Chapitre 40 - parchemins [corrigé]


Glaciale n'avait pas réussi à se rendormir, et c'est quand le soleil s'était levé, baignent de sa douce lumière les arbres tropicaux de la forêt qu'elle décida de cesser de lutter pour trouver le sommeil.

Se levant délicatement pour ne pas réveiller les autres, elle se saisit de son livre, toujours dans sa besace en cuir. Et alors qu'elle marchait pour s'éloigner, elle entendit un bruit, comme un froissement de papier. En regardant à ces pattes, elle découvrit des parchemins.

-Hein ?

La dragonne blanche se pencha, les saisissant, et eut un arrêt en reconnaissant l'écriture.

Celle de Souvenir.

Elle regarda son livre, et finit par découvrir d'où venaient les parchemins. Une doublure dans la large couverture de cuir cachait les écrits. L'encre n'était pas la même, et l'écriture était plus appliquée, comme si elle avait prit le temps d'écrire, pour une fois.

Alors, Glaciale partit vers le coin calme qu'elle convoitait, s'assit au pied d'un arbre et commença sa lecture.

« Je me suis cachée. Dans une grotte, qui sent le sel et le poisson. Je me suis enfuie. J'ai peur.

Ma respiration est saccadée. J'ai couru. Longtemps. Pour échapper à Ténèbre.

Il me fait si peur...

J'entends un bruit. Je retiens un cri de panique, je me tapis un peu plus derrière un gros rocher.

-Psst, c'est moi...

Blanc-le-Gentille...

-Crépuscule ?

Oui, c'est son vrai nom. Mais je préfère Blanc-le-Gentille. C'est comme ça qu'il s'appelle, pour moi.

Ma voix est enrouée, comme chaque fois qu'elle se fait entendre.

Il s'approche doucement de moi, me sourit, ce sourire protecteur qu'il m'adresse tout spécialement, qui me fait me sentir en sécurité...

-Ça va ?

Je secoue lentement la tête. Non, ça va pas. Je suis une erreur de la nature. À cause de cette malédiction, des centaines de dragons veulent ma mort. Soit en me battant pour eux, soit sous leurs propres griffes.

La puissance qu'elle me confère leur fait peur. Je le sais. Mais moi aussi, j'ai peur... Je ne maîtrise rien ! Je suis un danger pour tous !

Malgré tout, je lui sourit du mieux que je peux.

-Oui... ça va aller.

Ses yeux sont tristes, mais il ne cesse de me rassurer par ce sourire bien à lui. Alors, ça me donne espoir. L'espoir... j'avais presque cessé d'y croire.

Je ne dois jamais cesser d'y croire.

Alors, il se retourne, et après avoir avalé avec difficulté, je le suis hors de la grotte.

Dehors, l'océan gronde, ses vagues semblant vouloir déchiqueter la roche de la falaise. Le soleil semble sombrer dans les eaux tumultueuses aux couleurs rougeoyantes. Comme si il mourrait dans un bain de sang.

Alors, je caresse mon pendentif, comme j'ai pris l'habitude de le faire. Le dragon dans son anneau me donne de courage.

Il est temps... Temps de prendre son envol. »

Glaciale regarda la première feuille de parchemin. Ça racontait comment Souvenir avait fuit.

« Elle s'est faite aidée par un dragon »

Qui ça pouvait bien être ? Comment se faisait-il qu'il ai voulu l'aider, alors que tous la détestait ? Et quelle est cette malédiction dont elle parle.

Elle soupira.

Toutes ces questions resteront certainement sans réponse. Souvenir n'était plus là, l'ère de Victoire s'était déroulée il y a presque mille-cinq-cent ans. Aucun dragon ne peut vivre aussi vieux.

Glaciale décida d'arrêter de se poser des questions et prit le deuxième parchemin, avant de commencer sa lecture.

« Depuis ma fuite, je rêve de nouveau. Je ne sais pas si un seul de ces rêves se réalisera, mais peut m'importe.

Il y a les huit dragons de mon rêve, face à des dragons au visage noir, si bien qu'on ne peut pas discerner leurs traits. Mais le chef, celui qui est en avant, porte un pendentif, un pierre semi-transparente, avec un signe rouge dedans. Rouge sang...

Ça représente un dragon, qui s'enroule autour d'une sphère. Tous les autres dragons portent ce symbole, la plupart du temps sur leurs écailles ou sur un bijou.

Ils sont effrayants. Accompagnés d'une ombre dans leur sillage, et de cri de souffrance. Ils peuplent mes cauchemars.

Mais, les huit dragons, eux, brillent. Ils illuminent ce qui les entours.

C'est une guerre entre les ténèbres et la lumière. »

-Coucou !

C'est juste à l'instant où elle finit de lire la dernière ligne du dernier parchemin qu'il lui tomba dessus une dragonne aussi colorée que... ben un arc-en-ciel...

