Chapitre 23 - Glace [corrigé]
Sable, Sapin et Chêne avaient cherché toute la journée d'hier sans résultat. Ils étaient partis vers l'ouest, en se disant que l'entrée des Souterrains devait être le plus loin possible des autres clans.
Ils avaient campés en montant la garde chacun leur tour, même si Sable s'était sentit obligé de veiller toute la nuit. Quelque chose en lui avait changé, en se rendant compte des dangers du monde extérieur.
Une dragonne qui enlevait une Princesse, il croyait que ça n'exister que dans les rêves, ou dans les romans.
Non, il n'avait pas changé... Quelque chose en lui s'était brisé... Et avait été remplacé par autre chose. Une chose plus dure, qui ne se brisera pas à son tour.
Ce n'était plus ce simple dragon qui passait sa vie dans les bibliothèque. Il ne se contentait plus de voir le monde à travers des mots, il le vivait.
Cette chose en lui qui s'était brisée, il ne la retrouverais jamais. Mais ce n'était pas plus mal.
Il aimait cette nouvelle chose, sa nouvelle façon de vivre, de respirer, de marcher, même de dormir. Il avait pris l'habitude en trois jour de toujours ouvrir l'œil, et de dormir que sur une oreille. Son regard était attiré par chaque petit mouvement autour de lui, ses oreilles par chaque craquement de branche ou bruissement de feuille.
Il avaient l'impression d'enfin être le prédateur redoutable qu'était un dragon.
Il aimait le nouveau lui.
La fois d'après, quand Glaciale se réveilla, elle avait assez de force pour bouger un peu. Mais elle n'esquissa pas un geste : il y avait une présence.
Elle entendait des bruits de pas, le glissement de griffes contre la roche, le bruit d'une respiration, qui se répercutait à travers les parois de la grotte. Si elle bougeait, le dragon le serait, même si il ne la voyait pas. Il l'entendrait.
Glaciale se demanda si s'était la dragonne qui l'avait enlever. Peut être qu'ils étaient plus. Cinq ou six, ou une dizaine.
Un frisson la parcourut quand sa conscience lui imposa le nombre cent. Peut être qu'elle ne sortirait jamais d'ici.
Glaciale se risqua à ouvrir un œil.
Un gros dragon rouge terne au cornes et griffes marron était assis devant une ouverture dans la roche.
Son regard croisa celui de Glaciale et il sourit de ses dents jaunes.
-Oh, la voilà réveillée !
Glaciale regarda autour d'elle. La pièce était grossièrement carrée, aux angles arrondit. Une épaisse porte de bois barrait la sortie, et pour seuls meubles, il y avait un coffre au bois noirci par des flammes, et un petit banc en pierre sur lequel elle était allongée.
Ce banc était recouvert de quelque chose de brûlé, sauf à certain endroit où on pouvait reconnaître de la vielle mousse séchée.
-Qui êtes vous et qu'allez vous me faire ? Lui demanda Glaciale d'un ton qu'elle voulut agressif pour cacher sa peur.
-Oh, mais c'est qu'elle prend de l'assurance la Princesse. Répliqua le dragon rouge en articulant bien le mot « Princesse ». Juste parce que tu me fais rire, je vais te répondre.
Il s'approcha et son souffle puant remplit les naseaux de Glaciale quand il répondit :
-Je m'appelle Maillon, et ce qu'on te veux, tu le seras bien assez tôt. En attendant, je te conseil de nous obéir gentiment si tu veux un jour revoir le soleil.
Un frisson parcourut Glaciale, ce qui n'échappa pas à Maillon, qui afficha un sourire victorieux.
Il éloigna sa figure de la sienne et Glaciale put de nouveau respirer normalement.
Maillon partit en claquant la porte et un cliquetis de clé se fit entendre.
Le lendemain, c'est tôt le matin que les trois dragons partirent à la recherche de l'entrée de la grotte.
Ils volèrent toute la matinée, quand, enfin, Sable aperçut quelque chose à l'horizon.
-c'est quoi ça ? Demanda-t-il a Sapin en faisant du sur place.
Sapin plissa les yeux pour mieux distinguer le masse noire grouillante à l'horizon.
-C'est...
Un troupeau de biche des plaines passa en dessous des trois dragons, fuyant la fumée à l'horizon.
