Chapitre 37 - Palais du Soleil [corrigé]
-Où est-il ?
Glaciale regarda autour d'elle. Aucune trace de ce mystérieux vendeur de perroquets voyageurs.
-Je n'en sais rien, répondit Sable. Il nous avait bien dit ici, pourtant...
-Vous croyez qu'il est déjà partit ? Demanda Cerise.
-Déjààà parrtit ! Répéta une voix.
-Oh non, ça recommence... se plaignit-elle.
Le grand perroquet d'hier vint se poser sur une branche toute proche de la dragonne, et rajouta de sa voix crissante :
-Déjààà parrtit !
L'Écaille de Forêt lâcha un cri rageur. Mais le même doux sifflement que l'autre jour se fit entendre, et le perroquet quitta sa branche pour se poser sur la patte tendue du dragon vermeil.
-Il semble bien t'aimer, l'Écaille de Forêt.
-Déjààà parrtit !
-Bien m'aimer ? Mais il se moque de moi ! S'indigna la dragonne aux cornes recouvertes de fleurs.
Écho eut un sourire, comme pour la contredire. Il referma le bec de l'oiseau, qui s'apprêtait de nouveau à donner de la voix.
-Tout le monde ne comprend pas les pensées des perroquets. Mais je peux t'assurer que celui-ci a un faible pour toi.
L'oiseau en question la regardait de ses yeux bleu et vert.
-Donc je vois que vous êtes venus. Vous tenez vraiment à aller au Palais ?
-Oui, affirma Glaciale.
-Alors on y va !
-Pourquoi vous êtes venus ici. À part retrouver vos amis. Vous auriez très bien pu faire ça sur Volviane.
Le feu faisait danser des ombres sur ses traits grossiers, donnant à ses écailles vermeils une impression de vie et de mouvement.
Glaciale, assise assez loin du feu pour ne pas en souffrir, mais assez proche pour profiter de sa lumière répondit, au bout d'un long moment pendant lequel elle réfléchit à ses mots :
-On cherche un dragon. Un Écaille du Soleil.
Elle souffla un nuée de vapeur par la bouche, avant d'ajouter :
-C'est... compliqué.
Le dragon rouge se tut. Les flammes continuèrent de danser, dévoilant les silhouettes de dizaines de perroquets, cachés dans les arbres.
Ils se tenaient droits, et leurs yeux ne cillaient jamais, fixant le feu qui se reflétait dans leurs pupilles.
Glaciale eut un frisson.
-Il faut se dépêcher, si on veut arriver avant la nuit.
Les écailles rouges de la queue d'Écho disparurent sous une branches aux feuilles d'un vert criard. Que Glaciale se reçut en pleine tête.
Elle frotta son museau malmené avant de poursuivre son chemin, sans se plaindre.
Voilà deux jours qu'ils parcouraient la forêt tropicale de cette île, et elle n'arrivait toujours pas à se mouvoir avec la grâce d'Écho ou de Cerise.
Elle ne faisait que de se prendre les pattes dans des racines, de se cogner à des branches au mauvais endroit au mauvais moment, ou de se prendre les ailes dans des toiles dont elle n'aurait pas préféré connaître l'existence.
-Il y a une raison spéciale qui fait qu'on doivent arriver avant la nuit ? Demanda Sable.
Même si elle le voyait de dos, Glaciale était sûre qu'un sourire s'affichait sur les lèvres du dragon du Soleil.
-On va dire que j'ai mes raisons.
Cette fois-ci, la Princesse blanche réussit à passer sous la branche qui menaçait son visage.
« Je me demande bien ce qu'on va trouver là-bas... »
Glaciale ne tarda pas à avoir une réponse.
En fin de journée, alors que le soleil commençait à mourir à l'horizon, teintant le ciel de rouge et d'or, les quatre dragons rencontrèrent un immense mur.
Une falaise.
Les arbres aux couleurs magnifiques se stoppaient, laissant la place à une cascade qui formait un bassin en cours de route, avant de tomber dans une rivière, dans une gerbe d'éclaboussures.
-C'est ça que tu voulais nous montrer ? C'est trop beau ! S'extasia Cerise.
-Garde ton souffle, le plus beau est de l'autre côté. L'avertit Écho en indiquant la falaise du bout de sa queue vermeil.
-Allons-y alors !
-Allons-y alooors ! Répéta le perroquet coloré.
Cerise souffla, mais ne fit pas de remarque. Elle commençait à s'habituer à ce que l'oiseau répète souvent ses paroles.
Elle s'envola vers le somment alors que l'Écaille du Soleil fermait le bec de son oiseau. Les trois dragons suivirent Cerise, qui s'était posée sur le rebord, sans un mot.
Ce qui était rare de sa part.
Quand Glaciale se posa à son tour, elle eut elle aussi le souffle coupé.
Deux îles volaient dans le ciel, reliées entre elles par un pont magnifique. Sur la plus grosse, un immense palais aux nombreuses fenêtres de verre coloré semblait toucher le ciel de ses hautes tours pointues.
Sur la plus petite île, il semblait y avoir un bosquet d'où sortait un cours d'eau, qui tombait en une cascade qui venait se déverser dans un lac sous les deux îles.
C'est de ce lac que venait l'eau de la cascade de la falaise.
Sous les îles s'étendaient des pics rocheux et des racines d'arbres.
Mais Glaciale y voyait autre chose. Une roche, ou plutôt un cristal, d'un bleu turquoise, qui semblait briller de l'intérieur.
-Qu'est-ce ? Demanda-t-elle.
L'Écaille du Soleil sembla deviner qu'elle parlait des cristaux coincés dans la roche.
-Ce sont des Pierres Volante. Elle sont beaucoup plus légère que l'air, ce qui les fait voler. Il y en a tellement dans la roche de ces îles qu'elles ne pèsent presque plus rien et s'envolent.
Glaciale trouvait ça fantastique. Elle se croyait dans un rêve.
-C'est... c'est le Palais de la reine ?
Question stupide. La réponse était logique.
-Oui.
Elle le regarda, si beau et merveilleux à coté du Palais tout de glace, s'enfonçant dans les fin-fonds du Grand Glacier, qui était celui de Glaciale.
Elle laissa ses pensées s'envoler. Elle repensait à tous ces Palais.
La forteresse de roche, aux nombreuses tourelles illuminées de torches de la reine Craie.
Le Palais du Royaume de rivière, en concurrence avec les oiseaux et les nuages, brillants grâce au nacre incrusté au murs.
L'Arbre de vie, avec le Palais caché dans sa canopée verte éclatante...
Toutes ces choses étaient magnifiques. Elle avait bien fait de s'échapper, elle avait pu voir tous ces châteaux, rencontrer des dragons merveilleux, découvrir des choses fabuleuses...
« Je n'ai aucun regret... »
Elle fut parcourut d'un frisson. Une image lui revint en tête.
Grêle, le regard teinté de peur, perdu dans un désert de glace, lui annonçant une guerre imminente.
Elle chassa cette image.
« Ce n'était qu'un rêve. Un simple rêve... »
Mais ça sonnait faux dans son esprit.
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