Chapitre 4: Ma nouvelle vie
M se dirige actuellement vers le manoir des Lulsk, accompagné d'une jeune fille, Rudeya Zéphir, la messagère de la famille.
Voilà deux jours que nous sommes sur les routes. On s'est arrêtés plusieurs fois dans des auberges pour se reposer. Rudeya et moi avons beaucoup sympathisés. Elle parle beaucoup plus que moi par contre... Je ne me souviens plus de ma vie, je ne me souviens plus de rien et je n'ai pas l'habitude de parler de moi... Alors c'est compliqué. C'était tellement plus simple avec Dreran, on se parlaient pas et puis c'était tout. Je repense à lui souvent. Nos parties de cartes à maudire Connard me manquent. Un soir, à l'hôtel, j'avais tenté d'apprendre notre jeu à Chetoc, le conducteur, avec qui j'ai beaucoup discuté aussi, mais sans succès. Alors pour passer la nuit, comme je déteste dormir, on discutaient. Chetoc, c'est un vieil homme au service de la famille Lulsk depuis des années. Il a toujours été bien traité là-bas. Il est surtout conducteur de voiture, c'est à peu près tout mais, les membres de la famille sont souvent en voyage alors il accompagne. C'est vrai qu'il est de bonne compagnie quand on y pense. Il m'a payé à boire. c'est la première fois que je goûtais la bière. Il m'a aussi donné des vêtements propres, vachement plus chics que ceux que j'avais avant. C'était un uniforme que tout le monde devait porter au manoir, moi y compris, le nouveau. Un magnifique costume bleu marine, avec des boutons d'or et des dorures en formes de fleurs. Il y avait aussi des gants blancs avec et un pantalon bleu marine aussi. Je ressemblais à un véritable valet de chambre. Je n'aimais pas trop cette tenue mais elle me convenait, de toute façon, je ne me préoccupais pas beaucoup de mes vêtements, même pas du tout. Disons que quelques années avec pour seul vêtement un tissu, ça calme. En me voyant pour la première fois avec cette tenue, Rudeya explosa de rire. La barbe avec le costume, on dirait que ça fait pas trop. Elle me promit de demander au coiffeur de me faire une coupe à mon arrivée. C'est vrai que, les cheveux crades et longs, c'est pas génial, surtout dans une maison de riches. Je n'ai même pas pris de bain ou de douches à l'auberge, il n'y en avait pas, c'était pas assez cher pour avoir le luxe d'une salle de bain. Par contre. Les lits. J'ai remercié mes dieux. Dormir dans un véritable lit, mouelleux est le meilleur sentiment du monde. J'avais dormi comme un bébé dans ces lits. Même plus ces cauchemars. A part la deuxième nuit. Evidemment, ça ne me rate pas. Je m'en souviens très bien. J'avais fait ce putain de rêve qui me tue chaque fois. Les même cris, les mêmes effluves de sang, les mêmes pleurs et toujours ce réveil en sursaut, en sueur, en criant. Je déteste par dessus tout ce cauchemar. Il me rappelle tellement de choses. Tous ces moments... Je me souviens de mon village, dans les montagnes, au plus proche des nuages. Ma provenance n'est pas anodine. Peu de gamins ont une pierre magique gravée dans la main. Je fais partie d'un peuple ancestral qui vit sur Sins depuis bien longtemps. Le peuple des Kolomos. Un peuple caché et recherché pour leur art ancestral. Un art de rapprochement avec les démons et avec les créatures magiques. Chacun s'approprie les caractéristiques d'un monstre et on peut se transformer. On apprend à le faire dès notre plus jeune âge. Et moi, je suis comme ça aussi. Un ancien membre des Kolomos. Enfin...
Finalement, après avoir parcourus les routes, nous arrivâmes au manoir. Une grande bâtisse avec de hautes tours. On aurait dit un château mais sans la pierre. De grandes fenêtres s'étendaient sur les tours noires. On aperçevait des gargouilles, des vitraux et de la fumée qui sortait des cheminées. Le bâtiment était entouré d'un long grillage avec un énorme portail noir au bout d'une allée de cerisiers. Il y avait une grande cour face au manoir avec des cailloux et quelques arbres. Il y avait aussi des voitures garées et leur chevaux en train de broutter l'herbe du jardin sur les côtés. Franchement, le manoir ne donnait pas envie. Tout noir, il faisait peur au loin. Mais, l'intérieur devrait être sublime, tant la hauteur de la maison était impressionnante.
La porte de la voiture s'ouvrit, Rudeya sortit la première. Elle s'étendit les bras, fatiguée du voyage. Il devait être midi. D'ailleurs, je commençais à avoir faim. Monsieur Lulsk nous accueillit, les bras grands ouverts et le sourire aux lèvres. Il prit Rudeya dans ses bras et serra la main de Chetoc. Il portait toujours son costume noir. Il me regarda avec grand intérêt et il me serra la main. J'avais l'impression de rencontrer une nouvelle personne que dans l'arène. Il n'avait plus ce regard dur et concentré. Il semblait heureux de vivre, tout simplement. Moi je m'étais vêtu de l'habit obligatoire. Je ne devais ressembler à rien. Cependant, Monsieur Lulsk remarqua ce geste et me dit: "La tenue te va bien! Et puis, tu as l'air professionnel! J'aime ça! (Oui, ce n'était vraiment plus le même. Il se dirigea vers le manoir) Les autres te feront visiter plus tard, suis moi d'abord dans mon bureau, nous devons parler affaire."
