Épilogue
-Ce n'est pas possible !
Le dragon bleu pâle se fit tout petit.
-Mais... c'est... c'est ce qu'elle a dit...
-Tais-toi !
La grande dragonne bleu foncé donna un puissant coup de queue dans une statue de glace, qui vola et s'écrasa contre un mur, volant en mille morceaux semblable à des larmes de diamant qui allèrent rebondir sur le sol.
Un petit dragon blanc aux reflets rosés se précipita pour nettoyer.
-Sors de là, Flocon ! Je ne veux plus te voir.
Il s'inclina bien bas et se dépêcha de sortir de la salle.
-Je ne peux pas y croire !
La grande dragonne attrapa la lettre entre ses griffes recourbées et elle se gela d'un coup.
-Ce ne sont que des mensonges ! « Je vous informe que ma fille s'est enfuie il y a quelque mois, blablabla, et que je le recherche activement, blablabla, je souhaite la paix entre les tributs, blablabla... »
Elle jeta ce qu'il restait de la lettre au sol.
-Qui sauf elle aurait pu enlever Glaciale ? Qui !?
-Et si elle était partie par elle-même ?
Un regard noir accueillit cette suggestion.
-Ne soit pas idiot, Grêle. Elle a des responsabilités, c'est la future Reine ! Elle connaît son rôle.
-Et si justement, elle ne le voulait pas ?
-C'est ridicule. Et même si cela était la cas, peux-tu m'expliquer pourquoi la prisonnière s'est enfuie- d'ailleurs, comment a-t-elle fait ?- exactement au même moment que Glaciale ?
Elle se retourna rageusement, manquant de frapper une autre statue de sa queue.
-Non, il n'y a pas d'autre possibilité. Elle s'est faite enlevée. Sur ordre d'Étincelle. Il y a eut-être même des complices dans ce Palais...
Elle continua d'arpenter la grande salle, la glace craquetant sous ses pas. Dans sa fureur de plus en plus palpable, elle laissait la marque de ses serres sur le sol, elle qui faisait d'habitude si attention à tout.
-Elle veut s'en servir comme monnaie d'échange. Elle sait que c'est ma seule fille en âge de monter sur le trône, si je meurs. Hulotte est encore trop jeune, beaucoup trop jeune... ça causerait un conflit dans mon propre Royaume...
Elle se tourna vers le dragon aux yeux bleu électriques.
-Encore une preuve qu'elle s'est faite enlevée. Elle savait tout ça.
-Mais... Ma Reine... tenta Grêle. Étincelle dit dans sa lettre que sa fille s'est enfuie. Elle ne peut donc pas lui avoir demandé d'enlever notre Princesse.
-Je ne la crois pas ! S'écria-t-elle en détachant soigneusement chaque mot. Tu la connais, Étincelle rêve d'avoir plus qu'elle n'a déjà. C'est dans leur sang, tous les dragons royaux des Écailles de Feu cherche le pouvoir, la supériorité sur les autres. Et ils nous détestent. On a fait plus de guerre contre eux que contre tous les autres clans.
Elle souffla une nuée de flocon.
Grêle, lui, dansait d'une patte sur l'autre, mal à l'aise. Il cachait quelque chose à la Reine, et lui dire serait trahir une promesse et la confiance qui va avec. Mais si il ne disait rien, les conséquences pourront être bien pires...
« Je ne peux pas ».
-Elle veut prendre le relais de Victoire. Elle commencera par nous, puis peut-être les Écailles de Foudre. Et avec leur aide, elle s'emparera du Royaume de Roche et de Rivière. Elle ravagera la Forêt et ses dragons, puis le Royaume de Vent... Non, je ne peux pas la laisser faire.
C'est alors que les portes de la Grande Salle s'ouvrirent. Un dragon rentra, avec un très légère courbette. Un de ses yeux était blanc vitreux, et l'autre bleu presque noir. De nombreuses cicatrices remplaçaient ses écailles, et on pouvait voir ses muscles se contracter sous sa peau à chaque mouvement.
-Ah, Stalactite, te voilà.
Elle se tourna vers lui, et ouvrit grand ses ailes, dans une posture menaçante, faisant tinter ses bijoux.
Elle planta alors ses yeux ceux de son conseiller de guerre, qui souriait de ses dents étincelantes et pointues.
-Fais passer un message à la Reine Étincelle. Elle a une semaine pour me rendre ma fille, auquel cas je déclarerai la guerre aux Écailles de Feu.
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