Chapitre 29 - Pepssherbe [corrigé]


Glaciale respira un grand coup l'air de la forêt.

Postée sur la plate forme devant l'entrée de l'infirmerie, elle regardait la danse des dragons.

Une dragonne anis au museau rose passa devant elle, un panier remplis de pommes entre les pattes, alors que ses ailes à la peau rose bonbon s'agitaient de haut en bas.

Là, sur le sol tapissé de pousses d'herbes, des dragonnets jouaient ensemble, courant après un écureuil.

Ça la fit sourire.

Elle scruta encore un peu le village avant d'enfin l'apercevoir.

Ses cornes ornées de centaines de petites fleurs roses pâles...

Cerise.

Elle descendit de la plate forme pour aller se poser au sol. Là, deux grands chênes avaient leur tronc côte à côte. À moins que ça en soit en seul, dans ce cas là millénaire.

La dragonne était rentrée par une ouverture dans le bois, que Glaciale prit à son tour.

La pièce était grande, car elle s'enfonçait un peu sous la terre. La pénombre y était chassé par des roches lumineuses.

Il y avait du bazar de partout. Là, une pile de livre, ici une carcasse de lapin, sur les étagères, des pots, à moitié entamés et ouvert.

Et au fond, une silhouette.

-Heu... Bonjour.

La dragonne marron se tourna, et un sourire apparut sur son visage.

-Oh bonjour ?

Elle lança un regard étonnée à la dragonne blanche.

-Tu es une Écaille de Neige ?

-Euh... Ben oui, faut croire.

Elle se retourna sur le meuble aux dizaines de bocaux remplis de chose douteuses en lançant.

-C'est rare, par ici, la plupart du temps, c'est nous qui nous déplaçons.

Le plop d'un pot qu'on ouvre attira son attention.

-Qu'est ce que tu fais.

-Je trie des herbes médicinales, entre autre.

Elle mettait des baies brunâtres dans un pot, où il n'en restait qu'une poignée et le referma, avant de prendre un autre pot, vide celui-ci.

-Tout ça, c'est des herbes médicinales ? Demanda Glaciale avec un regard d'admiration pour tous les pots, rangés et étiquetés sur les étagères recouvrant tout le mur.

-Oui.

Elle sortit de la besace en peau des herbes odorantes et les introduisit dans le pot.

-C'est quoi ? Demanda la Princesse.

-De la pepssherbe, ça sert à redonner de la vigueur. C'est plein de vitamines, et de tout ce qu'il faut pour éloigner un début de maladie.

Elle posa le pot sur l'étagère et en remplis un autre de fleur violette.

-Et ça, ça sert à quoi ?

-En tisane, ça combat les douleurs musculaires.

Glaciale avait le nez remplis des odeurs des plantes médicinales odorantes.

-Mais... Tu es Guérisseuse ?

-Non ! Seul les mâles ont le droit ! Enfin c'est faux, aujourd'hui il y a des Guérisseuses mais elles sont rares, c'est pas toujours bien vu.

Elle lâcha un petit rire mais une ombre avait assombri son regard.

-Tu voudrais mais tu ne peux pas, c'est ça ?

Elle soupira.

-Oui... mais bon, c'est un rêve irréalisable, tous les Guérisseurs que je connais sont trop préservateurs des anciennes croyances pour me prendre comme apprentie.

Elle reprit sa tâche sans rien ajouter.

-À quoi te servent toutes ces plantes alors ? Demanda malgré tout la dragonne blanche.

Elle sourit.

-C'est ma « réserve personnelle ». Enfin, ça ne m'empêche pas d'en donner aux autres habitants du village, malgré le regard désapprobateur Équateur. Il fait partit des conservateurs.

Elle mit le sac autour de son cou et se tourna vers Glaciale.

-Tu viens avec moi ? Je vais rendre ce sac à Sapin.

Elle fit un pas avant de se taper le front de sa patte.

-Quelle chenille décérébré, je t'ai même pas demandé ton nom.