-Ah, salut Arc-en-ciel.

-Coucou ! Répéta-t-elle.

Elle se défit de l'aile de glace.

-Tu lis quoi ?

-Oh, rien. Répondit la princesse en rangeant soigneusement les parchemins dans le livre qu'elle referma d'un coup sec.

-Ah... bref, j'ai une bonne nouvelle.

Elle eut un sourire.

-Après moult réflexions, j'ai décidé, que, je viendrais avec vous. Super ! Ajoute-t-elle en ouvrant grand ses ailes aux chaudes couleurs.

Glaciale ne put s'empêcher de sourire.

-Alors, on y va quand ?

Glaciale ne sut pas quoi lui répondre. Elle ne savait même pas encore dans qu'elle direction aller.

Enfin, elle avait sa petite idée...

-On va rejoindre les autres ? Proposa plutôt Glaciale.

L'Écaille du Soleil acquiesça et suivit la Princesse jusqu'à la clairière où presque tous ses amis étaient réveillés.

Granite discutait tranquillement avec Assaillant et Cerise. L'Écaille de Foudre lançait de temps à autres des regards en direction de Rafale. Tourmente, elle, ronflait toujours, les ailes étendues autour de son corps. Sable, lui, était en retrait, et il observait une plante à fleurs violettes, en notant quelque chose sur son cahier.

-Eh, j'ai un bonne nouvelle ! Leur cria Glaciale.

Tous tournèrent la tête vers elle -sauf Tourmente- et s'approchèrent.

-Arc-en-ciel vient avec nous !

Des exclamations de joie retentirent. Tourmente leva la tête, ses yeux endormis fixés sur eux, avant de la laisser tomber de nouveau vers le sol.

Tous repartirent en petit groupe, parlant avec joie de l'arrivée de la dragonne multicolore dans le groupe des Porteurs-de-Rêve, laissant Glaciale seule.

Elle regarda Tourmente, prit son courage à deux pattes et se dirigea vers elle. L'Écaille de Neige commença par la secouer doucement, mais voyant que ça n'avait aucun effet, elle refit la même chose plus énergiquement.

-Mmm ?

-Réveille-toi !

-Mmmm, répondit-elle d'un ton plaintif.

Glaciale s'approcha de son oreille, et souffla de l'air glacé. L'effet fut immédiat. Tourmente se leva d'un coup, les yeux bien éveillés.

-Ne refais plus JAMAIS ça !

-Je peux te parler ?

Elle remarqua que la dragonne rouge marqua un temps d'arrêt avant de dire :

-oui, bien sûr.

-Heu... que s'est-il passé avec ta sœur ?

Tourmente se tendit.

-Quelle sœur ?

-Maléfique. Répondit Glaciale, incertaine.

Cette fois, Tourmente se tendit à tel point que l'on pouvait voir ses muscles contractés sous ses écailles.

-Tu... tu ne connais pas l'histoire ?

-Si, mais j'aimerais bien que tu me la racontes.

Elle fixa ses yeux oranges et rouges, deux perles de feu.

-S'il te plaît...

-Bon...

Elle souffla une flammèche.

-Elle... elle conspirait contre notre mère. Elle voulait la tuer pour prendre sa place, et formait des dragons pour avoir une armée d'élite, et... suivre l'exemple de Victoire, en quelques sortes...

-Mais, une princesse peut tuer sa mère pour prendre sa place. Lui fit remarquer Glaciale.

-Oui, dans un combat loyal. Mais Maléfique voulait... Elle voulait... ça n'avait rien de honnête. Elle voulait la voir souffrir, la tuer à petit feu. L'empoisonner. Elle... elle avait déjà torturer plein de dragons. Dès qu'un savait, ou que ses partisans semblaient se retourner contre elle, elle... les torturait. C'était horrible, quand on a découvert la pièce...

Elle prit une grande inspiration.

-J'avais suivi les gardes. J'étais une dragonnette, je n'avais que huit ans. Et, quand ils ont poussé la porte... C'était horrible. Écartelés, suspendus par leurs ailes déchiquetées, brûlés, empoisonnés... ça hante encore mes cauchemars aujourd'hui...

Glaciale s'approcha d'elle et l'enroba d'un aile.

-Quand ma mère à découvert ça, elle était furieuse. Elle... Elle a tué en place publique tous ses partisans, et, elle a exilé ma sœur, après qu'elle ai elle aussi été... abîmée.

Glaciale plaça ses yeux verts forêt dans les rouges flammes de son amie.

-Tourmente... je dois savoir... Est-ce que, la dragonne qui m'a... enlevée, était ta sœur.

Tourmente la regarda avec peine, et déclara d'une voix chevrotante.

-Oui. Et d'après ce que tu nous as dit, elle n'a pas renoncée à ses projets.

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