Chapitre 27 - des maisons dans la forêt [corrigé]
Sapin et Chêne les avaient regardé avec de grands yeux, quand ils étaient arrivés, couverts de sang.
Glaciale s'était plongée dans l'eau fraîche, en apnée, laissant le courant lui nettoyer les écailles, jusqu'à ce que ses poumons crient grâce.
Elle était alors sortie, et s'était posée sur un rocher, à contempler les centaines de points dorés apparaissant dans le ciel d'un bleu presque noir.
Elle n'avait pas prononcé un mot, rien mangé, à peine dormit.
Quand Chêne lui avait demandé ce qui s'était passé, elle avait caressé la longue cicatrice rose qui lui barrait la gorge, mais n'avait rien répondu.
Sable, lui non plus n'avait rien dit. Il se sentait coupable. C'était de sa faute si elle avait faillis mourir.
Alors il s'était replongé dans ses pensées et avait rassemblé tous ses souvenirs à propos du Don de Guérison.
« Natura, une fois la paix revenue dans l'Au-Delà, à offert une bénédiction à chacun des Dieux éléments. Des dragons de leurs éléments naîtrons avec un Don. Celui de guérir à n'importe qu'elle blessure. Le seul moyen pour eux sera alors de mourir de vieillesse, en sachant que ces dragons vivent environ trois à quatre fois plus longtemps que le plus vieux des dragons, ou de se faire couper la tête. »
Il existait tant de dons et de malédictions venant des Dieux, et c'est sur les dragons, qui n'avaient rien à voir avec leurs histoires, que ça tombait... Comme les dragons Magma.
Sable poussa un long soupir, avant de s'endormir sous les regards soucieux de Sapin et Chêne.
Chêne avait éloigné le plus possible les cinq dragons de Feu, avant de les amener dans un traquenard. Il était passé rapidement entre deux arbre, et quand ceux-ci y sont passés, un filet s'est tendu devant eux.
Tendu par Sapin.
Il leur avait ensuite fait renifler une fleur à l'odeur endormante. Il se réveilleront dans deux jours, bâillonnés et ligotés.
Les quatre dragons seront déjà loin.
Ils partirent très tôt le lendemain. C'est Glaciale qui les réveilla. Sable se demanda si elle avait seulement fermé l'œil.
Ils volèrent avec leur sacoche en peau. Sapin et ses plantes médicinales, Sable et ses livres vierges désormais gribouillés de son écriture, plume et encre. Et Glaciale avec son livre.
Là où tout avait commencé.
Elle caressait parfois son sac d'un patte protectrice.
Elle n'avait toujours pas prononcé un mot.
Ils aperçurent bientôt une forme sombre au loin.
-C'est quoi ? Demanda la Princesse blanche.
Sable fut presque surpris d'entendre sa voix.
-Un repaire d'Om. Ce sont leurs maisons.
Ces maisons étaient de forme rectangulaire, avec un toit pointu. Des barrière entouraient des endroits où paissaient des vaches, et des plantations alignées s'étendaient autour des habitations.
Du village s'élevait une maison plus haute, au toit en pique.
Quand les petites bêtes bipède aperçurent les dragons, il y eut des cris, et le bruit d'un cloche retendit, provenant de la maison plus grande que les autres, et tous les Oms se cachèrent dans les minuscules maisons.
-Ils se cachent quand ils voient des dragons. Ils ont peur de nous, dit Chêne.
Ils continuèrent leur chemin vers le nord, bien que cette rencontre avec ces animaux bipède ait intrigué la dragonne blanche.
Volant le reste de la journée, ils se posèrent finalement, à la grande joie de Glaciale, près d'un petit ruisseau, à la grande joie de Sable.
C'est le lendemain, en fin de matinée, qu'ils passèrent officiellement sur les terres du Royaume de Forêt.
L'herbe était maintenant peuplée d'arbres, tout était vert, touffu, des fougères recouvraient le sol, des baies poussaient sur des buissons épineux...
Ils avançaient à travers un petit chemin, qu'on repérait juste parce qu'il était un peu moins envahit par la végétation que les alentours.
Sable remarqua vite que la dragonne blanche, qui fermait la file indienne qu'ils avaient formé pour avancer à travers les fourrées, ne cessait de jeter des regards en arrière.
-Ça va ? Lui demanda-t-il, le regard inquiet.
Elle tourna son regard vert bourgeon vers lui, avant de comprendre sa question.
-Ah... Oui, oui, ne t'inquiète pas.
Elle s'abstint bien de lui dire la vérité.
Elle avait peur.
La dragonne de Feu était dans la nature, et elle aurait très bien pu les suivre.
Elle se retint de lancer des regards en arrière pendant un long moment, mais, n'y arrivant plus, elle regarda finalement par dessus son épaule.
Et lâcha un petit, cri.
Là, dans l'ombre des arbres bordant le petit chemin, une silhouette se découpait...
Et s'enfonça dans la forêt, effrayé par le cri de la dragonne.
-Ce n'était qu'un cerf, dit Chêne.
Sapin, lui, avait sursauté, bien plus que Glaciale.
Chêne continua de marcher, suivit de Sapin puis de Sable. Avec un petit soupir, Glaciale les suivit finalement.
Enfin, ils arrivèrent dans une clairière, au sol tapissé de petits buissons remplis de myrtilles, si bien que Glaciale ne voyait pas ses pattes.
-Éh oh, Harpie, tu es là ?
