Chapitre 6: Opena
Précédemment:
Après avoir rencontré ses collègues, M doit aider au manoir avant la grande soirée. Tout le monde s'agite.
"Tu t'en es bien sorti M! D'accord, faut avouer que le fenouille étaient un peu lourds avec toi... Mais il faut avouer, les oignons t'aimaient bien, alors c'est plutôt une bonne chose. (Dit Jsina avec un grand sourire satisfait.) Franchement, on est vraiment contents que tu sois là!
-M... Merci Jsina! Moi aussi je suis content d'être là!" Balbutiai-je.
Bon sang, pourquoi n'ai-je aucun talent d'éloquence?
Jsina repartit donc en cuisine, sifflant aux ingrédients et criant affectueusement aux autres cuisiniers, me laissant seul sur le palier de la porte de derrière, n'ayant aucune idée d'où se trouvaient les écuries. Ce bâtiment était si grand!
Sans même m'en rendre compte, je me mis à flâner. Je prit cette allure de marche que tout le monde connaît. La marche de la contemplation. Une allure très lente, que l'on prend quand on visite. On lance ses pas loin en avant, comptant presque le temps que l'on met à passer le bassin au dessus de notre pied pour pouvoir lancer l'autre jambe. Une marche contemplative. Une marche de musée. Celui qui a cette marche a soit des yeux grands ouverts, détaillant chaque clou d'un édifice, soit un regard vide, observant les choses seulement partiellement et n'ayant cette allure que par fatigue et par ennui. J'optai pour la première version car je voulais comprendre ce bâtiment de l'extérieur.
En dépit de ce bois noir, presque froid, le bâtiment avait un aspect chaleureux que je ne m'expliquai pas. En vérité, je me sentais presque chez moi. Dans un cocon qui se serait formé avec perfection autour de mon corps qui était jusqu'à aujourd'hui, meurtri. C'était une belle bâtisse et j'en comprenais cette admiration folle qu'avait Rudeya en le mentionnant. J'avais les yeux rivés sur la haute tour de l'édifice lorsqu'une voix de jeune garçon me tira de ma torpeur:
"Hey le nouveau, t'as fini de bailler aux corneilles?"
Je me retournai face au jeune homme rouquin. Je l'avais remarqué lors de mon "discours" parce qu'il avait véritablement une allure de fermier et je me doutais bien que c'était avec lui que je m'occuperai des chevaux.
"Je m'appelle Opena, mais tu peux m'appeller Op'. Je suis le palefrenier de la famille Lulsk. (Je tendis ma main pour lui serrer mais il me regarda avec un sourire) Je ne te sers pas la main, je suis plein de crottin et je doute que tu veuille raccourcir le temps où tu pouvais profiter de mains propres. (Il me toisa du regard) Tu viens de la cuisine! La pauvre Jsina n'a pas dû te lésiner! Toi, tu t'es pris le choux avec les légumes du même nom! (Il rit aux éclats d'un rire aigu) Bon! Trève de bavardages, on est un peu en retard et les chevaux n'attendent pas! On va en profiter pour casser la croûte! J'ai une faim de loup!"
Voilà, l'échange s'était fait tout seul et je n'avais pas dût acquiescer. On se dirigeait déjà vers l'écurie, à l'ouest du manoir. C'était une plutôt grande bâtisse en bois détachée du reste avec quelques têtes de chevaux qui dépassaient de certains box. Il y avait toute sorte de chevaux. Noirs, blancs, marrons, bleu. Bref, toutes sortes de... Bleu?! J'écarquillai les yeux. Comment un cheval pouvait être bleu? Je m'approchai du cheval énigmatique. Op' vint vers moi et me dit:
"Voici Voile, le cheval de Monsieur Lulsk. Sa couleur t'intéresse hein? Monsieur Lulsk l'a acheté dans une vente au marché noir de Brelomsune. Nous l'avons même acheté ensemble. Si il est bleu, c'est parce que c'est un cheval magique. Il est identifié comme étant le dernier Sideposon, une race de chevaux pouvant galoper sur n'importe qu'elle surface, en utilisant une résine magique sur leurs sabots. Ce sont des chevaux très intelligents qui n'hésitent pas à user de stratagèmes pour fuir les combats. Et Voile, il est très très intelligent hein?" Cette dernière phrase fut dite avec cette intonation qu'on utilise pour les bébés. Il lui passa la main sur le museau et ébouriffa sa crinière.
Soudain, il tendit son bras vers l'entrée de l'écurie, car Voile était au bout. D'un coup, je sentis un petit vent frais émaner de son bras, mais aussi dans toute l'écurie. Je vis alors deux sandwichs qui volèrent vers nous, comme si ils étaient poussés par le vent. Les sandwichs venaient d'un petit tabouret, prêt du premier box. Opena attrapa le premier avec sa main tendue et le second avec sa bouche, mordant en plein dedans, comme un chien qui attrape un baton au vol. Il arracha son morceau avec sa main droite qui était libre et me donna l'autre sandwich en disant:
"J'avais promis à manger, voilà à manger!"
