ma mémoire pour comprendre ce qui s'était passé, et ainsi me rappeler de ce que j'avais fait. J'avais beau creusé celle-ci, retourné dans tous les sens le problème, rien ne me vient. Et ce mal de tête ne m'aidait pas. Je soupirai et tirai nerveusement mes cheveux en arrière, un tic nerveux que j'avais depuis quelques années.

Une clope.

Voilà ce qu'il me fallait pour me détendre, et apaiser mon esprit tourmenté par tant de réflexion. Je fouillais dans le premier tiroir de ma table de chevet, tâtonnant pour mettre la main sur mon paquet. Quand je l'eu enfin entre mes doigts, je me pressai d'extraire une clope et de l'allumer avec mon briquet, qui était toujours dans la poche de mon jean. La première taffe de nicotine me fit un bien immense et me détendit, mes muscles se relâchèrent instantanément, mon corps crispé céda aux petits bienfaits du tabac. Ce n'est que dans ces moments-là que j'appréciais véritablement la cigarette. Je m'allongeais sur le dos, le matelas se creusant sous mon poids, et je contemplais le plafond blanc de ma chambre. Les volutes blanches de l'extrémité du mégot s'envolaient gracieusement formant de jolies arabesques fantomatiques, flottant au gré du courant d'air.

La journée se repassait, comme un film sur un écran et toujours comme dans un film, je m'arrêtai sur ma rencontre avec cette Black Clanfield. Cette fille aussi banale, soit elle m'attirait étrangement, c'était une énigme à elle seule. Elle semblait avoir peur de rien et rien ne pouvais l'ébranler. Black était une fille discrète, solitaire, pour preuve je ne l'avais jamais vraiment remarqué avant aujourd'hui, paradoxalement ces origines orientales, et ces grands yeux en amande était peu répandue, ici à Drover, ce qui irrémédiablement attirait l'attention. Elle avait du répondant pour une fille que je considérais comme timide aux premiers abords.

Mon insatiable curiosité, me poussait à vouloir tout savoir d'elle à tous connaître de sa vie, de son passé, de ses blessures. La connaître elle, sans armures, son âme mis à nu et dévoilé à mes yeux inextinguibles. Je voulais être le seul à avoir le privilège de la saisir dans ces moindres états d'âme.

Elle est devenue une obsession.

Mon obsession.

Je ne la voyais pas comme une future petite-amie, Léana me suffisait amplement, bien que notre relation commence à s'essoufflait un peu ces temps-ci, mais plutôt comme ma double version féminine.

Léana, je ne l'aime plus comme avant, et pourtant je persiste à rester avec elle égoïstement, pour satisfaire mes besoins personnels.

Le mégot au bout de mes doigts finissait de se consumer, je regarder avec une certaine fascination l'extrémité incandescente. Le feu à toujours était un élément qui me fascinait. Il est incontrôlable, indomptable, et avide de comburants. J'aimais relier cet élément avec la notion de liberté, pour moi, l'un ne va pas sans l'autre. L'Histoire l'a prouvé de nombreuse fois.

Le feu est aussi un élément noble, dans beaucoup de croyance, il purifie notre âme des péchés que l'on aurait commis. Comme il peut être destructeur et ravager tous sur son passage, ne laissant que les cendres d'une ancienne existence.

J'écrasai mon mégot sur le cendrier mis à disposition sur la table de chevet, et mes yeux tombèrent sur la guitare appuyée contre le mur, au pied de mon lit. Cela fait quelques mois que je n'ai plus joué à cause de Rayan Redford.

Ce con est devenu depuis bientôt six mois mon beau-frère, mon père, c'est remarier avec sa mère, nous obligeons à cohabiter. Je me retrouve à me coltiner mon harceleur de mes années collège H vingt-quatre, l'ironie de cette situation m'avait au début tirés quelques rires jaunes, avant de la subir.

Depuis, je passai le plus clair de mon temps hors de chez moi, faisant de brèves apparitions, et squattant carrément la maison, d'Adrian mon meilleur pote. Une jolie petite baraque aux abords de la forêt de Weech Hood, qu'il avait hérité de sa grand-mère décédée il y a deux ans.

Ce dernier avait quitté le système scolaire depuis deux ans maintenant, il travaillait dans l'unique garage de la ville. Son patron Jay était un mec plutôt conciliant, pour l'avoir croisé quelques fois.

