Prologue - Je t'attends [corrigé]
Ils arrivaient. Il fallait fuir. Vite.
Plume fourra rapidement le bijou dans sa besace en peau. Le bijou, qu'ils se transmettaient de génération en génération depuis des centaines d'années.
Elle retourna à la couche de mousse de sa fille. Ses écailles étaient d'un blanc irréel. Plume ferma les yeux, tentant de retenir la larme qui essayait de se frayer un chemin jusqu'à ses écailles, sans grand succès.
Sa fille ouvrit ses yeux fiévreux.
-Maman...Il faut que tu t'en ailles.
D'autres larmes suivirent les premières.
-Je...
Sa voix se cassa. Elle prit une profonde inspiration avant de réessayer.
-Je ne peux pas te laisser.
-Maman... ils arrivent.
Les larmes jaillissaient en torrent désormais.
Plume dit non de la tête. Elle ne voulait pas la laisser. Elle. Sa petite fille chérie.
-Je ne peux pas venir avec vous... Et c'est moi qu'elle cherche...
Un spasme secoua son pauvre corps famélique.
-Si je viens avec vous... ils nous poursuivront où que l'on aille.
Des perles glissèrent de ses yeux aux iris bordeaux.
-Seule Divine sait pourquoi.
Vent entra à ce moment. Son grand corps musclé était en total contraire avec la tristesse qu'on lisait sur son visage, qui lui donnait un air si vulnérable.
Plume pleura contre son épaule. Il mêla ses larmes aux siennes.
Pourquoi sa fille à elle ? Pourquoi c'est sur elle qu'est tombé la Malédiction !
Le bruit sourd d'un objet qui tombe les fit sursauter.
Crépuscule entra dans la pièce.
-Papa, maman, vous devez y aller.
Plume n'eut pas le temps de demander à son fils pourquoi vous.
-Moi, je reste.
Elle n'eut pas le temps de protester. Ses guerriers arrivaient.
Elle sortit vite de sa besace le pendentif en argent, représentant un dragon dans un anneau, avec deux petits diamants bleus très pâles pour les yeux.
Elle l'accrocha autour du long cou blanc de sa fille.
-Sois forte. Je t'attends, elle lui murmura à l'oreille.
Plume regarda son fils dans les yeux.
-Prends soin d'elle...
Elle sortit d'une malle près du lit de mousse un livre vierge qu'elle donna à son fils blanc.
-Donne lui quand elle sera prête...
Son mari la tira vers la porte. Ils attaquait. Ces deux cents guerriers, sans compter les autres, encore au palais, contre une cinquantaine de dragon des plaines. C'était inimaginable.
Avant de sortir de la pièce, elle regarda une dernière fois sa fille. Ses écailles trop blanches était le signe de son appartenance au clan des plaines, et ses cornes, griffes, et la peau entre ses ailes bordeaux, son sang du Clan du Feu, et sa dictatrice de reine...
Elle s'enfuit, quitta la grotte par le tunnel de derrière.
Son peuple attendait, dans la prairie aux hautes herbes vertes, et aux nombreuses fleurs, balayées par le vent.
Il fallait maintenant se comporter en reine.
Elle s'envola sans un mot vers le ciel.
Et guider son peuple vers une terre plus hospitalière.
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