Une dragonne sortit de la cachette d'un arbre. Elle était brun clair, et avait le dos légèrement grisonnant, avec des grands yeux aciers.
-Oh, c'est vous, vous êtes rentrés... Mais, où est Cyprès, et c'est qui ces deux là ?!
-On te racontera tout ça après, si tu veux bien.
Elle braqua sur Chêne son regard gris inquiet mais ne rajouta rien. Elle se contenta de s'envoler, suivis des quatre dragons.
Ils voletèrent à travers les troncs avant de s'arrêter à un endroit où les arbres était plus grands et moins rapprochés.
La dragonne entendit des bruits d'ailes et lèva les yeux, et là...
Des dizaines de dragons de Forêt volaient, ou discutaient sur des plates formes en bois faites sur les branches et autours des troncs, réunis par des ponts de bois et de lianes
Sur certaines reposaient des nids, et certains même pendaient à des branches comme de grosses gouttes d'eau.
Des plus larges tronc sortaient des dragons, et Glaciale comprit que c'était aussi des maisons.
Le chant des oiseaux, la danse des écureuils, le vols des dragons... Tout cela fascinait Glaciale, qui resta bouche bée d'admiration.
-Heu... Glaciale, tu viens ?
Sable la regardait. Il avait les ailes entrouvertes et en arrière, prêt à prendre son envol.
Chêne et Sapin était déjà dans les airs, s'en allant vers une cabane au toit en branche de sapin.
-Oui.
Elle détacha finalement son regard de ce magnifique spectacle et suivit le dragon bleu jusqu'à la cabane où Chêne et Sapin avaient disparu, sous les regards interrogateurs des Écailles de Forêt.
Glaciale se posa délicatement sur la plate-forme, avant de suivre Sable à travers la porte faites de lianes tombantes.
À l'intérieur, des couches faites de mousses étaient alignées. Au fond, sur un meuble en bois reposaient des pots d'argile, et des bols remplis de liquides douteux. Sur des étagères, des bocaux étiquetés renfermaient des baies, des fleurs, des feuilles séchées.
Sur une des couches était allongé une dragonnette de Forêt, examinée par un dragon beige au bout des pattes anis.
Il se tourna vers Sapin qui lui montrait le contenu de sa besace.
-Oh, fantastique, Sapin !
Il s'empara du sac et se dépêcha de tout ranger dans les bocaux.
-Alors, votre voyage s'est bien passé. Demanda le dragon sans s'arrêter.
Le silence lui répondit, et il se retourna, l'inquiétude dans le regard.
-Qu'est ce qui s'est passé ?
Harpie, toujours à côté des deux dragons de Forêt attendait avec impatience les explications de Chêne. Même la dragonnette s'était redressée.
Chêne baissa la tête.
-On s'est fait attaqué. On a raccompagné ces deux dragons en revenant du Royaume du Vent, et on s'est fait attaqué.
Plus personne ne parlait. Chêne reprit une grande inspiration avant de continuer.
-Cyprès... Cyprès s'est fait tué.
-Oh, non !
Harpie fendit en sanglot. Elle se cacha la gueule de sa patte alors que ses yeux était trempés de larmes.
-Glaciale, la dragonne de Glace, s'est faite enlevée... On l'a finalement retrouvé et secourue alors que les dragons qui nous avaient attaqué étaient partit.
Il avait modifié le fin de l'histoire. Ça aurait été trop compliqué de parler des Souterrains et du Don de Guérison de Glaciale.
« Il n'a pas précisé que c'est une dragonne qui a tué Cyprès. » Remarqua la Princesse blanche.
Harpie se précipita vers la sortie avant de s'enfoncer vers l'ombre des arbres, sous les regards surpris des autres Écailles de Forêt.
Glaciale se retourna et remarqua que tout le monde y allait de sa petite larme... sauf elle.
Finalement, Chêne alla consoler Harpie, et avec un reniflement, le dragon beige entreprit de continuer à ranger les herbes du Royaume de Vent.
Enfin herbe... elle vit bien passer quelques écailles de serpent, poils de chameau et autre échantillon bien étrange pour avoir un quelconque effet thérapeutique.
Finalement, une dragonne entra dans la cabane. Elle était marron et à certains endroits plus clair, comme usé, avec des petites taches oranges sur le ventre et les extrémités de la peau de ses ailes. Elle avait aussi de l'herbe qui lui poussait le long du museau et des petites feuilles en forme de goutte au coin de l'œil.
Elle avait bien les champignons caractéristiques des Écailles de Forêt mais aucune mousse ne lui poussait encore dessus.
-Salut Équateur ! Dit elle pour saluer le Guérisseur.
-Oh, bonjour Cerise.
C'est là que Glaciale remarqua que ses cornes ressemblaient à deux branches en tout points semblables piquées de fleurs rose pâle au cœur plus pétard. Des cerisiers en fleur.
-Oh, Sable ! Fit elle en apercevant le dragon brun.
Elle voleta vers lui.
-Tu as ce que je t'ai demandé ?
Il fit oui de la tête et lui tendit la sacoche, qui n'était pas entièrement vide.
Équateur lui lança un petit regard de travers, avant de lever les yeux au ciel quand Cerisie s'empara du sac.
-Oh merci !
Elle l'embrassa sur la joue avant de s'envoler vers la sortie.
Si ses écailles n'étaient pas aussi foncées, Glaciale était sûre qu'elle aurait pu le voir rougir.
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