Je le suivit. Nous passâmes la portes d'entrée et je vis alors le grand hall. Une splendide salle d'où partaient couloirs et escaliers. En levant la tête, j'apercûs un magnifique lustre d'or et de diamants accroché au plafond. Les bougies du lustre étaient éteintes. Face à la porte, il y avait deux grands escaliers qui montaient sur les côtés avec, à la jointure, une splendide statue d'un homme avec un pinceau et d'une femme avec une grande sacoche et au pied de la statue, une porte. Tout deux se tenaient la main et chacun pointait une direction. L'homme vers l'escalier de gauche, la femme vers l'escalier de droite. Nous prîmes ce dernier.
Après avoir passé la porte du premier étage, Monsieur Lulsk prit un couloir, puis un autre. Les couloirs étaient sobres. Pas de décoration, seulement des murs pourpres. Il prit un escalier, repassa par un couloir et enfin, nous arrivâmes devant une porte plus grande que les autres que nous avions croisées jusqu'à présent. Il sortit un trousseau de clé d'une des poche interne de son manteau. Le trousseau devait avoir une cinquantaine, voir une centaine de clés. C'était très difficile à dire tant il y en avait beaucoup. Monsieur Lulsk siffla très rapidement et, une des clé se mit à briller au milieu des autres. Il s'en saisit et la passa dans la cerrure de la porte.
"Pratique pour un trousseau comme le mien ces clés magiques" dit-il avec malice.
Nous rentrâmes donc dans son bureau. C'était une petite salle, mais toujours plus grande que le bureau du directeur de l'arène. Il y avait un splendide tableau, représentant une femme nue, se baignant dans une eau claire, avec des oiseaux, dans une forêt dense. C'était magnifique, superbement fait. Il y avait en face, un autre tableau, un portrait cette fois, d'un homme assis sur une chaise, habillé de la tenue que je portais. Il avait une grande barbe et semblait être ronchon. Les murs étaient recouverts de moquette bordeau, avec quelques dorures. C'était un bureau simple mais très beau. Il y avait en face de moi, une chaise avec une table où s'empilait de nombreux dossiers et feuilles en tout genre. Derrière le meuble, un grand siège en velour où Monsieur Lulsk s'assit. Je m'assit sur la chaise.
Il me regarda quelques temps fixement, semblant me juger du regard encore une fois, comme il l'avait fait à Peyrepertuse. Il était redevenu comme à ce moment. Un regard dur et ferme, concentré sur ses affaires. Il dit:
"Bienvenu au manoir de la famille Lulsk où je suis le maître. Sais-tu ce que je fais dans la vie? (Je hochai la tête pour répondre à la négative) Je suis un grand marchand international. J'ai des hommes qui vont à travers le monde de Sins pour des marchandises ou des objets rares et magiques. Ma famille est connue dans tout Sins pour être l'une des plus influente. (Il sourit) Mais venons-en aux faits. Tu sais ce que tu va faire ici?
- Je suppose que je vais faire parti des hommes qui parcourent Sins, je devrai protéger vos commercants mais aussi m'occuper de la vie ici? (Dis-je, sans réfléchir. Monsieur Lulsk sourit d'un air malin.)
- Tu es intelligent... M c'est comme ça que l'on t'appelle? Tu es sûr que tu n'as pas mieux? Demanda-t-il
- C'est mon nom, c'est comme ça. Fit-je, catégorique.
- Je comprend. Donc oui, tu as tout à fait raison, ce seront tes rôles. Ta première mission sera dans un mois, le temps que tu t'acclimate à l'équipe que tu rencontreras. Tu verras, il sont spéciaux. (Il eut un petit rire. Il regarda dans le vide puis reviens sur moi) Je te dirai tout sur ta mission plus tard. En tout cas, tu utilisera tes capacités pour défendre l'équipe qui sera avec toi mais tu participeras à la recherche de l'objet. En tout cas, c'est ici ta maison! Des questions?
- Pourquoi vous aviez besoin spécifiquement de moi? Demandais-je. (Bon sang, pourquoi je posais ce genre de questions? Juste accepte et on en parle plus!)
- Très bonne question. Je t'ai choisi en partie pour ta force. Tu es un atout de taille. Tu es très puissant. Cependant, je t'ai choisi aussi pour ta provenance. Cela aura un lien avec ta première mission mais, tu va aller dans tes contrées natales, les montagnes des Kolomos." Annonça-t-il avec un sourire.
Je n'en croyait pas mes oreilles. J'allais repartir chez moi. Dans mon ancien village.
Je sortit du bureau après avoir signé des papiers attestant mon allégance à Monsieur Lulsk. J'avais accepté sans autre forme de procès après l'annonce de la mission. J'étais aux anges. Je m'assit contre le mur à côté de la porte. Les bras autour de mes jambes comme je me mettais tout le temps dans ma cellule. Enfin. Enfin j'étais heureux. Mes larmes coulèrent tout seules. J'allais revoir les miens. J'étais heureux. Heureux.
Je me levai pour rejoindre mes compagnons. Je sèchai mes larmes et je partit vers le hall. J'allais rejoindre ceux qui étaient maintenant ma nouvelle famille.
A suivre...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top