-Je m'appelle Glaciale.

-Oh, c'est jolie. Moi c'est Cerise.

-Ça te va bien.

-Et oui, mes parents ont eut une inspiration folle ce jour là. Dit elle en gloussant.

Elles s'envolèrent vers la plate forme de l'infirmerie, après être sortit du Chêne.

Mais à l'intérieur, il n'y avait que Équateur avec la petite dragonnette qu'il soignait.

-Il est allé avec Sapin chez lui. Les informa le Guérisseur.

Glaciale suivit donc la dragonne brune vers une autre plate forme dans le sommet des arbres, où était construites deux huttes rondes collées ensembles.

Cerise y entra sans toquer.

Sapin était accompagné d'une dragonne un peu plus jeune que lui et qui lui ressemblait étrangement. Ils étaient assis sur un tapis tressé et en face d'eux parlait Sable.

Enfin, parlait...

C'était avant l'arrivée de Cerise.

Elle entra avec un grand « Flore ! Ma belle, je suis contente de te voire ! » et après avoir fait un gros câlin à la dénommé Flore, elle passa à Sapin et lui tendit son sac avec un grand sourire et une bise sur le front.

Que lui n'avait pas rempli d'herbe.

La Princesse blanche alla s'asseoir à coté de Sable.

-Qu'est ce que vous racontiez ?

L'ombre sur son visage laissa deviner le thème de leur discussion.

-On racontait ce qui s'était passé, en ne dévoilant rien de ton rang de Princesse bien sûr. Dit-il tout bas pour que personne à part Glaciale ne l'entende.

Elle lança un regard en biais à Flore, qui avait retrouvé l'ombre d'un sourire avec l'arrivée de Cerisier.

Mais la mort de Cyprès pèserait sur ce village encore longtemps.

Glaciale s'allongea dans le lit de mousse.

Les lucioles des étoiles éclairaient déjà le ciel depuis un petit moment.

L'histoire de Cyprès s'était répandue comme une traînée de poudre.

Maintenant, tous les dragons du village scrutaient Glaciale et Sable, dès que l'un ou l'autre passait devant eux.

Elle soupira.

Elle avait appris que Harpie était la femme de Cyprès. Et qu'elle avait un œuf.

C'était tellement triste.

Si seulement elle avait pu avoir cette dragonne de Feu devant elle...

-Pfff...

Elle avait des suées froides dans le dos et un feu ardent dans le ventre au seul souvenir de son poignard posé sur sa gorge.

Elle caressa machinalement la cicatrice rose qui barrait la peau qui cachait son artère.

Elle se vengerait.

Son regard tomba sur sa sacoche. Et un sourire illumina enfin son visage. Elle ouvrit délicatement le sac et se saisit du livre de Souvenir.

Elle caressa la couverture craquelée, et ouvrit les pages jaunies, pour aller là où elle avait arrêté sa lecture la dernière fois.

Ça lui semblait si lointain... Ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas posé ses yeux sur cette écriture.

« Jour 53,

J'ai remarqué quelque chose, et je pense que ça explique beaucoup de chose...

Vermeil, Rire-Gras, Noir-la-Mort... Ils sont peut-être rouge, orange et noir, mais ils sont quand même pareils. Je veux dire que, bien qu'ils n'ont pas la même forme du visage, les même yeux... Ils se ressemblent.

Leurs corps sont pareils, avec des petites cornes tout le long du dos...

Pas comme Blanc-le-Gentille.

Lui, il a pas la même forme de cornes : les siennes tombent pas vers le bas avant de remonter. Elles sont longues et droites.

Sa queue est plus longue et fine que la leur.

Il a pas non plus de petites cornes sur le visage...

Il est différent.

En faite... il ressemble plus à moi.

J'ai eu le temps de voir mon reflet dans l'eau de la source. J'ai les cornes longues et droites, comme lui.

Bien que je sois aussi bordeaux, je suis principalement blanche.

C'est peut-être pour ça qu'il est gentil avec moi..»

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