Chapitre 8: Cet étrange sentiment :
Mon coeur continuait à taper contre ma poitrine. Ce combat éreintant m'essoufflait toujours tant il m'avais mis à mal. Je ne sais plus quoi penser. Make ne m'as pas ménagé c'est certain. Monsieur Lulsk me mena face à une porte en bois au fond d'un couloir. Mon coeur battait toujours. Mes pensées s'entrechoquaient. Encore mon coeur. Je repensais au monstre. Boum Boum. Le combat tapait encore dans ma tempe. Tais toi putain de coeur !
Soudain, une voix de femme :
« Entrez. »
J'entrai.
Autour de moi s'ouvrait un grand bureau circulaire plutôt bas de plafond. Je fis deux pas. La porte se claqua derrière moi. Je sursautai.
C'était une belle pièce avec de la moquette sur les murs et le sol. De nombreuses étagères pleines de livres et de classeurs se côtoyaient tout autour. Mais au milieu ; mes yeux passèrent le plus de temps à observer. Devant moi était l'anarchie. Un grand bureau avec une montagne de papiers dessus. Des papiers posés en tas comme pour faire des tours. Et par terre se passait le même jeu. Vingt-quatre tours de papiers disposés partout autour du bureau mais toujours à portée de main de celui qui était assis. D'ailleurs, de cette place, derrière les piles, j'entendis :
« Asseyez-vous. »
Je m'essayai.
Devant moi, une femme m'attendait. Je ne pris pas le temps de la regarder. Elle se présenta en 15,24 secondes. Elle se nommait Chénara, secrétaire de la famille des Lulsk. A chaque ponctuation, elle remontait ses lunettes rectangulaires sur le nez. Elle avait un ton rapide et précis. Comme si chaque parole filait telle une flèche bien visée. Elle aimait le sport et les oranges et n'aimait pas les tire-au-flanc et les poivrons verts. Cela fini, elle me demanda ma présentation. J'eus 5,02 secondes d'arrêt. Mon esprit était encore embrumé par toute cette frénésie et chaque flèche tirée me cassait un peu plus le cerveau. Je pensais naïvement qu'après la tempête du combat, le calme allait prendre place. Mais en réalité, ce n'était que pour présager un cyclone. Donc, bégayant, je parlais de moi brièvement pendant 30,48 secondes. Dès que j'énonçai une information, elle le griffonnait sur son carnet. Chaque parole était notée frénétiquement. Je pus alors prendre le temps de la regarder.
Chénara était le genre de femme chic et sexy. Elle portait des vêtements bien propres, bien rangés. Un tailleur noir avec, à mon grand étonnement, aucun vêtement sous son tailleur. Ni chemise, ni tunique.
Les présentations finies, je compris pourquoi. Elle retira délicatement son tailleur, révélant un soutien-gorge en brassière soutenant sa large poitrine. Je rougis. Elle réajusta une nouvelle fois ses lunettes, resserra son chignon et la machine partit en route. Deux bras supplémentaires poussèrent au niveau de ses aisselles. J'étais ébahi. Je regardai ses bras pousser comme j'avais vu les légumes prendre vie dans la cuisine. Ce manoir était vraiment spécial et je ne savais que dire ni que faire. Néanmoins, en 5,07 secondes, elle avait quatre bras. Je compris alors la raison de tous les papiers éparpillés. Pendant que ses deux vrais bras écrivaient et étaient concentrés sur un formulaire, ses deux nouveaux bras attrapaient des papiers qui semblaient être pris au hasard et me les posaient devant les mains, me vociférant presque sèchement : « Signez ça. », « Mettez votre nom ici. ». Elle prenait même un temps pour vérifier : « Non. Ici, la date du jour et ici la date de naissance. », « Vous n'avez pas de nom de famille ? D'accord, alors signez ce papier-ci. » Et elle me donnait alors un nouveau papier jaune.
Pendant deux minutes et vingt six secondes, j'ai signé papiers, formulaires, assurances, taxes. Bref, c'était une anarchie contrôlée sans nom. Au bout du dernier papier, elle s'arrêta. En réalité, tout ce qu'elle faisait avec ses nouveaux bras, servait à compléter mon dossier tandis que les deux autres étaient utilisés pour d'autres papiers. Ainsi, elle remplissait deux tâches à la fois. Incroyable. Et elle écrivait même parfaitement bien comme si elle avait écrit ça dans un calme absolu.
Une fois finie, elle me regarda avec des yeux presque doux. Elle remit ses lunettes en place puis sortit une bouteille et but une grande gorgée d'eau. Quelques gouttes coulèrent sur sa gorge. Certaines descendirent lentement vers sa poitrine. Je devenais tout rouge et commençais à légèrement suer. Je la regardais. Elle resplendissait. Malgré ses quatre bras. J'étais tout gêné. Je ne savais plus quoi bégayer. Elle baissa son visage vers moi après avoir vidé sa bouteille et afficha un rayonnant sourire. Langoureux et sensuel. Ce devait être une femme incroyablement forte. Elle me fixait, dans le blanc de l'oeil. Je ne savais que dire, que faire et me sentais inexorablement rapprocher d'elle. Elle était si belle, si sensuelle...
Mon coeur commença à battre la chamade. Quel était donc ce sentiment si... Tendre, plein de chaleur ? Ce n'était ni de la peur ni de l'amitié. C'était bel et bien une attraction. Qu'est ce que je foutais là à baver sur son visage ? Je n'avais qu'une seule envie, que nos lèvres se joignent que...
Elle se rapprocha d'un coup de moi. Ses lèvres se mouvèrent délicatement. Je sentais la tension remonter, la pression faisait battre tous mes organes en harmonie.
D'un simple mouvement de ses douces lèvres, elle susurra alors : « Bon, nous avons fini, vous pouvez partir maintenant. » En me souriant avec un air innocent.
Douche froide. Mon coeur sembla retomber dans mes pieds.
En 0,23 secondes, je fermai la porte de son bureau. Rouge comme une plaie ouverte.
A suivre...
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Oui, je sais c'est un tout piti chapitre. Mais ça me permet de faire des petits épisodes, je trouve ça plus agréable que mes précédents pavés.
J'espère que vous avez aimé, la suite arrive très bientôt (genre dans 10 min mdr)
La bise!
Xant'
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