Je fixai de nouveau cette guitare, dernier cadeau de ma mère avant qu'elle ne rende son dernier souffle. Les réminiscences d'un passé lointain, parasitèrent mes pensées. Son sourire, son rire, sa voix douce et son odeur de menthe fraîche me manquent énormément. Le trou dans ma poitrine qui s'est formé depuis sa disparition se réouvre, plaie gangrénée par le pus du passé, et sanguinolente d'un deuil aussi long que pénible. Mon père a très vite oublié ma mère, son travail a continuellement passé avant nous, et aujourd'hui encore. Il passe le plus clair de son temps enfermer dans son bureau à occuper ses fonctions de maire de la ville. Je me demande comment ma mère a pu faire pour supporter son caractère égoïste et narcissique, et avec ses manières quelque peu macho ? A-t-elle été réellement heureuse avec lui ?

Le bois vernis de l'instrument et ses cordes tendues m'appelaient. C'était pire qu'une drogue. La musique m'a continuellement aidé dans les moments les plus durs. Il n'y a qu'avec elle que je laisse dévoiler mes blessures les plus ancrées dans mon être, elle m'a dompté depuis que j'ai appris à jouer. Elle me permet de m'exprimer sans artifices et m'accepte moi, tel que je suis. C'est une maîtresse, une amoureuse à laquelle je reviendrai toujours auprès d'elle, et ceux envers et contre tous. Une amante patiente, le temps n'a aucune emprise sur elle, sur la volupté, la douceur ou la violence de ces notes. Elle peut être charmante, ensorcelante, fragile ou agressive, rude et cruelle. Tout dépend de l'humeur que lui confère le musicien, son maître incontesté. Hypnotisé par les courbes voluptueuses de l'instrument à cordes, je finis par m'en emparait, et sous mes doigts commencer à pincer quelques cordes. Des notes indépendantes des unes des autres flottent dans les airs, puis celle-ci s'accordent avec d'autres pour former une mélodie unique à mes oreilles.

Ma raison dérive de nouveau vers cette journée, et ce putain de trou noir que je n'arrive pas à combler. Les notes ne sont plus aussi douces qu'au début, elles sortent rêches, graves, brutes, et s'accommodent à mon caractère de l'instant.

Je laisse de nouveaux mes pensées s'éparpillaient vers Black, cette fille si intrigante qui semble s'être entourée d'un voile de ténèbres.

Mes réflexions coupèrent cours tous comme la mélodie, lorsque j'entendis la porte de la maison se déverrouiller des rires et le gloussement aigu d'une fille. Rayan est de retour, sûrement avec sa nouvelle conquête d'un soir. Leurs rires et leurs pas résonnèrent depuis le rez-de-chaussée, ils finissent par montrer les escaliers. Je m'empressai de déposer la guitare à sa place et d'éteindre les lumières, me plongeant dans l'obscurité.

La faible lueur de la lune tombait dans un mince éclat argenté sur le parquet de ma chambre. Je me rallongeai sur mon lit, en espérant que le con et sa nouvelle conquête s'occupent très vite pour pouvoir rejoindre Adrien.

Je pris mon portable dans ma poche, jetai un coup d'œil à l'heure qui était plutôt avancé, une heure trente-trois. Je déverrouillai l'écran, et tapai mon message rapidement.

La réponse ne tarda pas à arriver :

Dépêche-toi de ramener ton cul et n'oublie pas les bières. 😉😉

Sa réponse, m'arracha un sourire, et je m'emparai de ma veste en cuir qui traînait sur le dossier de ma chaise de bureau prêt à sortir pour rejoindre mon presque frère, et oublier le temps de quelques heures la vie de merde que je mène.

¤¤¤¤¤¤

Coucou;

Comment allez-vous ?

Moi presque bien, la fatigue commence à peser et j'ai hâte d'être en vacances. 😥😥

Un tous petit chapitre, où il se passe pas grand chose, c'est vrai mais on découvre un Andy sous un nouveau jour.

Personnellement, je ne suis pas trop satisfaite de cette partie que je compte bien reprendre plus tard sûrement dans une réécriture.

Voilà sinon, dites moi ce que vous en pensez en commentaires 💬💬.
N'hésitez pas à laisser une petite étoile sur votre passage 🌟🌟🌟.

À la semaine prochaine. 

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