Je mourrai littéralement de faim. La cuisine m'avait affamée. Je pris une bouchée, puis deux et en quelques secondes, le repas était terminé.
"Y en aura pas de second l'nouveau hein!" Souria Opena. Je souris timidement et rougis. Il finit de manger en quatrième vitesse et le travail pouvait commencer.
S'occuper des chevaux fut plutôt agréable. Ils étaient très calmes et se laissaient brossés et ne bougeaient pas lorsqu'on nettoyait leurs boxs. Opena aimait beaucoup parler. Il racontait comment Monsieur Lulsk l'avait trouvé dans un cirque, à faire de la voltige sur des chevaux. Il faisait cela depuis qu'il était tout jeune et c'est là bas qu'il a appris à maîtriser la magie du vent, une magie complexe mais qu'il appréciait beaucoup car elles lui permettait de faire de belles voltiges. Il me raconta ensuite que toutes les personnes du manoir des Lulsk maîtrisaient la magie, même Monsieur Lulsk lui-même, qui connait d'ailleurs les pouvoirs de tout le monde. Lui, l'avait appris, mais certains sont des érudits, comme Jesina par exemple, avec qui je n'avais pas eu trop l'occasion de parler.
"Et, quels sont les pouvoirs des autres? (Lui demandai-je.)
- Ah bah ça, tu le verras bien assez vite! Y en as même que seul M'sieur Lulsk connait leur pouvoirs!" Rétorqua Op'. La discussion partit ensuite sur les spectacles du palfrenier.
J'étais très content quand je me suis occupé de Voile. C'était un cheval très agréable à brosser et à caresser. Sa peau semblait faite d'écailles, pourtant, au toucher, c'était soyeux comme du tissu. Alors, bêtement, en m'occupant des chevaux, je souriai, car j'étais heureux de m'occuper des animaux. Je me suis toujours senti proche d'eux. Cela vient de mon côté sauvage de la créature qui vit en moi. Cette créature qui me hante d'une certaine manière...
"M? (Me demanda Opena)Tout va bien?
- Oui oui, juste une absence! Désolé! Me rattrapai-je.
Opena prit un ton grave et me regarda dans les yeux. Nous étions tout deux dans le box d'un cheval marron. Moi à le brosser et lui à nettoyer la paille. Il dit:
- Tu sais, Monsieur Lulsk m'a parlé d'où tu viens, ce que t'as vécu et tout ça. Sache que je suis là pour parler, qu'on est tous là et que maintenant, tu n'as plus à t'inquiéter. On est une grande famille tu sais, on est là pour toi et maintenant, t'es dans notre famille, t'as pas le choix!" Il sourit avec malice. Il était plus jeune que moi et pourtant il faisait preuve d'une plus grande gentillesse que tous ceux que j'avais rencontré dans l'arène. Même Dreran était dur. Je souris à la vue de ses joues qui s'étendaient.
- Merci beaucoup Op'." Dis-je, sans autre chose à dire.
Car c'était vrai. Dire merci était la seule chose que je pouvais répondre. Je ne savais que dire à part merci. C'est fou comme un simple mot suffit à résoudre tous les maux. Merci. Il était sincère, et seul cela suffit à lui faire tirer un sourire.
Le silence commençait à retomber avec un soupçon de malaise quand un homme rentra dans l'écurie. Je ne le vis pas mais je n'entendis que sa voix. Une voix de vieil homme. Un cri.
"OPENAAAAAAA! (Entendis-je) TON HEURE EST PASSÉE! À MOI DE M'OCCUPER DU NOUVEAU!
- EH TU VAS TE CALMER MAKE?! IL ARRIVE TON NOUVEAU! Répondis avec le même ton Opena. Il me regarda ensuite avec intensité puis me dit:
- Aller, bonne chance pour ton entraînement avec le vieux fou. J'espère pour toi que t'es pas trop fatigué. Tu posera tes bottes sur le bord de l'écurie. Je m'occuperai de la fin. (Il sourit) On se revois bientôt!"
Je lui souris moi aussi en réponse et sortit du box. Alors, au bout de l'écurie, je vis l'ombre du vieil homme qui faisait peur tout à l'heure à la réunion. Je frémis. Qu'est ce qu'il allait bien me réserver...?
A suivre...
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Alors... Je sais ce que vous allez dire... OUI JE SAIS, je ne poste rien, rien et encore plus rien que rien! Je le sais! Sachant en plus que ce qui ressort, c'est pas fameux, faut au moins que je sois régulier! Alors je le serai! Je me suis mis pour objectif d'écrire au moins une fois par semaine, ce qui est déjà beaucoup. Je pense que je vais poster de plus en plus donc, j'espère que vous êtes contents.
En tout cas, j'espère que vous avez apprécié et, à bientôt!
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