-Un feu. Dit Sable.
Il regarda intensément Sapin.
-On y va.
Il battit des ailes de plus en plus vite, prenant de la vitesse.
-ça doit être la dragonne de Feu qui l'a fait ! Hurla-t-il pour que les deux dragons de Forêt l'entendent.
Il battit encore plus fort des ailes, avec le force du désespoir.
Finalement, ils arrivèrent devant un mur de flamme.
-Il fait pas assez sec pour que ce soit naturel, c'est forcément elle. Dit Sable plus pour se rassurer lui que pour convaincre les autres.
Le feu avançait toujours, lançant ses langues brûlantes et goulues, laissant derrière lui une terre calcinée recouverte de cendres, seule vestige des hautes herbes vertes qui dépassaient parfois Sable du haut de leurs longues tiges.
Il s'envola au dessus du mur de feu. Derrière, le squelette noir de quelques arbres tenait encore debout, comme s'ils voulaient narguer de leur bois brûlé le feu qui n'avait pas réussis à les anéantir complètement.
-Il faut arrêter ça. Murmura Sable.
Il prit une grand inspiration et cracha un jet d'eau sur les flammes jusqu'à ce qu'une petite partie s'éteigne.
Il répéta l'opération plusieurs fois, et finalement, le feu fut maîtrisé et éteint.
Il se posa sur le sol carbonisé, rapidement imité par les deux dragons de Forêt.
-Qu'est ce qu'on fait maintenant ? Demanda Sapin à Sable, une pointe d'anxiété dans la voix.
-On essaye de trouver l'entrée et en attend, on réfléchis à un plan.
Alors que Sapin et chêne montaient le camp où l'herbe n'avait pas brûlée, Sable s'envola à ras le sol pour qu'on ne puisse pas le distinguer parmi les hautes herbes, à part par un œil scrutateur
De la fumée s'élevait encore de la terre calcinée.
Le dragon bleu essaya de déterminer où avait commencé l'incendie. Il marchait de temps en temps, quand l'herbe était plus basse.
« Pourquoi je suis une princesse » Se plaignit intérieurement Glaciale. « Non mais pour de vrai, si j'étais née fille de sculpteur, j'en serai pas là »
Elle lâcha un profond soupir.
« Mais quelle idée j'ai eu moi. C'était sûr que quelqu'un finirait par me reconnaître... »
Elle lâcha un autre soupir et se mit sur le dos, ses ailes contre la vieille mousse calcinée et regarda le plafond, ne sachant pas quoi faire d'autre.
« Ils doivent me chercher, c'est sûr »Se rassura la dragonne. « Sable est intelligent, il va trouver où je me cache »
« Mais pas sans indice... »Murmura sa conscience.
Un unième soupir sortit de sa bouche.
Finalement, son regard fut attiré par un point violet.
De l'herbe verte dépassait d'un coin entre le plafond et le mur, et une fleur attendait patiemment que la princesse blanche remarque son bourgeon violet.
Glaciale se leva et s'approcha du mur. Une légère brise, presque imperceptible lui balaya le visage.
Elle gratta de ses griffes crochue la roche à cette endroit.
« Ce n'est pas de la roche, mais de la terre ! »
Elle gratta encore, et finalement, une ouverture se fit. L'air de dehors rentra dans la petite pièce, atténuant un peu l'odeur de renfermé.
L'ouverture était une petite fenêtre de la largeur d'une griffe et quatre fois plus longue.
La terre y était juste au pied, ce qui voulait dire que la prison de Glaciale était sous terre.
« J'avais raison à propos de la grotte. » Se réjouit la dragonne de Neige.
« L'indice... »Lui murmura sa conscience.
« Mais oui ! »
L'air se fit plus frai autour d'elle et, de sa patte sortit des pics de glaces.
-Voilà qui est fait. Murmura-t-elle pour elle même.
Sable fut soudainement éblouie par un point, entre les hautes herbes. Il se permit de s'élever au dessus des herbes.
La source de la réfraction était à une centaine de mètre de la fin du champ de cendre. Il se rapprocha, sur ses gardes. Si la dragonne était dans les parages, sa seule solution était de fuir.
Le point scintillant était au pied d'une bute, parmi un regroupement de fleurs violettes.
Il découvrit alors ce qui renvoyait la lumière du soleil.
De la glace.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top